Guide de grammaire française
pour étudiants finnophones
On distingue en français parmi les adjectifs et les adverbes trois degrés (vertailumuoto, komparaatiojohdos) de comparaison :
On distingue également trois types différents de comparatif, selon le rapport entre les éléments comparés :
Les éléments introduit par que sont généralement définis comme le complément du comparatif. Toutes ces termes sont utiles pour désigner les différentes formes, mais n’ont pas réellement une grande importance dans l’apprentissage du FLE par les finnophones, puisque des formes et des mécanismes équivalents se retrouvent en finnois également.
Le comparatif se forme en plaçant l’adverbe plus, aussi ou moins devant l’adjectif, et en ajoutant que devant l’élément qui est le complément du comparatif. La comparaison peut porter sur divers constituants du discours : adjectifs, adverbes ou même noms (utilisés en fonction d’adjectif). Dans les phrases négatives, aussi… que peut être remplacé par si… que :
Elle est plus sportive que son frère. ■ Le comparatif d’infériorité s’emploie plus fréquemment en français qu’en finnois. ■ J’ai fait un rêve aussi inquiétant qu’étrange. ■ Le coffre de ma nouvelle voiture est moins grand que celui de la précédente. ■ Ce film est aussi intéressant que divertissant ! ■ Ce n’était pas si difficile que ça ! ■ En roulant moins vite que nous, ils sont quand même arrivés aussi tôt que nous. ■ Je ne vais pas tarder à essayer cette recette de tajine, moi qui suis plus poisson que viande. [« je suis plus amateur de poisson que de viande »].
Dans le style littéraire, on peut aussi utiliser si avec une valeur comparative (« aussi ») dans les constructions interrogatives : Y avait-il rien de si beau que ce spectacle ?
En finnois, le comparatif d’infériorité (vähemmän… kuin) est peu utilisé, alors qu’en français, la comparaison avec moins est courante. Pour les finnophones, habitués à utiliser généralement le comparatif de supériorité, il faut une certaine pratique de la langue pour s’accoutumer à utiliser le comparatif d’infériorité avec moins. Le choix entre plus petit et moins grand ou bien entre il fait plus frais et il fait moins chaud dépend du point de vue et de la situation (et par exemple du caractère optimiste ou pessimiste de l’affirmation). En général, on peut dire qu’on peut utiliser le comparatif en moins quand en finnois on dit ei yhtä … kuin ou ei enää niin … kuin :
Éric est moins grand que son frère. Éric ei ole yhtä pitkä kuin veljensä. ■ Aujourd’hui, il a fait moins chaud qu’hier. Tänään ei ollut yhtä kuumaa kuin eilen.
Le comparatif d’égalité s’exprime avec l’adverbe aussi (yhtä) devant un adjectif ou un adverbe (a), ou autant en fonction d’adverbe ou de pronom (b). Autant peut aussi se combiner avec de pour former un déterminant composé de quantité (c) :
(a) Le finnois n’est pas aussi difficile qu’on le dit généralement. ■ La guérison ne progressait pas aussi rapidement qu’espéré. ■ Cette règle permet de résumer et d’expliquer tout le fatras antérieur aussi clairement que simplement.
(b) Il ne pleut plus autant qu’hier. ■ Nous comptions collecter 10 000 euros, mais nous n’en avons pas eu autant.
(c) Le chercheur déplorait de n’avoir pas obtenu autant de réponses à son questionnaire qu’il l’aurait souhaité. ■ Le thème « la Ville mise en lumière » n’a pas recueilli autant de succès auprès des étudiants en architecture que certains thèmes abordés les années précédentes.
Erreur à éviter : en finnois, autant a pour équivalent yhtä paljon (…) kuin, mot à mot « aussi beaucoup que ». Malheureusement, en français les formes *aussi beaucoup que ou *aussi beaucoup de sont agrammaticales. L’équivalent français est toujours une forme avec autant : autant que/ autant de, pas autant que/ pas autant de.
