Exercice sur la prononciation des trois voyelles nasales du français. Ne pas oublier la contraction [supistus] de la zone pharyngale [nieluontelo]. Cette contraction est au moins aussi importante que l’abaissement du voile du palais (« nasalité »).
Pour bien prononcer les nasales, on peut essayer de lever un peu le menton, ce qui provoque une contraction du pharynx.
Les finnophones ont parfois des problèmes pour différencier /ɑ̃/
et /õ/
. Il faut que les deux soient nettement distincts, car il y peut y avoir des confusions de sens (banc / bond, lent / long) etc.
ɑ̃ ~ õ
. Écouter chaque paire, puis répéter.Ne pas oublier la contraction [supistus] de la zone pharyngale. Pour bien prononcer les nasales, penser à lever un peu le menton.
Observer les oppositions de sens. Bien opposer nasale et non nasale (orale), et bien différencier /ɑ̃/
et /õ/
Dans un groupe qui contient plusieurs voyelles nasales, il faut s’efforcer de prononcer toutes les nasales : en attendant, on entend, dans un instant etc. Il faut maintenir la dépense d’énergie nécessaire.
Le mot en (au début du groupe syntaxique) est souvent mal prononcé dans ce cas (dénasalisé). Il faut faire attention à la contraction du pharynx, qui joue un rôle très important de « déclencheur » [käynnistäjä] de la nasalisation.
Le groupe en Finlande est un excellent exemple de ces difficultés : il faut nasaliser en au début, et aussi bien nasaliser an dans -lande. C’est un groupe de mots avec trois voyelles nasales qu’il faudrait répéter quotidiennement pour s’habituer à ce mouvement de contraction du pharynx.
sɶgõd
sekuntiDans certains mots, e+nn ou e+mm se lit -an-/-am-
. Rappel des règles de transcription des voyelles nasales.
■ Une voyelle se lit comme voyelle nasale
1. dans toutes les positions quand elle est suivie de n ou m et au moins 1 consonne :
chanter, sympathique, entendement, envoyer, denrée, genre, combiner, dans, dont, prompt, encombrant, informer, ils vinrent, langage etc.
2. en fin de mot, quand elle est suivie de n ou de m :
fin, faim, parfum, bon, nom, thym etc.
La finale des mots terminées en -um (sauf parfum) se prononce ɔm
.
■ Une voyelle suivie de n(n) + voyelle ou m(m) + voyelle ne transcrit pas une voyelle nasale. Dans les mots suivants, il n’y a aucune voyelle nasale :
anhydre, anneau, grammaire, inexact, inhabile, inné, immobile
Attention aux mots qui commencent par imm- ou in(n)-, qui ne se prononcent pas avec une nasale. Tous les mots suivants commencent par im-/in-
:
immeuble, immoral, immatériel, imminent, immigration, immobile, inavouable, inoffensif, innocuité, innocent, inhumain etc.
■ Exceptions
a. Dans le groupe emm-, en(n)- en début de mot, la voyelle est nasale (mots composés avec la préposition en-) :
emmener ɑ̃mne
, emménager ɑ̃menaʒe
, enneigé ɑ̃neʒe
, ennuyeux ɑ̃nɥijø
, (s’)enivrer sɑ̃nivʁe
Mais le mot ennemi se prononce ᴇnmi
. Ailleurs qu’à l’initiale, le groupe enn se lit ᴇn
, conformément à la règle normale : renne ʁɛn
, tiennent tjɛn
etc.
b. Certains composés plus récents formés avec im- se prononcent avec une nasale ; ils ne sont pas forcément répertoriés dans les dictionnaires :
immanquable ɛ̃mɑ̃kabl
, immangeable ɛ̃mɑ̃ʒabl
, immariable ɛ̃maʁjabl
, immettable ɛ̃metabl
etc.
c. Dans tous les adverbes en -emment, le groupe -emm- se lit am
, au total 36 adverbes, dont certains seulement sont courants :
récemment ʁesamɑ̃
, prudemment pʁydamɑ̃
, intelligemment, violemment, apparemment etc.
