Guide de grammaire française
pour étudiants finnophones

  Index alphabétique

Les prépositions

Formes et emploi

Liste de prépositions

Distinguer les prépositions de forme ou de sens similaire

Répétition/ellipse des prépositions

Opposition mouvement vs statique

Alternance dans /en/à pour un moyen de déplacement

L’article devant la date et les moments de la journée

Préposition et article devant les jours de la semaine

Exemples de sens variés
des prépositions

Mise en commun
de prépositions différentes

Trouver dans et non pas de

Noms géogra­phi­ques

Œuvres, paragraphes, pages

Expression de l’heure

Préposition et article devant les noms de fêtes

Demander et formuler la date

Mois, saisons, années etc.

Formes et em­ploi des pré­po­si­tions

Les adpositions en fin­nois et en fran­çais

Cette page ne décrit pas les pré­po­si­tions ni tou­tes les dif­fé­ren­ces de sens entre les di­ver­ses pré­po­si­tions (elles sont décrites dans des dictionnaires), mais pré­sen­te cer­tains pro­blè­mes que la for­me ou le choix de cer­tai­nes pré­po­si­tions posent ha­bi­tu­el­le­ment aux fin­no­pho­nes.

En fin­nois, une partie des sens exprimés par les prépositions en fran­çais sont gé­né­ra­le­ment exprimés par les cas de la dé­cli­nai­son : donner à qqn antaa jollekulle, rentrer de qqpart palata jostakin, mais les six cas dit « cas locaux » (paikallissijat) ne suffisent pas à couvrir toutes les valeurs sémantiques possibles des relations entre des élé­ments de la phra­se. Pour cette raison, en fin­nois, il exis­te aus­si des mots équi­va­lents aux pré­po­si­tions du français. Ils peuvent être placés avant le groupe nominal (GN), com­me en français, mais le plus sou­vent, ils sont placés après le GN, et on les ap­pel­le « post­positions ». Les pré­po­si­tions et les postpositions sont nommées gé­né­ri­que­ment « adpositions », en fin­nois adpo­sitiot.

L’apprentissage des adpositions, dans tou­tes les langues où elles exis­tent, est avant tout un pro­blè­me de vocabulaire et de mémorisation, et seu­le­ment secon­dai­re­ment un pro­blè­me de gram­mai­re  : le plus dif­fi­ci­le est sou­vent de mémoriser les for­mes précises et les dif­férents sens pos­si­bles des adpositions. Dans cer­tains cas, on uti­li­se des ad­po­si­tions similaires en fin­nois et en fran­çais (lutter contre la pauvreté taistella köyhyyttä vastaan, avant le repas ennen ateriaa ), mais très sou­vent, il y a des dif­fé­ren­ces trom­peu­ses, no­tam­ment dans le cas des prépositions utilisées après des ver­bes.

C’est aus­si le cas pour de nom­breux ad­jec­tifs, dont la construc­tion équi­va­lente en fin­nois peut être tout à fait dif­fé­ren­te, ce qui pro­vo­que sou­vent des er­reurs :

pareil à / semblable à/ similaire à quel­que chose samanlainen kuin jokin
iden­ti­que à quel­que chose identtinen jonkin kanssa
dif­fé­rent de quel­que chose erilainen kuin
prêt à quel­que chose valmis johonkin
typique de quel­que chose tyypillinen jollekin

Prépositions simples et prépositions com­po­sées

En fran­çais, une grande quan­ti­té de pré­po­si­tions sont for­mées de plu­sieurs élé­ments. Ce sont des prépositions com­po­sées (on les appelle aus­si locutions pré­po­si­ti­ves ou locutions pré­po­si­tion­nelles). Les élé­ments qui les composent for­ment un tout  : le blanc (sanaväli) qui les sépare est seu­le­ment visuel. Cer­taines pré­po­si­tions simples étaient à l’origine des mots sé­pa­rés, com­me hormis < hors mis, autour de < au tour de, mal­gré < mal gré). Les pré­po­si­tions simples et les pré­po­si­tions com­po­sées s’uti­li­sent de la mê­me ma­niè­re et se placent avant le grou­pe no­mi­nal:

pré­po­si­tiongrou­pe no­mi­nal
derrièrela maison
à côté dela boite aux lettres
à traverscette belle forêt
depuisla fin des vacances
par rapport àcette analyse
à la faveur decette réfor­me
Dans ce Guide de grammaire, le terme de préposition peut dé­si­gner gé­né­ri­que­ment les prépositions simples et les prépositions com­po­sées.