Comme en finnois, on peut aussi utiliser les adverbes comparatifs plus, moins, autant avec des verbes (en finnois, l’utilisation de vähemmän « moins » est normale dans ce cas, contrairement au comparatif d’infériorité de l’adjectif) :
Nos solutions pour vendre plus et mieux ! ■ Vauban constatait en 1694 qu’il pleuvait plus à Lille qu’à Paris. ■ Quand on était plus jeunes, en été on sillonnait les routes de France en voiture, maintenant on roule nettement moins. ■ Nous aurions beaucoup de temps si nous n’en perdions pas autant. ■ Sa nouvelle voiture réputée écologique ne consomme pas moins que la mienne qui a déjà cinq ans. ■ Ce placement n’a pas produit autant qu’on le pensait.
Dans cet emploi, l’adverbe peut aussi être interprété comme un pronom indéfini de quantité complément du verbe, mais on l’utilise de la même manière qu’un adjectif.
a. Le mot plus avec un sens comparatif est souvent remplacé par davantage, surtout dans le code écrit, de style administratif, politique, commercial (dans le français parlé et la conversation courante, on l’utilise rarement et il serait un peu surprenant) :
Nos solutions pour vendre davantage ! ■ Dans cette partie théorique, nous nous intéresserons davantage aux aspects linguistiques. ■ Cette nouvelle mise en page vise à donner davantage au texte l’allure éditoriale d’un ouvrage de consultation. ■ Face aux variants du Covid-19, l’UE veut encore davantage réduire les déplacements en Europe.
À l’origine, davantage s’utilisait surtout seul après un verbe. Progressivement, il a commencé à être employé comme un comparatif pouvant recevoir un complément (davantage que…), et même comme un groupe déterminant indéfini de quantité davantage de équivalent à plus de + nom (il était senti comme une forme plus « recherchée » ou moins banale de plus). Ces deux emplois ont longtemps été critiqués par les puristes, mais ils sont aujourd’hui solidement implantés dans le français écrit courant et l’immense majorité des francophones n’y perçoit rien d’exceptionnel ou de fautif :
L’impôt sur la fortune immobilière a rapporté davantage que prévu en 2019. ■ Afficher davantage d’informations sur la dernière mise à jour installée. ■ Nous misons sur la grotte Chauvet, nous ne voulons pas davantage de touristes. ■ Ils ont obtenu quelques concessions, mais ils en demandent encore davantage (en… davantage = davantage de concessions) ■ Il n’en savait pas davantage. ■ Je ne vous en dirai pas davantage.
b. En revanche, on ne peut pas utiliser davantage suivi d’un adjectif à la place de plus pour exprimer un comparatif de supériorité : *c’est davantage intéressant, *cette solution est davantage pratique que l’autre. Malgré cela, comme on peut s’y attendre, on trouve de nombreux cas de cet emploi sur Internet, par exemple *Nous avons pensé que le tableau pourrait être davantage utile si nous le rendions interactif. Dans le code écrit strict, cet emploi est (pour l’instant) perçu comme fautif et non recevable.
Devant un participe, davantage est senti comme nettement moins agrammatical (Je suis davantage intéressée par les phénomènes récursifs), car dans ce cas il porte sur le verbe (dans cet exemple, le présent du passif d’intéresser). Dans le code écrit strict, il vaut cependant mieux utiliser plus.
c. À la forme négative, pas davantage signifie « pas plus » (ei enää) (a), ou « pas non plus » (ei myöskään) (b), ce dernier n’étant pas à proprement parler un comparatif :
(a) Cette situation est intolérable, elle ne peut durer davantage. [TLFi] ■ Est-ce que ça ne vous grattouille pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette ? [TLFi]
(b) Le conseil des ministres n’a pas davantage entériné le souhait du patronat d’allongement de durée des cotisations. ■ Nietzsche ne croit pas davantage que l’« intuition » soit une qualité propre à l’artiste.
