L’emploi du subjonctif est étudié dans différentes pages de ce Guide, notamment en liaison avec les propositions subordonnées où on l’utilise. Bien que le subjonctif soit fondamentalement le mode de la subordination, on l’utilise également dans un certain nombre de cas dans des propositions indépendantes ou principales. Cette page présente une synthèse et un résumé (pour plus de détails, cliquer sur les liens), ainsi que des cas qui ne sont pas traités ailleurs.
Le subjonctif est utilisé dans pratiquement tous les types des propositions subordonnées circonstancielles (sauf les comparatives). Tantôt c’est le seul mode possible, tantôt il alterne avec l’indicatif.
concession | bien que, quoique, encore que, quitte à ce que, quelque … que, si … que, pour … que, qui que..., où que..., quoi que..., quel … que, quelque … que, sans que |
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cause | non que, soit que… soit que, ce n’est pas que |
but | pour que, afin que, de façon que, de manière (à ce) que, de sorte que, de peur que, de crainte que |
conséquence | trop … pour que, assez pour que, à ce point … que, tel … que |
temps | jusqu’à ce que, d’ici (à ce) que, du plus loin que, avant que, en attendant que |
condition | à supposer que, en supposant que, en admettant que, pourvu que, pour peu que, si tant est que, pour autant que, soit que... soit que, à condition que, à moins que |
a. Causales. Dans les propositions subordonnées causales, le mode normal est l’indicatif. Deux conjonctions, non que et soit que sont habituellement suivies du subjonctif, mais on utilise aussi fréquemment l’indicatif aprè soit que :
Soit qu’il ait mal compris nos instructions, soit qu’il l’ait fait exprès, il est arrivé avec une demi-journée de retard.
b. Finales. Le subjonctif est le mode normal dans les propositions finales, introduites par les conjonctions afin que, pour que, de peur que, de façon que, de (telle) sorte que… :
Afin que l’épreuve spécifique d’anglais des baccalauréats professionnels section européenne puisse se dérouler de façon identique dans tous les établissements, voici le rappel de quelques consignes qui doivent être appliquées par tous.
On utilise aussi le subjonctif après la conjonction que qui introduit une proposition exprimant le but après un impératif ou une injonction :
Viens donc là, que je te remette ton bonnet comme il faut ! — Essayez de revenir une autre fois, qu’on puisse de nouveau passer une bonne soirée ensemble !
c. Consécutives. Le mode normal dans les subordonnées exprimant la conséquence est l’indicatif, mais le subjonctif s’utilise après assez ... pour que, trop … pour que :
La commune a débloqué assez d’argent pour que les travaux de la nouvelle crèche puissent enfin commencer. — Le projet n’avait pas recueilli assez de soutien pour qu’il soit rationnel de le poursuivre.
Dans le style soutenu, on utilise aussi le subjonctif dans la proposition subordonnée quand elle dépend d’une proposition principale dont le verbe est à la forme négative ou à la forme interrogative avec inversion du sujet :
Cette décision était-elle tellement importante qu’elle imposât la réunion de tout le conseil d’administration ? — Il n’avait pas montré une telle compétence qu’il faille d’office le nommer chef du personnel.
On utilise également le subjonctif après les conjonctions de sorte que, de manière (à ce) que quand elles ont une valeur non pas de conséquence mais de but :
On conçoit l’instrument de manière qu’on puisse déduire le poids spécifique du liquide d’après la profondeur où il y plonge.
d. Concessives. Le verbe se met au subjonctif dans les propositions introduites par bien que, quoique, encore que, quitte à ce que. Le subjonctif s’utilise aussi régulièrement dans Les propositions relatives formant des expressions concessives :
La vérité de ces deux analogies, quelque compliquées qu’elles fussent, fut pleinement établie par les observations de Cassini. — Personne ne peut, quelles que soient ses convictions, utiliser des arguments qui humilient des êtres humains. — Seulement voilà, tout spécialiste qu’il soit, l’expert parfois se trompe. — Bien qu’ils aient tous deux la qualité d’exploitant agricole, le propriétaire d’un domaine viticole et le métayer exploitant ce domaine ne peuvent être regardés comme des associés.