Le plus sou­vent, les prépositions com­po­sées sont for­mées d’un ou de plu­sieurs mots suivis de la pré­po­si­tion de ou à (voir la liste des pré­po­si­tions). On trouve aus­si des prépositions com­po­sées qui com­mencent avec la pré­po­si­tion de ou une au­tre pré­po­si­tion, ou des pré­po­si­tions for­mées de deux pré­po­si­tions :

Il lui est venu une idée de derrière la tête. Je l’ai pris de dessous la table. Que ceux d’entre vous qui sont d’accord lèvent la main. divorcer d’avec qqn (fré­quent dans le fran­çais parlé pour divorcer de qqn) dis­tin­guer d’avec quel­que chose On passera par chez vous. Je te ramènerai en revenant de chez le dentiste. Elle habite près de chez moi. Cette histoire remonte à il y a plus de deux ans. Non, à mon avis, ça date d’il y a au moins trois ans.

Liste de pré­po­si­tions

Certains chercheurs ont dénombré plus de 80 pré­po­si­tions simples et plus de 220 prépositions com­po­sées. Voici une liste (non exhaustive) d’un cer­tain nombre de pré­po­si­tions simples et com­po­sées cou­rantes. Les pré­po­si­tions en couleur sont des pré­po­si­tions (au­tres que les pré­po­si­tions cou­rantes à, avec, dans, de, pour, sans etc.) qui ne sont pas for­mées avec un élé­ment final à ou de et qui oc­ca­sion­nent parfois (ou sou­vent) des er­reurs.

à
à cause de jnk takia
à côté de jnk vieressä
à défaut de jnk puutteessa
à force de jnk ansiosta, seurauksena
à la faveur de jnk yhteydessä
à la merci de jnk armoilla
à l’égard de jtk kohtaan
à l’encontre de jtk kohtaan
à l’entour de jnk ympäristössä
à l’ex­cep­­tion de jk lukuunottamatta
à l’instar de jnk tapaan
à l’insu de jkn tietämättä
à mê­me suoraan jtak vasten
à partir de jstak lähtien
à raison de jssak suhteessa
à seule fin de vain jtak varten
à travers jnk läpi
après jnk jälkeen
aux dépens de jnk kustannuksella
au lieu de jnk sijaan
au moyen de jnk avulla
au prix de jnk hinnalla
au vu de jk huomioon ottaen
au-dedans de jnk sisällä
au-dessous de jnk alla
au-dessus de jnk päällä
auprès de jnk luona
autour de jnk ympärillä
au travers de jnk välityksellä
aux alentours de noin … jk
aux environs de jnk tienoilla
avant jnk ennen
avec jnk avulla, kanssa
chez jnk luona
concernant jtak koskien
confor­mément à jnk mukaisesti
contre jtak vastaan
dans jssak
d’après jnk mukaan
de jnk, jstak
de la part de jnk puolesta
de par jnk takia, seurauksena
d’entre jnk keskuudesta
depuis sitten, lähtien
derrière jnk takana
dès jo heti …sta
devant jnk edessä
du côté de jnk puolella
durant jnk aikana
en jssak, jksi yms.
en bas de jnk alapuolella, juuressa
en-deçà de jnk tuolla puolen
en dedans de jnk sisällä
en dehors de jnk lisäksi, ulkopuolella
en dépit de jsatk huolimatta
en face de jtak vastapäätä
en faveur de jnk hyväksi
en fonc­tion de jstak riippuen
en guise de jnk asemesta
en plus de jnk lisäksi
entre valissä
envers jnk kohtaan
en vertu de jnk perusteella
face à jtak vasten
faute de jnk puutteesta johtuen
grâce à jnk ansiosta
hormis jtak lukuunottamatta
hors [eräissä sanonnoissa] lukuunottamatta
hors de jnk ulkopuolella
il y a [aikamääre] sitten
jusque jopa jk
jusqu’à jhk asti
lors de jnk aikana, yhteydessä
mal­gré jstak huolimatta
moyennant jnk avulla, ansioista
nonobstant jsta huolimatta
outre jnk lisäksi
par jnk kautta, johdosta
par rapport à jhk nähden
par suite de jnk johdosta
parmi jnk keskuudessa
passé jnk jälkeen
pen­dant jnk aikana
pour jllek, jtak varten
près de jnk lähellä
quant à mitä jhk tulee
quitte à silläkin uhalla että
sans jtak ilman
sauf paitsi jk
selon jnk mukaan
sous jnk alla
sous couvert de jnk verukkeella
sous prétexte de jnk verukkeella
suite à jnk johdosta
sui­vant jnk mukaan
sur jnk päällä
tout au long de pitkin jtak
vers jtak kohti
via jnk kautta, jnk välityksellä
vis-à-vis de jhk nähden