Remarques : ne pas confondre pas davantage (ei enemmän, ei sen enempää) avec pas d’avantages (ei etuja). On n’utilise pas non plus la combinaison davantage d’avantages (lisää/enemmän etuja) – sauf par plaisanterie, éventuellement.
adjectif | finnois | comparatif | finnois |
bon | hyvä | meilleur | parempi |
petit | pieni | plus petit | pienempi |
petit | vähäinen | moindre | vähäisempi |
mauvais | huono | plus mauvais | huonompi |
mauvais | paha | pire | pahempi |
bien | hyvin | mieux | paremmin |
mal | huonosti | plus mal | huonommin |
mal | pahasti | pire | pahemmin |
L’adjectif bon a un comparatif irrégulier, meilleur(e); le comparatif régulier *plus bon ne s’utilise pas :
Cette route de terre est meilleure que certaines départementales goudronnées. ■ Cette glace est meilleure que la tienne.
L’adjectif composé bon marché (halpa) devient meilleur marché (halvempi). Comme le positif de cet adjectif, le comparatif est invariable :
Les raisins sont meilleur marché en automne, mais les grenades ne sont jamais bon marché.
Les adjectifs petit ja mauvais ont une forme de comparatif régulier et aussi une forme irrégulière :
plus petit / moindre, plus mauvais / pire
Les formes irrégulières ont un sens légèrement différent du comparatif régulier formé avec plus :
petit : plus petit pienempi, moindre vähäisempi
mauvais : plus mauvais huonompi, pire pahempi
Le comparatif moindre a le sens de « moins important », « moins grave » (vähäpätöisempi, vähemmän tärkeä). Il ne correspond pas à plus petit mais plutôt à moins grand. On l’utilise essentiellement dans le code écrit :
un pouvoir d’achat moindre pienempi ostovoima ■ La croissance pour le deuxième trimestre serait moindre que prévu. ■ Les tests applicatifs montrent qu’en pratique, les écarts sont moindres que dans les tests spécifiques.
La forme moindre s’utilise également dans la langue courante dans certaines expressions :
un moindre mal pienempi paha ■ à moindres frais pienemmin kustannuksin, vähemmällä [vaivalla] ■ de moindre importance vähäpätöisempi ■ de moindre qualité huonompilaatuinen
Le comparatif pire s’emploie à la place de plus mauvais dans deux cas :
a) en parlant de personnes, avec une nuance morale (même opposition qu’en finnois huonompi/ pahempi) :
Sa sœur est encore pire que lui. Hänen sisarensa on häntä vielä pahempi. ■ Tu es pire qu’un gosse ! Olet pahempi kuin pikkulapsi!
b) en parlant de choses avec le sens de « plus grave », « plus dangereux », « plus nuisible » (finnois pahempi). La forme pire n’est donc pas à proprement parler le comparatif de mauvais, mais plutôt de grave, dangereux, sérieux/préoccupant etc. :
La situation est pire que je pensais. ■ Le remède était pire que le mal. ■ Dans cette cantine, la nourriture est encore pire qu’au restaurant universitaire. ■ Dans cette banlieue, c’est toujours la même situation, c’est même de pire en pire.
La forme pire s’emploie également dans certaines locutions ou expressions figées :
Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. ■ J’en ai vu de pires. Olen pahempaakin nähnyt.
Le comparatif de l’adverbe bien est mieux :
Le malade se porte déjà mieux qu’hier. ■ La tarte a mieux réussi que la dernière fois.
Le comparatif de mal est pis, mais cette forme est essentiellement du style soutenu, et légèrement vieillie (elle reste chère à certains puristes nostalgiques). Dans le code écrit courant et le français parlé, on le remplace par pire :
C’était encore pire que d’habitude. ■ La situation est encore pire que ce à quoi s’attendaient les analystes.