Dans les mots sulignes en jaune dans l’exercice, il n’y a aucune voyelle nasale.
solanɛl
juhlallinenelegamɑ̃
elegantistinotamɑ̃
muun muassakuʁamɑ̃
yleensäpʁydamɑ̃
varovastipasjamɑ̃
kärsivällisestiaʁdamɑ̃
hartaasti, kiihekästi
ɛ̃/ɛn
et õ/ɔn
. Bien opposer voyelles nasales et orales.Une voyelle suivie de n(n) + voyelle ou m(m) + voyelle ne transcrit pas une voyelle nasale (voir exercice 4 ci-dessus). Quand un nom ou un adjectif se termine par une voyelle nasale, au féminin, cette voyelle n’est plus nasale :
un bon musicien ɛ̃bõmyzisjɛ̃
une bonne musicienne ynbɔnmyzisjɛn
On retrouve aussi cette transformation dans certains verbes. Le singulier se termine par une voyelle nasale, mais le pluriel n’a pas de voyelle nasale :
un lycéen revient ɛ̃lyseɛ̃ʁɶvjɛ̃
des lycéennes reviennent deliseɛnʁɶvjɛn
Cette alternance entre voyelle nasale et voyelle orale (non nasale) concerne de nombreux noms, adjectifs et verbes. Il faut donc éviter de prononcer une voyelle nasale dans ce cas, par exemple ils viennent *ilvjɛ̃n
, que le locuteur francophone a du mal à interpréter (est-ce un pluriel, ou un singulier mal prononcé ?)
Attention aussi à la prononciation des mots terminés par -éen / -éenne. Il faut qu’on entende distinctement les deux voyelles eɛ̃
et eɛn
. Un mot comme
européen ɶʁᴏpeɛ̃n
ou
européenne ɶʁᴏpeɛn
est assez difficile à prononcer, parce qu’il faut faire attention en même temps à bien labialiser les voyelles /ɶ/
et ᴏ
et à l’opposition eɛ̃
- eɛn
.
n/m
parasite.Les voyelles nasales sont, comme leur nom l’indique, des voyelles, sans élément consonantique :
entend = 3 phonèmes ɑ̃ t ɑ̃
, il n’y a pas de /n/
bon = 2 phonèmes : b õ
, il n’y a pas de /n/
tombe = 3 phonèmes : t õ b
, il n’y a pas de /m/
.
Quand on prononce une voyelle nasale, il faut faire attention à « arrêter » la nasalisation au bon moment avant de prononcer la consonne suivante (= remettre le voile du palais dans sa position normale avant de commencer à mettre en place la consonne qui va suivre.). Ceci concerne en particulier les occlusives k / g / t / d / p / b
.
Quand par exemple on prononce un /ɑ̃/
suivi d’un t
(comme dans entier), si on ne referme pas le passage nasal avant de placer la pointe de langue contre les dents pour prononcer t
, on obtient pendant un moment une consonne qui est dentale et nasale, autrement dit un /n/
(la définition de /n/ est précisément « consonne dentale nasale »). Au lieu de ɑ̃tje
, on obtient ainsi *ɑ̃ntje
.
Il faut donc s’appliquer à prononcer des voyelles nasales absolument pures, qui ne contiennent pas de /m/
ou de /n/
:
bientôt bjɛ̃to
et non pas *bjɛ̃nto
impossible ɛ̃posibl
et non pas *ɛ̃mposibl
inquiétant ɛ̃kjetɑ̃
et non pas *ɛ̃ŋkjetɑ̃
/n/
parasite.Dans l’exercice 6, il fallait faire attention à ne pas prononcer de /n/
parasite devant les occlusives k / g / t / d / p / b
, où il se produit involontairement si on « n’arrête pas » la nasalisation avant de prononcer l’occlusive.
Les finnophones font cependant souvent une autre erreur : ils prononcent un /n/
devant v
ou f
par exemple, dans des mots comme inviter, envoyer ou informer.
