Dans le français moderne, celui que les gens parlent en 2022, de nombreuses consonnes, voyelles, syllabes, ou mots entiers ont « disparu » (ne sont plus utilisés ou prononcés) par rapport à ce que transcrit le français écrit (le code écrit), qui conserve et représente un état nettement plus ancien de la langue. L’apprenant de français langue étrangère qui apprend le français essentiellement dans des livres (les manuels scolaires) a souvent beaucoup de difficultés à comprendre le français « réel » que les Français parlent, parce qu’il y a beaucoup de « morceaux » du message qui manquent ou disparaissent par rapport à la forme écrite.
Pour bien prononcer français, il n’est pas indispensable de connaitre les différences de prononciation entre le français parlé et le code écrit : il suffit de connaitre et de savoir appliquer les règles de pronononciation et les règles graphématiques principales. De plus, apprendre à prononcer le français parlé nécessite un contact prolongé avec la langue, qui n’est possible que si on séjourne longuement dans un pays francophone. Mais la connaissance des différences entre le français parlé et le code écrit est nécessaire pour comprendre le français que les francophones parlent dans la vie quotidienne (et pour apprendre progressivement à le prononcer). Le français est prononcé par blocs, et souvent ces blocs sont totalement incompréhensibles si on ne connait pas un peu le fonctionnement du français parlé.
Cette liste présente en résumé les caractéristiques principales qu’il peut être utile de connaitre. Les exemples (avec parfois des explications détaillées) se trouvent dans les exercices signalés par le symbole . Pour comprendre la formation des blocs phoniques du français parlé, il est bon de lire les explications concernant l’assimilation de sonorité. Voir également les différents procédés de transcription courants (non phonétiques) de la langue parlée à l’écrit.
ʃᴇldɑ̃tist, je discute ʒdiskyt 13.4. Quand deux monosyllabes terminés par e se suivent (je me, ce que etc.), on prononce en général l’un des deux e, selon un modèle préférentiel, mais qui peut aussi dépendre d’habitudes personnelles, voir exemples 20.1, 20.2 ;/i/. Cet i est souvent transcrit y, il ne faut donc pas le confondre avec le pronom y. Au pluriel, ils se prononce /i/ devant consonne et /iz/ devant voyelle (le /l/ tombe devant le /z/ de la liaison) ;/py/ (chute de l) : je ne veux plus de café ʒvøpytkafe.Quand une voyelle disparait, c’est toute une syllabe qui disparait.
nɔtkado 13.6 ;ilᴇdbudvɑ̃laptitfnɛtʁ 13.8 ;st devant voyelle : c’est affreux stafʁø 13.7 ;st devant voyelle 13.7 ;ste et ʃte devant voyelle et devant consonne 13.7 ;ptɛt(ʁ) 13.9, 13.10 ; dʒa 15.5, 19.8 ;kekʃoz 9.8, 18.10 ; sɥikadisa 13.9 19.3 ; sɥi, ʒɥi, ʃ(s)ɥi 9.7, 19.3 ;ʒɶnɶpɑ̃spa→ ʃpɑ̃spa ;ja : y a quelque chose jakᴇkʃoz de bizarre, y avait de nouveau une panne javᴇdnuvoynpan, y a eu une pause jayynpoz 9.9 ;kᴇs devant consonne : qu’est-ce tu veux, qu’est-ce ça donne 9.9, 13.9, 20.7 ;stɶ ; ce truc stɶtʁyk (on utilise donc la forme st devant le féminin et le masculin, devant voyelle et devant consonne (en ajoutant /ɶ/) : stistwaʁ, stɶtʁyk, stapaʁɛj.