Le subjonctif est aussi utilisé comme une sorte de « conditionnel présent 2e forme » dans les expressions à valeur concessive dussè-je, ne fût-ce.
e. Temporelles. Le mode habituel dans les propositions subordonnées temporelles est l’indicatif, mais le verbe se met au subjonctif dans les propositions introduites par avant que, jusqu’à ce que, en attendant que, le temps que, d’ici que :
Une personne désignée par un membre de la commission pour le représenter peut, en attendant que le Conseil ait confirmé sa désignation, participer aux travaux de la commission avec les mêmes droits que les autres représentants.
f. Conditionnelles. Le verbe se met au subjonctif dans les propositions introduites par à condition que, à moins que, à supposer que, en admettant que, si tant est que, pour peu que :
Même à supposer que le juge de police eût commis une erreur dans l’évaluation des faits, il ne serait pas acceptable d’en faire supporter les conséquences par la requérante, en la condamnant deux fois pour les mêmes évènements.
Quand une subordonnée conditionnelle est coordonnée à la précédente par et que, le verbe se met au subjonctif, sauf s’il s’agit d’un éventuel (lire...) :
S’il venait à Paris et qu’il se sente un peu perdu, dites-lui de venir chez moi. — Si je te le disais et que tu ailles le raconter à d’autres, ce serait terrible.
Le subjonctif après la conjonction que peut exprimer la condition:
Que l’un de ces adverbes disparaisse, et la phrase n’a plus de sens.
Dans les propositions complétives, le subjonctif est le mode employé majoritairement, même si l’indicatif s’emploie assez fréquemment en concurrence avec celui-ci. Les règles, assez complexes, sont exposées dans les diverses pages consacrées aux subordonnées complétives, et elles sont résumées ci-dessous.
Quand la complétive est complément direct du verbe de la proposition principale, le verbe de la complétive se met au subjonctif dans les cas suivants :
a. le verbe de la principale exprime une volonté, un effort, une interdiction, une crainte :
vouloir que, interdire que, approuver que, demander que, craindre que, recommander que etc.
b. le verbe de la principale exprime un sentiment, un état d’esprit :
déplorer que, s’étonner que, se féliciter que, regretter que etc.
c. dans le cas de certains verbes, le verbe de complétive peut se mettre au subjonctif ou non, en fonction du sens du verbe de la principale :
entendre que + indicatif kuulla, entendre que + subjonctif edellyttää, vaatia
d. dans le style soutenu, quand la complétive est complément de certains verbes d’opinion à la forme négative, mais uniquement quand l’interrogation se fait par inversion du sujet, pas avec la forme est-ce que :
Nous ne pensons pas que ce soit réalisable. — Croyez-vous qu’il y ait des chances de retrouver des survivants ?
Quand la complétive est complément d’un adjectif, le verbe de celle-ci se met au subjonctif :
Je suis étonné que tu sois venu. — Nos amis sont très contents que nous venions leur rendre visite.
Le verbe d’une proposition subordonnée complétive se met normalement au subjonctif quand la complétive est le sujet du verbe de la proposition principale . Il y a deux cas de figure principaux :
a) ordre des mots normal , quand la complétive est sujet du verbe de la principale, devant le verbe :
Qu’ils vous aient répondu de cette manière ne m’étonne guère.
b) sujet inversé, quand la complétive est sujet réel du verbe de la principale et postposée à ce verbe (et on emploie habituellement le pronom de conjugaison il/ça/ce devant le verbe), dans des constructions de types variés :
C’est une grande chance qu’on ait découvert la fuite de gaz à temps. — Peu importe qu’ils ne soient pas d’accord, on le fera quand même ! — Il n’est pas normal que cette demande n’ait pas encore été examinée.
Les constructions où la complétive est sujet réel postposé sont très fréquentes en français et elles comportent de nombreuses variantes, dans lesquelles l’indicatif est parfois possible également. Mais dans l’ensemble, on peut dire que quand la complétive est sujet du verbe, le mode normal et majoritaire est le subjonctif.