Distinguer les pré­po­si­tions de for­me ou de sens similaire

Attention à la for­me précise

De nom­breuses pré­po­si­tions simples et com­po­sées se ressemblent et dif­fèrent parfois seu­le­ment par un petit élé­ment. Pour cette rai­son, elles sont fa­ci­les à con­fon­dre. Certaines sont terminées par de, et d’au­tres non, et dans ce cas il faut éviter d’ajouter un de in­uti­le. Ci-dessous quel­ques dif­fi­cul­tés fré­quentes  :

Préposition for­mée d’un seul mot, sans élément à/de final
derrièrela forêt [derrière de la forêt] metsän takana
devantla maison [devant de la maison] talon edessä
avant la rentrée [avant de la rentrée] ennen koulun alkua
mal­gré la pluie [mal­gré de la pluie] sateesta huolimatta
depuis les vacances [depuis des vacances] lomasta lähtien
dèsle début [dès du début] alusta lähtien
outreles aspects économiques [en outre des aspects] talousnäkökulmien lisäksi (lire)
Préposition for­mée d’un seul mot et à/de final
grâce à la subvention tukirahoituksen ansiosta
quant à la situa­tion économique mitä talouteen tulee
lors de l’inspec­tion finale lopputarkastuksen aikana
Préposition for­mée de deux mots, avec à/de initial et sans à/de final
à travers la forêt [à travers de la forêt] metsän läpi
à mê­me le sol [à mê­me du sol] suoraan lattiaa vasten
d’aprèsle mode d’emploi [d’après du mode d’emploi] käyttöohjeiden mukaan
Préposition for­mée de  deux ou plu­sieurs mots, avec à/de initial et/ou final
au début de la repré­sen­ta­tion esityksen alussa
à côté dela maison talon vieressä
le long dela rivière jokea pitkin
par rapport au début (contraction à+le) alkuun nähden
Attention au sens précis

Certaines pré­po­si­tions de for­me dif­fé­ren­te peu­vent avoir le mê­me sens de base, mais, selon le con­tex­te ou le sens du nom, elles peu­vent aus­si être em­ploy­ées avec un sens qui est net­te­ment dif­fé­rent :

en un instant, en cinq minutes hetkessä, viidessä minuutissa
dans un instant, dans cinq minutes hetken päästä, viiden minuutin päästä

Certaines pré­po­si­tions se ressemblent par la for­me, mais ont un sens dif­fé­rent :

à travers la forêt metsän läpiau travers de la forma­tion koulutuksen avulla
en face de la maison taloa vastapäätäface à la maison suoraan talon edessä
à l’égard de sa formation mitä hänen koulutukseensa tuleeeu égard à sa forma­tion hänen koulutuksensa huomioon ottaen

Inversement, cer­tai­nes prépositions ont un sens assez similaire, mais une for­me dif­fé­ren­te :

à cause d’une maladie sairauden takiapour cause de maladie (sans ar­ti­cle) sai­ras­tu­mis­en johdosta
hors taxe verottomanahors de prix hävyttömän kallisen dehors de ça sen lisäksi

Atten­tion aus­si aux for­mes inexistantes com­me *dépen­dant de qch.

Répéti­tion/ellipse des pré­po­si­tions

Règle générale

Quand une pré­po­si­tion simple ou com­po­sée porte sur plu­sieurs grou­pes no­mi­naux, on peut répéter la pré­po­si­tion devant chaque groupe nominal :

Ce chef-d’œuvre, grâce à la loi du 1er aout 2003 sur le mécénat et grâce au mécénat du Crédit Agricole, va rejoindre les collections, les trésors, de ce musée. Cette fi­che signalétique propose diverses directives in­di­quant com­ment établir de bon­nes relations avec votre banquier et avec d’au­tres prêteurs.

