Guide de grammaire française
pour étudiants finnophones
Les rectifications orthographiques publiées dans le Journal officiel de la République française (section des documents administratifs) le 6 décembre 1990 sont déjà vieilles de plus de 30 ans à la date de première publication de ce Guide. En France, elles ont très lentement pris place dans la pratique éditoriale (dictionnaires, manuels etc.), et elles sont entérinées dans l’enseignement officiel en France (comme en Belgique, en Suisse ou au Canada). Mais dans la presse et l’édition littéraire, les habitudes et la pression (supposée) du public dont la formation scolaire date de l’époque de l’orthographe non révisée, et le conservatisme, maintiennent l’orthographe classique.
Cette réforme était assez timide et loin d’être parfaite (il y a par exemple des décisions illogiques, voir le §5), mais elle avait le mérite de rappeler aux usagers que les conventions orthographiques doivent être mises à jour régulièrement et de les préparer peut-être à mieux accepter et adopter plus rapidement de nouvelles rectifications.
Une version détaillée de ces règles est disponible sur www.renouvo.org. Ci-dessous figure un résumé des principales règles (qui sont appliquées dans ce Guide, comme elles l’ont été depuis la toute première version imprimée d’un cours de grammaire publié en 1998 dont il est la lointaine continuation).
1. Devant une syllabe contenant un e non prononcé (dit « e muet »), on écrit è et non é : évènement comme avènement, cèdera comme lèvera etc. Exceptions:
2. Dans les verbes terminés à l’infinitif par -eler et -eter, l’e du radical se change en è quand la syllabe suivante contient un e non prononcé : il détèle, il époussète ; il détèlera etc. Les noms en -ment s’écrivent comme le verbe. Exceptions : appeler, jeter et les verbes de leurs familles (y compris interpeler) redoublent l ou t devant une syllabe contenant un e muet : j’appelle, je jette, j’appellerai etc.
3. Il n’y a pas d’accent circonflexe sur les lettres i et u : traitre, bruler etc. Exceptions :
4. Les noms composés reliés par un trait d’union formés à l’origine soit d’une forme verbale et d’un nom (verbe suivi d’un nom complément de verbe direct), soit d’une préposition suivie d’un nom, et qui sont perçus comme des mots simples, prennent la marque du pluriel au second élément quand et seulement quand le nom composé est lui-même au pluriel : un essuie-main, des essuie-mains; un garde-meuble, des garde-meubles (qu’il s’agisse de personnes ou de choses) ; un après-midi, des après-midis etc. Exceptions : quelques composés dont le second terme contient un article (trompe-l’œil) ou commence par une majuscule (prie-Dieu).
5. Les numéraux composés sont unis par des traits d’union : vingt-et-un-mille-trois-cent-deux etc. De façon illogique, l’Académie a décidé que million et milliard, qui sont des noms comme millier, ne sont ni précédés ni suivis d’un trait d’union. On écrit donc par exemple deux millions trois-cent-mille.
6. Le participe passé laissé suivi d’un infinitif reste invariable : les enfants que tu as laissé partir (comme faire : les enfants que tu as fait sortir).
7. Les noms que le français a empruntés à d’autres langues font leur pluriel comme les autres mots français : les matchs, les solos, les maximums etc. Exceptions : les noms ayant conservé valeur de citation restent invariables : des requiem etc. La règle vaut aussi pour des noms qui étaient des pluriels dans la langue d’origine : un errata, des erratas etc.
8. La finale -olle est remplacée par la finale -ole : corole etc. Exceptions : colle, folle, molle.
ISBN 978-951-39-8092-4 © Jyväskylän yliopisto 2020-2022
Page 67. Règles orthographiques de 1990. Dernière mise à jour : 9.7.2021
Mises à jour après le 15.8.2022