Dans les propositions relatives, l’utilisation du subjonctif introduit une nuance de but. Il est utilisé dans une relative dont l’antécédent est déterminé par un déterminant indéfini ou est un pronom indéfini (quelqu’un/quelque chose/rien etc.). En finnois, on utilise des constructions très similaires, où la même nuance de but est rendue par le konditionaali :
Je cherche un appartement, mais je n’ai encore rien trouvé qui me plaise. — Il n’y a personne qui soit capable de me l’expliquer ? — Je cherche quelqu’un qui veuille garder des enfants le mercredi.
S’il n’y a pas de nuance de but, on utilise l’indicatif :
Je connais quelqu’un qui veut garder des enfants le mercredi. — J’ai trouvé un appartement qui me permet de recevoir plus de monde.
Il faut donc penser à utiliser le mode approprié quand on passe du finnois au français : le konditionaali dans une relative en finnois correspond très souvent à un subjonctif en français. Il y a évidemment aussi des relatives dans lesquelles le konditionaali correspond à un vrai conditionnel, qui exprime une hypothèse :
J’ai trouvé un article qui pourrait t’intéresser.
Dans une relative complément d’un superlatif, on utilise en général le subjonctif dans les phrases dépendant des constructions c’est le plus adjectif que/qui…. Les adjectifs seul, unique, premier et dernier sont assimilables à des superlatifs et entrainent aussi l’utilisation du subjonctif dans la proposition relative:
C’est le témoignage le plus sérieux que nous ayons recueilli. — C’est l’hôtel le moins cher que vous puissiez trouver ici. — C’est la seule solution qu’on puisse envisager. — La première personne que nous ayons vue était un Finlandais !
Dans ces cas, l’indicatif reste cependant possible aussi.
Bien que le subjonctif soit fondamentalement le mode de la subordination, on le trouve employé dans certains cas dans des propositions indépendantes (ou des propositions principales suivies d’une subordonnée). Certains de ces emplois sont des survivances de constructions anciennes qui ne sont plus productives.
Contrairement au finnois, l’impératif en français ne compte à proprement parler que trois formes, celles des personnes 2, 4 et 5. L’équivalent de la personne 3/6 de l’impératif en finnois se forme en français avec un subjonctif introduit par la conjonction que (le chiffre indique la personne) :
1 —
2 Parle ! Réfléchis ! Pars !
3 Qu’il parle ! Qu’il réfléchisse ! Qu’il parte !
4 Parlons ! Réfléchissons ! Partons !
5 Parlez ! Réfléchissez ! Partez !
6 Qu’ils parlent ! Qu’ils Réfléchissent ! Qu’ils partent !
Exemples : Que chacun reste chez soi ! — Que vos enfants apprennent à se tenir ! — Qu’il aille au diable ! Painukoon suolle! — Qu’il attende jusqu’à ce que je lui téléphone.
Cet impératif s’est maintenu également dans des expressions figées dans lesquelles le sujet (non animé) n’est pas exprimé et dont la structure de départ s’est obscurcie pour l’usager moyen :
coute que coute hinnalla millä hyvänsä — vaille que vaille jotenkuten
L’impératif ne peut s’utiliser que pour donner une injonction (käsky, kehotus) à un être animé. Quand on « donne un ordre » à la personne 3/6 en renvoyant à un sujet non animé, on parle d’un emploi optatif, mot qui signifie « à valeur de souhait ». Comparer :
Qu’il vienne le plus vite possible ! [ordre auquel une personne doit obéir] — Que cette rencontre soit le signe du renouveau des relations entre nos deux pays ! [souhait : la rencontre n’est pas une personne et ne peut pas « exécuter un ordre »]
Formellement, l’optatif est construit sur le modèle de l’impératif à la personne 3/6, avec un verbe au subjonctif introduit par que :
Que cela lui serve de leçon ! — Que cette visite soit le symbole des bonnes relations de nos deux pays ! — Que l’ouverture de ce musée permette aux habitants de la région de mieux découvrir le glorieux passé de celle-ci !