La forme pis s’utilise surtout dans certaines expressions figées d’usage courant :
Cela va de mal en pis. Kaikki menee yhä huonommin. ■ qui pis est… ja mikä pahempi … ■ Tant pis ! Ei voi mitään! Huono juttu! ■ Pis encore, … Mikä pahempi, …
Le comparatif irrégulier pire peut donc être employé dans trois cas différents :
Rem. La forme de mal en pis est plutôt littéraire, mais comme adverbe (avec le verbe aller), on l’utilise assez fréquemment dans la langue courante, peut-être par jeu, à cause de son aspect archaïsant – ou légèrement comique dû à l’homonymie avec le nom pis (cf. ce jeu de mot trouvé dans un article de journal : Pour les vaches du Qatar, ça va de mal en pis). Dans la langue courante, on peut donc dire :
Ça va de pire en pire. / [un peu moins fréquent] Ça va de mal en pis.
C’est de pire en pire. / [nettement moins fréquent] C’est de mal en pis.
Dans le code écrit strict de style littéraire, on utilise la forme avec aller et le comparatif pis : cela va de mal en pis.
Le comparatif de l’adjectif occupe la même place que celle qu’il occupe par rapport au nom que le positif correspondant : un bon exemple → un meilleur exemple, une grave erreur → une plus grave erreur, une petite quantité → une plus petite quantité.
Comme la forme du comparatif est plus longue que celle de l’adjectif positif, un adjectif normalement antéposé peut souvent se retrouver postposé quand il est au comparatif. Quand le comparatif est formé avec moins, il est presque systématiquement postposé :
Ce serait une grave erreur. → Ce serait une erreur plus grave. / Ce serait une plus grave erreur. ■ C’est une longue route. → C’est une route moins longue. / Nous sommes passés par une route moins longue que vous.
Si le comparatif a un complément (introduit par que), il est pratiquement toujours postposé. La forme meilleur peut rester antéposée :
C’était un chemin plus mauvais que l’autre. ■ C’est une meilleure solution que celle envisagée précédemment.
Le comparatif de l’adverbe peut, selon les cas, occuper la même position que le positif. Cependant, contrairement au positif, on le place normalement après le verbe et non pas entre l’auxiliaire et le participe passé :
Michel est resté chez nous plus longtemps que l’an dernier. ■ Ils sont vite rentrés chez eux. / Ils sont rentrés chez eux plus vite que nous.
Pour renforcer le comparatif, on peut utiliser comme adverbes d’intensité beaucoup (comme en finnois paljon), bien ou nettement. On peut également renforcer les adverbes plus et moins de la même manière :
positif | comparatif | forme renforcée |
grand | plus grand | beaucoup plus grand, bien plus grand |
facile | moins facile | beaucoup moins facile, bien moins facile |
petit | plus petit | beaucoup plus petit, bien plus petit |
petit | moindre | nettement moindre paljon pienempi bien moindre, beaucoup moindre [peu utilisé] |
facilement | plus facilement | beaucoup plus facilement, bien plus facilement |
vite | moins vite | beaucoup moins vite, bien moins vite |
bien | mieux | beaucoup mieux paljon paremmin nettement mieux, bien mieux |
(beaucoup) | plus | beaucoup plus paljon enemmän, bien plus |
(peu) | moins | beaucoup moins paljon vähemmän, bien moins |
Deux expressions comparatives provoquent souvent des erreurs chez les finnophones.
