/ʃ/ et /ʒ/. Attention à la prononciation au contact de /ʁ/.Les deux consonnes /ʃ/ et /ʒ/ sont appelées fréquemment « chuintantes » [suhuäänne], un terme auditif (et non phonétique) qui décrit l’impression sonore. Ce qui les différencie des sifflantes s/z, c’est que la langue est plus creusée et que les côtés de la langue ne sont pas pressés contre les dents. En quelque sorte, la langue « flotte » plus librement dans la bouche.
On ne peut bien prononcer /ʃ/ et /ʒ/ et bien les différencier de s/z que quand on sait prononcer /s/ et /z/. Avant de commencer les exercices sur /ʃ/ et /ʒ/, il peut être utile de réviser ces deux phonèmes. Série 4 et Série 5.
En général, la prononciation de /ʃ/ et /ʒ/ ne pose pas de grandes difficultés aux finnophones quand ils sont isolés. Point particulier à surveiller : certains apprenants ont à parfois des difficultés à prononcer /ʃ/ au contact de /ʁ/ et prononcent par exemple chercher avec /s/, *ʃɛʁse au lieu de ʃɛʁʃe.
L’opposition s/ʃ et z/ʒ est importante en français parce qu’elle permet de distinguer de nombreux mots (qui forment des paires minimales).
ʃ/s et ʒ/zPrononcer ces groupes de mots lentement, en se concentrant sur l’opposition entre les sifflantes et les chuintantes.
ʃ/s et ʒ/zPrononcer ces groupes de mots lentement, en se concentrant sur l’opposition entre les sifflantes et les chuintantes.
sʃ / sʃ / zʒ / zʒIl y a de très nombreux cas où une chuintante suit immédiatement une sifflante (ou l’inverse) : une branche sèche, ça se change, rose jaune, et dans la langue courante j’suis, j’sais etc. Il faut apprendre petit à petit à les enchainer de manière naturelle, sans faire de pause.
Il faut cependant faire attention à bien distinguer les sifflantes et les chuintantes ; par exemple, dans ça se change, sasʃɑ̃ʒ, il ne faut pas assimiler les deux consonnes et prononcer * saʃʃɑ̃ʒ. Mais en même temps, il faut s’efforcer de bien les enchainer, donc de les prononcer sans marquer un arrêt. On peut s’entrainer à prononcer les enchainements sʃ ou ʃs, ʒz, zʒ en les prononçant plus longs et faisant progressivement le passage de l’un à l’autre, j’sais ʃʃʃsssᴇ.
Attention aux changements de sonorité résultant de l’assimilation de sonorité.
Très souvent, dans la langue parlée, l’e de je n’est pas prononcé. Le /ʒ/ de je peut alors se retrouver devant une consonne sourde et, par assimilation de sonorité, devenir sourd : je pense ʃpɑ̃s, je crois pas ʃkʁapa, je suis ʃsɥi.
Dans je suis, le /s/ du groupe ʃsɥi s’assimile souvent au /ʃ/, et le groupe devient un simple /ʃ/ : je suis pas là ʃɥipala.
Très souvent, dans la langue parlée, l’e de je n’est pas prononcé : je lui est prononcé ʒlɥi, et dans une prononciation rapide, le /l/ peut être supprimé. On prononce alors simplement ʒɥi.
/l/ (kᴇkʃoz)Dans les mots quelque chose, quelquefois, quelque part, /ɶ/ se maintient en finale du mot quelque. On prononce donc dans une prononciation soignée kᴇlkɶʃoz sans supprimer /ɶ/. L’erreur fréquente chez les apprenants de FLE est de supprimer /ɶ/ et de prononcer *kɛlkʃoz. Cette prononciation semblerait logique, puisque habituellement on ne prononce pas un e final, mais personne ne prononce quelque chose de cette manière. Dans la langue courante, dans la prononciation familière et « abrégée », on supprime l et on prononce kᴇkʃoz, en deux syllabes. C’est aussi le cas de quelquefois kᴇkfwa et quelque part kᴇkpaʁ. On a donc le choix : prononcer kɛlkɶʃoz (recommandé pour les apprenants de FLE de niveau moyen) ou kᴇkʃoz quand on est habitué à prononcer la langue parlée.
jakᴇkʃoz de bizarre. outoajakᴇkʃoz de douteux. epäIlyttävääjakᴇkʃoz de pas normal. outoajakᴇkʃoz de pas clair. epäselvääDans les mots pronoms je te le que, e est souvent supprimé devant consonne. Par assimilation de sonorité, je prononcé /ʒ/ devient /ʃ/ devant une consonne sourde, et que prononcé k devient /g/ devant une consonne sonore.
kᴇstyvøkʃtɶdiz Mitä mun pitää sanoa?kᴇstyvøksaʃɑ̃ʒ Mitä se vaikuttaa?kᴇstyvøgʒifas Mitä minä sille mahdan?kᴇstyvøgʒɥidiz Mitä mun pitää sanoa sille?kᴇstyvøgʒʁepõd Mitä tuohon pitäisi vastata?
Dans la langue parlée, on supprime fréquemment le pronom il devant les formes simples du verbe falloir : faut y aller, faut que je te dise (aux formes composées, on le conserve : il a fallu tout changer).
Par assimilation de sonorité, je prononcé /ʒ/ devient /ʃ/ devant une consonne sourde, et que prononcé k devient /g/ devant une consonne sonore (comme dans l’exercice précédent).
fogʒmɑ̃naj Mun pitää lähteä.fokʃtɶpaʁl Mull’on sulle kerrottavaa.fokʃtɶdiz Hei, kuule...fogʒmɑ̃nokyp Pitää hoitaa asia.fogʒipɑ̃s Se pitää muistaa.fopagʒubli Se pitää muistaa.fogʒʁeviz Pitää lukea tenttiin.fogʒajmkuʃe Pitää mennä nukkumaan.
Attention aux chuintantes longues. À cause de l’e non prononcé (indiqué en gris) et de l’assimilation de sonorité, le pronom je peut former une chuintante longue avec celle qui se trouve au début du verbe qui le suit : moi, je joue pas mwaʒːupa.

(Photo : Jean-Michel Kalmbach)