On peut aussi exprimer l’optatif avec le subjonctif puisse(nt) (du verbe pouvoir) employé aux personnes 3/6 :
Puisse le paysan en chanter quelques passages derrière sa charrue, puisse le tisserand en fredonner quelque chose à son métier, puisse le voyageur s’alléger ! — Puissent mes vœux être exaucés ! — Puissent tes craintes, tes inquiétudes et tes tristesses s’effondrer !
Contrairement à l’optatif exprimé avec que, cette construction avec pouvoir permet aussi d’exprimer un souhait concernant les personnes 2, 4, 5, et c’est possible même à la personne 1 (ce qui n’est pas le cas à l’impératif). En finnois, dans ce cas, on utilise la conjonction kunpa :
Puissiez-vous les convaincre ! Kunpa saisitte heidät vakuuttuneiksi! — Puissent-ils changer d’avis ! Kunpa he muuttaisivat mielensä!
L’utilisation de puisse relève plutôt du style soutenu. Dans la langue courante, on peut utiliser par exemple l’expression si seulement + conditionnel (qui correspond assez exactement à kunpa en finnois) :
Puissent-ils changer d’avis ! = Si seulement ils changeaient d’avis ! — Puisses-tu réussir ! = Si seulement tu pouvais réussir !
Remarque : sur la forme puissè-je, voir Cas particuliers (l’inversion du pronom à la personne 1).
L’optatif peut aussi s’exprimer avec un subjonctif non introduit par que, dans un certain nombre de cas définis et limités :
Le ciel vous entende ! — Dieu vous entende ! — Le diable emporte ces imbéciles ! — La peste soit des astrologues ! — Fasse le ciel que cela réussisse ! [avec inversion du sujet]
C’est cette construction, avec sujet inversé, que l’on trouve dans l’expression vive…, qui est donc un emploi optatif du subjonctif de vivre (et correspond exactement au finnois eläköön) :
Vive le roi ! — Vive la République ! — Vivent les vacances ! / Vive les vacances ! — Vivent les sapeurs-pompiers ! — Vive le Québec libre !
Normalement, le verbe vive s’accorde en nombre avec le sujet, puisque le mot qui le suit est en fait le sujet postposé : Vivent les vacances ! Cependant, le mot vive a connu un processus de grammaticalisation qui en fait une sorte de préposition invariable (cf. l’évolution de l’adjectif sauf devenu invariable quand il est employé comme préposition) et il est fréquent de le rencontrer au singulier avec un sujet pluriel.
Dans certains cas, le sujet impersonnel cela du verbe au subjonctif employé avec valeur optative est sous-entendu. Ces expressions sont plus ou moins figées :
Grand bien lui fasse ! [= que cela lui fasse grand bien] Kaiken mokomin! [mot à mot : paljon hyvää siitä hänelle koittakoon!] — Si tu ne veux pas partir avec nous à Bali, qu’à cela ne tienne, le voyage reviendra moins cher ! — Ce qu’à Dieu ne plaise / à Dieu ne plaise !
L’expression qu’à cela ne tienne ! (relativement fréquente dans la langue courante également) s’interprète ainsi : le sujet impersonnel du verbe est un pronom cela non exprimé ; le pronom cela exprimé (à cela) est le complément indirect du verbe tenir à (olla kiinni jostakin, riippua jostakin) :
« que [cela] ne tienne pas à cela ». Mot à mot : se [asia] älköön olko kiinni siitä [seikasta] = se [seikka] ei haittaa, se [seikka] ei vaikuta asiaan.
Souvent, le subjonctif ne serait pas de règle dans la construction où il est utilisé, mais il est amené par attraction [vetovoima, vaikutus] d’un verbe antérieur au subjonctif, notamment après bien que ou il faut que :
Bien qu’il soit évident que le français moderne n’ait pas de déclinaisons... [forme attendue : n’a pas de déclinaison]. — Pensez-vous que je ne sache pas ce qu’il veuille dire ? [forme attendue : ce qu’il veut dire].
Il règne un assez grand flottement chez les usagers quant à l’acceptabilité de ces subjonctifs par attraction. Ils devraient en principe être évités dans le code écrit soigné, mais dans bien des cas le subjonctif parait presque « inévitable » et n’est pas perçu comme fautif.