Cette erreur n’est justifiée par aucun facteur physiologique, et elle s’explique par une mauvaise interprétation/connaissance des règles graphématiques concernant les nasales. Elle doit être évitée.
/ɑ̃/
et voyelle nasale devant /ʁ/
. Ne pas prononcer de /n/
parasite.Nasalité de /ɑ̃/
: penser à prononcer tous les /ɑ̃/
de façon bien nasale.
Les finnophones ont aussi tendance à prononcer un /n/
devant /ʁ/
. Comme dans l’exercice 7, il faut prononcer la nasale sans /n/
parasite, par exemple genre [laji, suku] ne doit pas être prononcé *ʒɑ̃ndʁ
, parce que dans ce cas on peut comprendre « gendre » [vävy].
Dans les phrases négatives de l’exercice, le mot pas est omis (langue parlée).
Les noms de nombre en français contiennent beaucoup de voyelles nasales et sont un bon exercice de prononciation pour apprendre à différencier les nasales et à maintenir la nasalité dans toutes les voyelles nasales.
Les chiffres 21 à 29 ont un comportement particulier en ce qui concerne la prononciation.
Dans le mot vingt, le t n’est pas prononcé en finale absolue ou devant consonne, mais il se prononce devant voyelle :
Ils sont vingt. /vɛ̃/
Heitä on 20.
vingt /vɛ̃/
francs suisses
à vingt ans /vɛ̃tɑ̃/
20 € /vɛ̃tøʁo/
vingt-et-un /vɛ̃teɛ̃/
Cependant, dans certaines régions (grosso modo dans un arc nord-est, Belgique-Lorraine-Suisse) , vingt est fréquemment prononcé en finale absolue avec /t/
: nous sommes vingt /nusɔmvɛ̃t/
.
Dans les chiffres 22, 23, 24, 25, 26, 27 et 29, le t se prononce, bien que dans ce cas il se trouve devant consonne, mais dans la prononciation courante il est réalisé comme un /n/
(par nasalisation de /t/
, qui est le résultat d’une assimilation du mode articulatoire). Dans la prononciation soignée, le /t/
est généralement réalisé. On peut donc entendre prononcer :
vingt-et-un /vɛ̃teɛ̃/
vingt-deux /vɛ̃dːø/
(avec /d/
long, par assimilation de sonorité), couramment /vɛ̃ndø/
vingt-trois /vɛ̃tːʁwa/
, couramment /vɛ̃ntʁwa/
vingt-quatre /vɛ̃tkatʁ/
, couramment /vɛ̃nkatʁ/
vingt-cinq /vɛ̃tsɛ̃k/
, couramment /vɛ̃nsɛ̃k/
vingt-six /vɛ̃tsis/
, couramment /vɛ̃nsis/
vingt-sept /vɛ̃tsɛt/
couramment /vɛ̃nsɛt/
vingt-huit /vɛ̃tɥit/
couramment /vɛ̃ntɥit/
(/t/
se maintient après le /n/
)
vingt-neuf /vɛ̃tnœf/
couramment /vɛ̃ntnœf/
(/t/
se maintient après le /n/
)
La prononciation du /n/
est aussi fréquente (mais moins systématique) selon la même distribution dans les nombres 32-39, 42-49, 52-59, 62-69, 70, 72-79.
Dans le discours audiovisuel, politique..., par désir de clarté, mais aussi par hypercorrectisme (pour éviter le /dː/
(d
long) produit par l’assimilation de sonorité), on peut entendre prononcer vingt-deux avec un petit ɶ
de passage entre /t/
et /d/
, vɛ̃tɶdø
(parfois même plus marqué et formant une syllabe supplémentaire /vɛ̃tɶdø/
). Mais dans l’élocution normale, on prononce un /n/
, /vɛ̃ndø/
. Inversement, le mot vingt-neuf peut être prononcé régionalement vɛ̃nːœf
(avec /n/
long résultant d’une assimilation).