La ré­pé­ti­tion de la pré­po­si­tion n’est pas tou­jours né­ces­sai­re. On peut la répéter pour des rai­sons d’insistance ou d’effet de style (le premier ex­em­ple ci-dessus est extrait d’un dis­cours officiel), ou aus­si pour des raisons de clarté ou de structure de la phra­se. La plupart du temps, il suffit d’ex­pri­mer la pré­po­si­tion devant le premier grou­pe no­mi­nal et de la sous-entendre devant les au­tres grou­pes ; il faut ce­pen­dant que les deux GN ne soient pas séparés par d’au­tres pré­po­si­tions de sens dif­fé­rent :

La vinaigrette se fait avec de l’huile, du vinaigre, du sel et du poivre. Des va­can­ces reposantes pour vous, votre famille et vos amis. Malgré le vent et la pluie, la promenade en bord de mer a été agréable. Nous nous demanderons dans cette étude com­ment les Français ex­pri­ment leurs opinions sur la baisse de l’utilisa­tion de leur langue dans le monde et sur les moyens de la combattre [ici la ré­pé­ti­tion de sur est né­ces­sai­re pour plus de clarté, à cause des pré­po­si­tions de et dans dans les grou­pes pré­po­si­tionnels de leur langue et dans le monde].

Prépositions à et de

Les pré­po­si­tions à et de qui relient un ver­be à son com­plé­ment ne peu­vent pas être mises en commun devant plu­sieurs grou­pes no­mi­naux. Il faut les répéter devant chaque grou­pe no­mi­nal :

Il faut penser aux for­mes de dis­cours privilégiés par le politique, no­tam­ment à la rhétorique et au sophisme. Nous parlerons aus­si de l’Union européenne et de sa politique linguistique. On ne s’était pas du tout préoccupé de l’organisa­tion du voyage ni de la réserva­tion des billets.

Quand à et de in­tro­duisent un com­plé­ment de phra­se, ou de in­tro­duit un com­plé­ment du nom, on peut sous-entendre les pré­po­si­tions :

les parents de Pierre et François Cet été, on passera nos vacances à Brest et Quimper. Vous pouvez loger dans la cabine à deux ou trois.

Dans cer­tai­nes locutions figées, la pré­po­si­tion est gé­né­ra­le­ment ré­pé­tée :

d’une façon ou d’une au­tre à un moment ou à un au­tre

Quand on répète des prépositions terminées par à et de, la ré­pé­tition de l’élé­ment fi­nal à et de est obli­ga­toi­re, mais les au­tres élé­ments de la préposition peu­vent être sous-entendus :

à cause du froid et de la neige En raison d’une panne de cou­rant et de per­tur­ba­tions de trafic, le train aura une heure de retard. Il y a des érables autour de l’é­gli­se et du ci­me­tiè­re. Grâce à des subventions et à des taux avanta­geux ac­cor­dés par la ville, les bâtiments écologiques poussent com­me des champignons. On se pose d’ailleurs la ques­tion du rôle des pro­gram­mes nationaux par rapport aux roadmaps et aux pro­gram­mes se situant au niveau européen ou international.

Rem. Dans le code écrit, il est assez fré­quent qu’on mette en commun deux pré­po­si­tions simples ou com­po­sées dif­fé­ren­tes devant un mê­me grou­pe no­mi­nal, voir ci-des­sous.

Opposi­tion mouvement vs statique

Double valeur de à/dans

Les pré­po­si­tions à et dans s’uti­li­sent à la fois pour ex­pri­mer un mouvement vers quel­que chose et le fait d’être quel­que part :

Il est entré dans le magasin. / Il a rencontré un ami dans le magasin.
Elle va à Paris. / Elle a habité plu­sieurs années à Paris.