1. Les comparatifs meilleur et pire/pis ne peuvent être renforcés qu’avec l’adjectif bien, et non pas avec beaucoup, contrairement au finnois (par exemple paljon helpompi). La forme *beaucoup meilleur est agrammaticale. On peut aussi utiliser par exemple nettement. Ci-dessous quelques exemples de traductions possibles :
positif | comparatif | forme renforcée |
bon | meilleur | paljon parempi bien meilleur, nettement meilleur |
mauvais | pire | paljon pahempi bien pire, nettement pire |
mal | pis | paljon pahemmin bien plus mal, nettement plus mal (la forme bien pis est inusitée en français moderne) |
2. Pour indiquer que « l’augmentation » est constante, on utilise la forme de plus en plus + adjectif/adverbe, qui correspond au finnois yhä + comparatif ou aina vain + comparatif : yhä kalliimpi, yhä harvinaisempi, aina vain monimutkaisempi etc. On peut également utiliser une forme renforcée du comparatif d’infériorité, de moins en moins (qui n’a pas d’équivalent formel direct en finnois) :
yhä vaikeampi de plus en plus difficile ■ aina vain monimutkaisempi de plus en plus compliqué. ■ La consommation progresse de plus en plus lentement. ■ Les Français paient de plus en plus cher pour se soigner. ■ Il est de plus en plus difficile d’utiliser ses tickets-restos au supermarché. ■ De moins en moins d’oiseaux nichent en France. ■ Les études supérieures sont de moins en moins accessibles aux enfants d’ouvriers.
L’adverbe yhä peut aussi avoir le sens de « edelleen » et il se traduit alors en français par toujours :
Sade jatkuu yhä. Il pleut toujours. ■ Hän kirjoittaa romaniaan yhä (edelleen). Elle n’a toujours pas achevé son roman.
Pour cette raison, les finnophones ont tendance à traduire yhä + comparatif par c’est toujours + comparatif, par exemple se on aina vain kalliimpaa par c’est toujours plus cher. Cette forme n’est pas agrammaticale, mais en français on interprète toujours dans le sens de aina, edelleen : se on aina kalliimpaa, se on joka kerta kalliimpaa, se on edelleen kalliimpaa. Pour traduire yhä + comparatif, il faut donc penser à utiliser de plus en plus : c’est de plus en plus cher.
Une autre erreur fréquente chez les apprenants de français langue étrangère (finnophones ou autres) est de calquer en français la construction anglaise more and more + adjectif/adverbe (ou par exemple easier and easier) sous la forme *plus et plus + adjectif/adverbe :
Ces livres sont *plus et plus chers. Forme correcte :
Ces livres sont de plus en plus chers.
Il fait *moins et moins chaud. Forme correcte :
Il fait de moins en moins chaud.
Malgré la ressemblance trompeuse (et tentante) avec une construction existante (en anglais), en français ces tournures sont non seulement agrammaticales mais aussi incompréhensibles.
Le complément du comparatif est introduit par la conjonction que. Les compléments peuvent être pratiquement n’importe quel élément : groupe nominal, expression numérique, proposition, infinitif, adjectif etc.
Le complément du comparatif peut être un groupe nominal ou un pronom, ou un groupe quelconque qui tient lieu de complément de phrase (GN, adverbe) :
Un canoë est plus lourd qu’un kayak. ■ Leur maison est plus spacieuse que la nôtre. ■ Mon frère est plus grand que moi, ta sœur plus petite que toi. ■ Le temps est moins chaud qu’hier. ■ Le nouveau film de ce réalisateur est moins violent que celui qu’il a réalisé l’an dernier.
Après les adjectifs terminés par -eur à valeur comparative (sauf meilleur), on introduit le complément du comparatif avec la préposition à et non pas avec que : antérieur à aikaisempi kuin, supérieur à parempi kuin etc. On ne peut pas non plus utiliser les adverbes plus ou moins devant ces adjectifs (*plus supérieur, *moins antérieur), puisqu’ils ont déjà en eux-mêmes le sens d’un comparatif de supériorité :
Sa nomination au poste de directeur est antérieure à la fusion des deux sociétés. Hänen nimittämisensä johtajaksi tapahtui aikaisemmin kuin yritysten fuusio. ■ Ce tissu est d’une qualité nettement supérieure à celui-là. Tämä kangas on huomattavasti parempilaatuista kuin tuo.
