Ce Guide a été conçu comme support pour des cours de prononciation française intégrés dans un cours de grammaire et de langue (voir Guide de grammaire) donné à des étudiants finnophones de l’enseignement supérieur de Finlande. Ces cours de prononciation consistent en une partie « théorique », avec des exercices écrits (en ligne) portant sur la prononciation et la graphématique du français (et, dans une moindre mesure, la phonétique). Ces exercices servent essentiellement de préparation aux exercices de prononciation au laboratoire de langue. Ceux-ci ont été conçus en fonction de cette étape préalable, et les étudiants sont censés les avoir répétés avant la séance de laboratoire de langue, qui se déroule sous la supervision d’un enseignant. Les exercices de prononciation ne sont donc pas prévus pour l’auto-apprentissage, même s’ils peuvent éventuellement être utilisés à cet effet.
Le contenu du cours et de ce Guide sert les besoins d’apprenants dont la langue maternelle est le finnois, qui ont déjà étudié le français au niveau scolaire (entre 3 et 5 ans en général) et il tient compte des spécificités de l’enseignement qu’ils ont reçu :
Au total, les étudiants qui entament leurs études de français au niveau universitaire savent généralement prononcer le français plus ou moins bien (en partie à cause des nombreuses similarités de la prononciation du français et du finnois), mais ils ont essentiellement une connaissance empirique du phonétisme et du système graphématique du français. Ce Guide se propose de combler les lacunes des apprenants tout en leur faisant prendre conscience des connaissances déjà acquises et en valorisant celles-ci.
Le vocabulaire « technique » a donc été réduit au minimum. On a préféré employer des termes ou des tournures concrètes, voire imagées, pour décrire les faits de prononciation tels qu’ils se présentent aux apprenants de français finnophones et non aux phonéticiens. Au lieu de parler de « groupes rythmiques », on emploie le terme de « blocs », et à la place de « chute de e muet », on emploie le terme de « e non prononcé ». Sur le modèle préconisé par divers auteurs récents, dans les cas où il se prononce, cet e est transcrit systématiquement /ɶ/
au lieu de /ə/
.
D’autres phonèmes ont également été recadrés (utilisation plus étendue de l’archiphonème /ᴇ/
au lieu de e/ɛ
) ou proprement supprimés de la nomenclature traditionnelle (n palatal ɲ
, œ nasal œ̃
et a postérieur ɑ
, tous trois d’un rendement nul du point de vue de la compréhension), à la fois pour rendre compte de l’évolution du phonétisme de la langue et de la description de celui-ci, et dans le but de faciliter la tâche des apprenants.
Pour cette raison, le spécialiste de phonétique pourra juger que certaines explications sont simplistes, réductrices, ou inutilement explicatives. C’est un choix délibéré. Le contenu de chaque page a été limité en longueur pour faciliter (encourager) la lecture. Des renvois cliquables donnent cependant accès à des contenus complémentaires.
Ce guide fournit la matière de 20 séances d’exercices au laboratoire de langues, soit 20 heures de cours. Du fait de ce temps très limité, il est axé sur des exercices d’imitation et de production. Le français se prononce par groupes rytmiques (on préfère employer le terme de « blocs », qui illustre mieux l’impression auditive qu’en ont les apprenants allophones), dont l’identification ou l’interprétation relèvent de compétences phonétiques mais aussi graphématiques, lexicales et grammaticales. Tous ces aspects sont traités dans le cours de grammaire et de langue dans lequel s’inscrit cet enseignement de la prononciation et dans lequel l’interaction entre grammaire et prononciation est constamment soulignée, et la grammaire de l’oral se voit accorder une place très importante.
Comme les finnophones n’ont généralement pas de difficultés particulières à discriminer auditivement les phonèmes du français, il est plus rentable pour l’apprentissage d’exploiter le temps très limité dont on dispose en faisant des exercices de production/répétition. L’expérience de près de trente-cinq années d’enseignement de la prononciation française à des apprenants finnophones a montré que la répétition a un effet bénéfique non seulement sur la prononciation, mais aussi sur la compréhension. Pour cette raison, de nombreux exercices portent sur la prononciation de blocs phoniques, notamment l’ordre des pronoms, et, partout, une grande place a été accordée à la langue parlée et notamment à la compréhension et l’identification du phénomène de l’assimilation de sonorité, primordiale pour la compréhension du français parlé et pourtant souvent négligée dans l’enseignement de la prononciation.
Pour les mêmes raisons de temps, il est accordé très peu de place à la prosodie (accentuation, intonation), car au niveau recherché, celle-ci ne joue pas de rôle décisif dans le cas particulier des apprenants finnophones. L’apprentissage de l’intonation expressive/implicative, pour sa part, nécessite une immersion linguistique prolongée (amenant une connaissance approfondie des nuances lexicales et grammaticales, de la langue parlée et des pratiques conversationnelles), et dépasse le cadre des possibilités de ce guide, dont les objectifs sont volontairement limités.
Le format visuel des exercices a été optimisé pour les smartphones, support de lecture majoritaire au laboratoire de langues, et peut ne pas être entièrement satisfaisant sur d’autres terminaux. Les contenus complémentaires (remarques ou tableaux divers, instructions au début des exercices) sont accessibles par une ligne cliquable (signalée par le signe ») permettant la consultation du contenu sans quitter la page ouverte. NB. Le navigateur Microsoft Explorer ne supporte pas cette fonctionnalité et affiche par défaut tout le contenu de la page sans fond de couleur. Le navigateur Edge supporte cette fonctionalité depuis la version 79.0 (janvier 2020).
Les exercices sont accompagnés d’enregistrements au format mp3 accessibles par le symbole . Le minutage indiqué entre parenthèses dans le titre des exercices permet de retrouver ou de reprendre un exercice spécifique.