En fin­nois, les com­plé­ments in­di­quant le lieu vers lequel on va sont à un cas « di­rec­tion­nel » (allatiivi ou il­la­tiivi ) et ceux ex­pri­mant le lieu où on se trouve, à un cas « sta­ti­que » (ades­siivi ou ines­sii­vi ). En fran­çais, la dif­férence entre la valeur di­rec­tion­nelle ou sta­ti­que de à et dans est nor­ma­le­ment ex­pri­mée par le ver­be : en­trer et aller in­di­quent ha­bi­tu­el­lement une direc­tion vers laquelle on va (di­rec­tion­nel). In­ver­se­ment, habiter est suivi d’un com­plé­ment in­di­quant le lieu où on se trouve (sta­ti­que). Certains ver­bes ex­pri­ment un « mou­ve­ment » ou un moyen de se déplacer (kul­ku­ta­pa), mais pas forcément une direction, par exem­ple marcher. Si on dit en fran­çais Il a marché dans le musée, cela signifie  : « il était dans le musée et il marchait ». La phra­se se traduit donc en fin­nois de la façon sui­vante :

Il a marché dans le musée. Hän käveli museossa.

En fin­nois, la direc­tion est ex­pri­mée par la désinence (sijamuoto ) du com­plé­ment (parfois aus­si par le sens du ver­be) et un mê­me ver­be peut sou­vent être utilisé soit avec un com­plé­ment di­rec­tion­nel, soit avec un com­plé­ment statique. On peut donc dire :

(a) Hän käveli ostoskeskukseen.
(b) Hän käveli ostoskeskuksessa.

(a’) Il est allé dans le centre com­mer­cial.
(b’) Il a marché dans le centre com­mercial.

Dans la phra­se (a), le ver­be kävellä et l’illatif ostoskeskukseen in­di­quent un dé­pla­ce­ment (à pied) vers un endroit (le centre com­mercial). Dans la phra­se (b), kävellä in­di­que une activité, un mouvement (la marche), et ostoskeskuksessa l’endroit où cette activité se produit (le centre com­mercial). En fran­çais, dans la phra­se (a’), on ne précise pas forcément le « moyen » par lequel le su­jet il est allé dans le centre com­mer­cial. Si on veut insister sur ce moyen parce qu’il n’est pas implicite dans le con­tex­te, on peut dire par ex­em­ple : Il est allé au centre com­mercial à pied/à vélo/en voiture.

Aller sans com­plé­ment

Dans cer­tains con­tex­tes (usage es­sen­tiel­le­ment littéraire), le ver­be aller peut avoir son sens ancien non di­rec­tion­nel de « se promener », « déambuler », et il peut aus­si s’uti­li­ser avec un su­jet non ani­mé dans le sens de « circuler » :

Pourtant, alors mê­me qu’elle allait gaiement dans le palais et ses trente-neuf pièces, elle brulait de curiosité, tenaillée qu’elle était par le désir d’entrer dans l’au­tre, la quarantième… Je me souviens de ces matins où nous allions gaiement, chevauchant les collines sous leurs grands manteaux blancs. Bernard avait re­trou­vé son éternelle bonne humeur et les plaisanteries allaient gaiement dans le car.

En fran­çais, le mouvement est ex­pri­mé par le sens du ver­be

En gé­né­ral, pour traduire un ver­be fin­nois décrivant une ma­niè­re de se déplacer (marcher, courir, sau­ter, por­ter etc.) suivi d’un com­plé­ment in­di­quant une di­rection, on uti­li­se en fran­çais un simple ver­be ex­pri­mant le mouvement di­rec­tionnel, et on n’ex­pri­me la ma­niè­re de se déplacer que si cela apporte une in­for­ma­tion vraiment utile :

Tyttö käveli takaisin mökkiin ja paukautti oven kiinni perässään. La jeune fille retourna dans la cabane et claqua la porte [en marchant/à pied in­uti­le, car évident ou implicite]. Kannoimme puutarhakalusteet keittiöön. Nous avons rentré le mobilier de jardin dans la cuisine. [en le portant est in­uti­le, car évident ou im­pli­ci­te]. Janne kavahti ylös ja hoiperteli ovelle. Jean se leva d’un bond et alla à la porte en titubant. Hän juoksi luokkaan ja käveli pulpetilleen. Elle entra dans la salle de classe en cou­rant, puis se dirigea vers sa table d’un pas calme.

Certains ver­bes fran­çais ex­pri­ment à eux seuls (en un seul mot) le sens d’un grou­pe ver­be + ad­ver­be en fin­nois :

tulla lähelle, tulla lähemmäksi s’approcher mennä takaisin revenir mennä/viedä alas descendre mennä/viedä ylös monter mennä yli traverser kulkea/mennä läpi traverser tulla takaisin tulla kotiin rentrer ajaa/viedä/kantaa/panna ulos sortir etc.