Devant un nombre, on peut utiliser les formes plus que/moins que ou plus de/moins de. Il y a une différence de sens, qui correspond aussi en finnois à deux formes différentes :
– plus que / moins que marque une véritable comparaison (a) ;
– plus de / moins de exprime une quantité approximative (b) :
(a) Il y en avait plus que /plyskɶ/
mille. Niitä oli enemmän kuin tuhat.
On en a trouvé moins que cinquante. Niitä löytyi vähemmän kuin viisikymmentä.
(b) Il y en avait plus de /plydɶ/
mille. Niitä oli runsaat tuhat.
On en a trouvé moins de cinquante. Niitä löytyi alle viisikymmentä.
En finnois, on utilise souvent yli tuhat indifféremment dans les deux sens (plus que mille / plus de mille). Remarquer aussi que dans plus que l’s final de plus se prononce, alors que dans plus de il n’est pas prononcé.
Le complément du comparatif peut aussi être une proposition subordonnée :
J’ai moins aimé le film que quand je l’ai vu pour la première fois. ■ souvent, on est mieux reposé en faisant un petit voyage que si on passe ses vacances chez soi.
Si la proposition est de type complétif, dans le code écrit on utilise devant le verbe un ne explétif, associé ou non au pronom CVD le :
C’était moins facile que je ne le pensais. ■ Il y a eu plus d’inscrits qu’il n’était possible d’en accepter. ■ Le finnois est bien moins difficile qu’on (ne) le prétend. ■ Ça mieux marché que je le pensais. ■ La Finlande a eu moins de médailles qu’on ne l’attendait. ■ Ce travail a duré bien plus longtemps que je ne pensais. ■ Tu aurais dû insister moins que tu ne l’as fait. ■ C’est bien plus important que vous ne sauriez l’imaginer.
Contrairement au finnois (se oli kalliimpaa kuin mitä luvattiin), une proposition relative peut rarement être directement complément d’un comparatif. Après la conjonction comparative que, il faut utiliser le pronom celui/ce :
C’était plus difficile que ce qu’on nous avait promis. ■ Il n’y a pas de contes plus beaux que ceux que la vie a elle-même composés. ■ Il existe une meilleure solution encore que celle qui nous a été présentée ici. ■ Les régimes proposés dans les magazines sont moins efficaces que ceux que nous a prescrits la diététicienne. ■ Le bonheur que l’on attend est plus beau que celui dont on jouit. ■ Dans un temps aussi lointain que celui dont tu nous parles, je pilotais un ULM. ■ Ce n’est pas aussi simple que ce que vous m’aviez expliqué.
Le complément du comparatif peut aussi être une proposition complétive avec verbe conjugué normalement introduite par la conjonction que, ou avec un verbe à l’infinitif et normalement introduite par la conjonction de. Quand une complétive est complément d’un comparatif, certaines règles particulières s’appliquent.
Comme la complétive est introduite par la conjonction de subordination que (että), on ne peut pas placer cette conjonction directement après la conjonction comparative que (kuin), sinon on obtiendrait une suite *que que. En finnois, le problème ne se pose pas, puisque que conjonction de comparaison et que conjonction de subordination sont des mots différents (kuin, että). En français, il faut ajouter un mot devant la conjonction de subordination, en général le fait ou plutôt :
Que tu le félicites en retard vaut toujours mieux que le fait que tu ne lui écrives pas du tout. ■ Que vous connaissiez bien le vocabulaire est au moins aussi important que le fait que vous maitrisiez bien la grammaire. ■ Plutôt que de démolir, ils ont choisi d’embellir. ■ Je pense que l’heure est assez grave pour mettre en avant les compétences politiques du candidat plutôt que le fait que ce soit une femme ou un homme. ■ Je préfère qu’on me qualifie d’« omniprésident » plutôt qu’on me reproche d’être un « roi fainéant ».