En revanche, quand le verbe être est au subjonctif dans les phrases clivées c’est … qui/que, il entraine quasi automatiquement un subjonctif par attraction dans la proposition introduite par le relatif, et dans ce cas le subjonctif par attraction est considéré comme normal:
Il se peut que ce soit nous qui partions. — Il faut que ce soit vous qui le lui disiez. — Nous ne sommes même plus très sûrs que ce soit vous qui ayez commencé.
Parfois on trouve un subjonctif par attraction dans les complétives. Le mode attendu est l’indicatif, mais un élément de la phrase entraine un subjonctif par analogie avec des constructions similaires :
Avez-vous quelque chose contre le fait que nous procédions d’abord à certaines vérifications ? [avoir quelque chose contre = être opposé à ce que, d’où le subjonctif]. Onko teillä jotakin sitä vastaan, että teemme ensin tiettyjä tarkistuksia?
Dans la phrase suivante [relevée dans un rapport parlementaire], le subjonctif est en principe à la limite de la grammaticalité, mais l’usage est relativement flottant dans ce domaine :
Cela se voit notamment dans le fait que des sommes énormes soient restées inutilisés [on attendrait plutôt l’indicatif sont restées]. Se näkyy mm. siitä, että valtavia summia on jäänyt käyttämättä.
On trouve également de nombreux cas de subjonctif par attraction (ou par analogie) dans les complétives dépendant d’un verbe à la forme négative ou de sens négatif.
La construction je ne sache pas que s’emploie souvent par litote (et ironiquement) à la place de autant que je sache / à ma connaissance, en finnois tietääkseni + négation :
Je ne sache pas qu’il ait jamais été en Espagne. — Je ne sache pas que la stratégie du parti face aux ravages du capitalisme ait donné des résultats significatifs.
Dans la langue moderne, cette construction est limitée à la personne 1. De même, dans la langue moderne, elle est toujours suivie de la conjonction que (anciennement on pouvait aussi utiliser un complément de verbe nominal). Cette construction peut aussi peut s’insérer dans une relative explicative (style soutenu et assez peu fréquent) :
Une règle certaine, à laquelle je ne sache pas qu’un seul bon écrivain ait échappé [exemple tiré de : Le bon usage 2007 §895]
L’expression que je sache est une variante de la construction précédente, qui s’utilise après une phrase négative comme commentaire sous forme de phrase détachée ; elle est nettement plus fréquente et de style nettement moins soutenu que la construction je ne sache pas que :
Il n’a jamais été en Espagne, que je sache. — La stratégie du parti face aux ravages du capitalisme n’a pas donné des résultats significatifs, que je sache. — Pourquoi ne fait-il plus de natation ? Il n’est pas malade, que je sache.
La construction que je sache correspond par le sens exactement au finnois infinitifksi + suffixe personnel : tietääkseni, muistaakseni, käsittääksemme etc. Cependant, contrairement au finnois, en français elle n’est possible qu’avec le verbe savoir, alors qu’en espagnol, par exemple, on peut l’utiliser avec des verbes divers saber (que yo sepa), recuerdar (que yo recuerde), veer (que yo aya visto). La construction habituelle permettant de rendre l’idée de muistaakseni, tietääkseni etc. est (pour) autant que + subjonctif :
La seule question est donc de savoir si ces principes de traduction sont respectés ; pour autant que nous ayons pu le vérifier, ils le sont effectivement. — Pour autant que j’aie pu le comprendre de mes contacts à Washington, l’option nucléaire a été résolument écartée par les Américains.
Ainsi on pourrait formulercertains des exemples ci-dessus de la manière suivante :
Pour autant que je sache, la stratégie du parti face aux ravages du capitalisme n’a pas donné des résultats significatifs.
Pas que je sache est une locution figée qui s’utilise dans la langue parlée en réponse à une question, comme variante de l’expression pas à ma connaissance « ei tietääkseni ». Elle est d’un emploi tout à fait courant, mais d’un registre très légèrement familier :
Le courrier est déjà arrivé ? – Pas que je sache. — Est-ce que vous avez déjà eu des réactions allergiques à ce médicament ? – Pas que je sache.