Verbes à double sens

Certains ver­bes peu­vent parfois aus­si ex­pri­mer en eux-mê­mes le mouvement vers quel­que chose, par ex­em­ple le ver­be courir. Dans ce cas, le sens statique ou di­rec­tion­nel est parfois être suggéré par le con­tex­te ou le temps du ver­be, mais ce n’est pas systématique :

Le chien courait inlassablement dans la cour. [non di­rec­tion­nel] En entendant ce bruit, ils coururent dans la rue. [di­rec­tion­nel] Tous les matins, il courait une demi-heure dans la forêt. [non di­rec­tion­nel]

Inversement, cer­tains ver­bes com­me lancer impliquent par dé­fi­ni­tion un mou­ve­ment et il n’est pas né­ces­sai­re d’in­di­quer la direction. Tout dépend du type de ver­be et du con­tex­te :

Il a lancé le ballon dans le jardin. Hän heitti pallon puutarhaan. [Valeur di­rec­tion­nelle] Ils lançaient des ballons dans la cour. [Double valeur pos­si­ble : He heittelivät palloja pihaan ou He heittelivät palloja pihalla. ] J’ai jeté le fromage à la poubelle. [Valeur di­rec­tion­nelle : Heitin juuston roskiin. ] Elle a fait tomber le livre dans la cour. Double valeur pos­si­ble :Hän pudotti kirjan pihalle ou Hän pudotti kirjan pihalla.

Si c’est né­ces­sai­re, on peut uti­li­ser une formule plus précise : Elle a fait tomber le li­vre quand elle était dans la cour.

L’alternance dans/au­tre pré­po­si­tion spatiale

Préposi­tion de base : dans

Dans cer­tains cas, on peut uti­li­ser deux pré­po­si­tions dif­fé­ren­tes pour dé­si­gner un lieu  : à/dans, en/dans, en/à. Il s’agit en par­tie d’un pro­blè­me de lexique (mémorisa­tion du sens des pré­po­si­tions), mais le choix dépend aus­si par ex­em­ple de l’ar­ti­cle ou du sens du nom. Le choix entre les deux for­mes de pré­po­si­tion n’est pas tou­jours très facile, ni univoque (yksiselitteinen). On peut retenir la règle gé­né­rale :

La pré­po­si­tion qui ex­pri­me ha­bi­tu­el­le­ment le lieu est dans.
Dans cer­tains cas limités, on peut uti­li­ser d’au­tres pré­po­si­tions.
Opposi­tion à/dans

Dans cer­tai­nes ex­pres­sions, la pré­po­si­tion dans alterne avec la pré­po­si­tion à. Dans ce cas :

Parfois, la dif­fé­ren­ce n’est pas très nette. On ne peut apprendre à alterner ces deux pré­po­si­tions avec certitude qu’avec une pra­ti­que suf­fi­san­te du français :

Maman est à la cuisine [signifie par ex­em­ple « en train de pré­pa­rer le repas »]. Maman est dans la cuisine. Les clés sont dans la cuisine. Nous avons déjeuné dans la cuisine. Il lit le journal dans la cuisine. Il est à l’hôpital. / Il est dans l’hôpital. Elle va à l’église [= à la messe] / Elle va dans l’église. Je vais à la cave. / J’ai trouvé ça dans la cave Elle est aux toilettes. / Elle m’a vue dans les toilettes Chloé est à l’école. / Les enfants sont tous dans l’école. Il est au lycée [= hän on lukiolainen] . / Il est en­co­re dans le lycée. Je travaille à la bibliothèque. / Nous som­mes dans la bibliothèque.

✋ Dans le cas de l’opposition entre lieu et activité, la pré­po­si­tion à peut s’uti­li­ser seu­le­ment

  1. 1) si le nom est em­ployé seul, sans ad­jec­tif ou au­tre com­plé­ment, et
  2. 2) si le nom est dé­ter­mi­né par un ar­ti­cle dé­fi­ni.