Quand l’infinitif est complément d’un comparatif, il est régulièrement précédé de la conjonction de :
Il n’a pas trouvé de meilleure solution que de revendre sa voiture. ■ Il est moins embarrassant d’être trop poli dans une situation informelle que d’employer des mots familiers dans un contexte formel. ■ C’est plus simple de rester à la maison que de passer une heure à faire la queue devant un pub. ■ Pourquoi est-il souvent plus facile de mentir que de dire la vérité ? ■ Si tu n’as rien de mieux à faire que de regarder la télévision, tu pourrais aussi bien tondre le gazon. ■ Il serait plus sensé de renoncer que de s’entêter inutilement. ■ Il aurait été moins dangereux de passer la nuit au camp d’altitude que de redescendre dans cet épais brouillard.
Dans le français parlé, on n’utilise cependant pas systématiquement la conjonction de dans ce cas :
On rentre, ça vaut mieux que rester sous la pluie pour rien.
Si on compare deux infinitifs dont le premier est sans conjonction de, on n’utilise pas non plus la conjonction de devant l’infinitif complément du comparatif :
Au début, apprendre le violon est plus difficile qu’apprendre le piano. ■ Attendre aurait été plus rentable qu’acheter tout de suite. ■ Renoncer vaut mieux que s’entêter inutilement. ■ Passer la nuit au camp d’altitude aurait été moins dangereux que redescendre dans cet épais brouillard. ■ Dans cette situation, résister serait moins avantageux que renoncer.
Certains adjectifs finnois se construisent comme des comparatifs avec la conjonction comparative kuin, alors que leur équivalent en français se construit avec la préposition de ou à :
erilainen kuin | différent de |
samanlainen kuin | semblable à, analogue à |
sama kuin | identique à, pareil à |
samankaltainen kuin | comparable à |
une situation comparable à la précédente samankaltainen tilanne kuin edellinen
un problème analogue au tien samanlainen ongelma kuin sinun ongelmasi
Comme en finnois (sama[nlainen] kuin), on peut utiliser en français que après le mot même (a) ; mais on ne peut pas utiliser que après différent (la construction *différent que qch est une erreur fréquente chez les finnophones). L’adjectif différent se construit avec la préposition de (b) :
(a) Ta robe a la même couleur que la mienne. ■ Ils ont logé dans le même hôtel que nous l’an dernier. ■ Ce n’est pas le même vin que celui dont on parlait l’autre jour.
(b) Les gouts en matière de mode des jeunes en Finlande ne sont pas différents des gouts des jeunes Européens en général. Suomen nuorten muotitottumukset eivät ole erilaisia kuin muiden nuorten eurooppalaisten ■ Leur jardin est tout à fait différent de celui des autres maisons de la rue. Heidän piha on aivan erilainen kuin muiden tämän kadun talojen pihat. ■ Notre hypothèse est que les illustrations s’emploient différemment au début des études et à la fin des études.[et non pas : …différemment au début des études *qu’à la fin des études].
Souvent, au lieu de différent de, il est plus simple d’utiliser même avec une construction négative, pas le / la même … que (ei sama kuin). Cette construction est la seule possible si le groupe nominal est précédé de la préposition de :
différent de + déterminant, possible :
C’est une opinion différente de la nôtre. C’est un point de vue différent du nôtre. ou Ce n’est pas la même opinion que la nôtre. / Ce n’est pas le même point de vue que le nôtre.
différent de + préposition de, impossible :
*Il avait une conception différente de ce travail de la mienne. → Il n’avait pas la même conception de ce travail que moi. ou Il avait une conception de ce travail différente de la mienne.
ISBN 978-951-39-8092-4 © Jyväskylän yliopisto 2020-2022
Page 28. Le comparatif. Dernière mise à jour : 1.8.2022
Mises à jour après le 15.8.2022