Si ces deux conditions ne sont pas réunies, au­tre­ment dit si le nom est dé­ter­mi­né par un dé­ter­mi­nant in­dé­fi­ni, dé­mons­tra­tif, possessif, et/ou complété par un ad­jec­tif, une re­la­ti­ve etc. (ces élé­ments sont in­di­qués en couleur dans les ex­em­ples sui­vants), on uti­lise uni­que­ment dans :

Dimanche, nous irons manger dans un excellent restaurant. Je n’avais en­co­re jamais mangé dans ce restaurant. Nos enfants vont dans la mê­me école. Je vais sou­vent au musée, mais je n’avais en­co­re jamais été dans un musée aus­si ex­tra­or­di­naire. Ils ont installé une télévision dans leur nouvelle cuisine. Nous allons gé­né­ra­le­ment dans le cinéma du quartier.

Mais ceci ne concerne pas les noms dé­si­gnant des manifestations (tapahtumat) ou des fêtes, qui sont à l’inessif en fin­nois et in­tro­duits par à en fran­çais ; la pré­po­si­tion à se maintient dans tous les cas :

au concert / à ce concert / à un grand concert au mariage / à un grand mariage / à ce mariage / au mariage de ma sœur à la fête / à cette fête / à une fête / j’ai été à une fête sympathique aux noces d’or / à leurs noces d’or etc.

À l’avenir/dans l’avenir

Cette alternance se trouve aus­si dans des constructions spatiales à valeur tem­po­rel­le com­me à l’avenir/dans l’avenir/dans un proche avenir. Les deux for­mes à l’a­ve­nir/dans l’avenir ont un sens légèrement dif­fé­rent. À l’avenir a fré­quem­ment le sens de « dorénavant » (à partir de maintenant), et si on veut éviter cette nuance, on dit dans l’avenir, qui est uni­que­ment tem­po­rel et ex­pri­me plus un véritable futur :

À l’avenir, vous aurez la possibilité de réserver par Internet. [peut signifier que c’est pos­si­ble dès maintenant et pour le futur (ou seu­le­ment plus tard)] Dans l’avenir, vous aurez la possibilité de réserver par Internet. [signifie de façon univoque qu’il faudra attendre l’avenir pour voir la chose se réaliser.]

Opposi­tion en/dans

Certaines ex­pres­sions sont for­mées avec la pré­po­si­tion en, qui entraine le plus sou­vent un ar­ti­cle zéro, mais si on dé­ter­mi­ne le nom d’une façon quelconque (avec un déterminant ou par ex­em­ple un adjectif), on uti­li­se de nouveau la pré­po­si­tion normale dans :

Le secteur financier est en crise. / Le secteur financier est dans une crise très grave. En fran­çais, on uti­li­se gé­né­ra­le­ment des ar­ti­cles. / La place de l’ad­jec­tif dans le fran­çais du XVIIe siècle. En indonésien, il n’y a pas de temps verbaux ; dans cette langue, le temps est ex­pri­mé par divers ad­ver­bes.

Alternance dans/en/à pour un moyen de déplacement

Un usage hésitant

En principe, on devrait uti­li­ser la pré­po­si­tion à devant les noms qui in­di­quent un moyen de locomotion (un « véhicule » au sens large du terme, kulkuneuvo, kul­ku­tapa) dans lequel on ne peut pas entrer et sur le­quel on se place (cheval, vélo), et, in­ver­se­ment, la pré­po­si­tion en si on peut entrer dans le « vé­hi­cule ». Théo­ri­que­ment, on op­pose :

à moto, à cheval, à skis, à pied, à bicyclette, à vélo
en bus, en métro, en train, en avion, en bateau etc.

Cette opposi­tion est sou­vent peu observée, parce que la pré­po­si­tion en est devenue la pré­posi­tion gé­né­ri­que dé­si­gnant un mode de transport (kulkutapa), plutôt que le « vé­hi­cu­le » (ajoneuvo ) lui-mê­me. On dit cou­ram­ment en moto, en vélo, en skate, en trottinette, en smart­board, en gyroroue par analogie avec en métro, en bus, en train etc. Com­me en fin­nois pol­ku­pyörällä, bussilla, potku­lau­dal­la, metrolla, junalla etc.

Dans les deux cas, on n’uti­li­se pas d’ar­ti­cle devant le nom (ar­ti­cle zéro). Mais si on uti­li­se un dé­ter­mi­nant devant le nom ou si on complète le nom (avec un ad­jec­tif ou un au­tre com­plé­ment), ou si le nom dé­si­gne plus par­ti­cu­liè­re­ment le véhicule, on uti­li­se la pré­po­si­tion dans ou d’au­tres pré­po­si­tions, qui dépendent du mode de transport :

Il est venu sur son nouveau vélo. Elle se promenait sur son beau cheval blanc. Dans le métro ce matin, il y avait étonnamment peu de monde.

Dans les phra­ses sui­vantes, on uti­li­se une au­tre pré­po­si­tion que en parce que le com­plé­ment de phra­se dé­si­gne l’endroit où s’est produit l’évènement dont on parle, plutôt que le véhicule lui-mê­me ou un moyen de locomotion :

Sur le bateau [= quand j’étais sur le bateau], j’ai rencontré une vieille connaissance que je n’avais pas vue depuis vingt ans. J’ai d’abord oublié mes lunettes de soleil dans le train [= quand j’étais dans le train], puis j’ai oublié mon livre dans l’avion [= quand je suis sorti de l’avion].

En/à pour les animés, par pour les non animés

La pré­po­si­tion en (ou à) in­tro­duisant un GN dé­si­gnant un mode de transport est utilisée nor­ma­le­ment avec un su­jet animé. Si le su­jet est non animé, on uti­li­se par avec ar­ti­cle zéro :

Le matériel sera expédié par bateau. Les marchandises voyageront par train. Le courrier est acheminé par avion, puis transporté par bateau vers les iles éloi­gnées.

La phra­se Mon grand-père est arrivé par train a une résonance comique et laisse pen­ser que le grand-père a voyagé com­me une marchandise. Sur Internet, on trouve ce­pen­dant de nom­breu­ses oc­cur­ren­ces de cet em­ploi en principe impropre, par ex­em­ple Visitez le Canada par train.

On uti­li­se ce­pen­dant par avec un su­jet animé pour in­di­quer le moyen de transport quand le grou­pe pré­po­sitionnel par + GN est développé par un com­plé­ment après les ver­bes rentrer et arriver :

Ils arriveront par le train de 23 h 15. Nous rentrerons par le ferry du matin. Je ren­tre­rai par l’avion du soir.

Plus gé­né­ra­le­ment, on uti­li­se la pré­po­si­tion avec :

Ils arriveront avec le train de 23 h 15. Nous rentrerons avec le ferry du matin. Je ren­trerai avec l’avion du soir. On partira avec le bateau qui fait la liaison vers les iles Lofoten.

Usage hésitant

L’usage n’est pas tou­jours très cohérent chez les fran­co­pho­nes, et les puristes eux-mê­mes se fourvoient parfois quand il s’agit de moyens de locomo­tion moins connus, no­tam­ment les moyens de locomo­tion très finlandais que sont les skis et la motoneige. On dira donc en principe à skis et à motoneige, car on ne peut pas se met­tre à l’intérieur de l’un ni de l’au­tre (ex­em­ples sur Internet : 52 balades à skis dans les Pyrénées Centrales, ou Soyez prudents à motoneige cet hiver). Mais si ces deux noms dé­si­gnent le mode de transport, dans la langue cou­rante en skis et en motoneige ne paraitraient pas vraiment agram­ma­ti­caux. En skis est certes très net­te­ment minoritaire sur Internet par rapport à à skis [vé­ri­fi­ca­tion rapide en mars 2021, mais sans discrimina­tion des cons­truc­tions coffre à skis et balade à skis], mais en mo­to­nei­ge est deux fois plus fré­quent que à motoneige.

Il y a ce­pen­dant des limites : on dit par ex­em­ple dif­fi­ci­le­ment en cheval (?il est venu en cheval), parce que à cheval for­me un grou­pe figé bien implanté en fran­çais qu’on retrouve dans d’au­tres em­plois, être à cheval sur un mur, être à cheval sur les principes etc. Malgré cela, on a trouvé sur Internet (mai 2021) quel­ques dizaines d’occurrences de venir [temps divers] en cheval.

L’ar­ti­cle devant la date et les moments de la journée

Pour préciser la date et les périodes de la journée, dans cer­tains cas on uti­li­se une pré­po­si­tion avec ou sans ar­ti­cle, dans d’au­tres cas on uti­li­se un ar­ti­cle seul (sans pré­po­si­tion) ; enfin, dans cer­tains cas la pré­po­si­tion peut varier. Le choix de l’ar­ti­cle peut changer complètement le sens de l’ex­pres­sion de temps, ce qui peut pro­vo­quer des er­reurs.

En fin­nois, un moment de la journée ex­pri­mé au cas adessiivi com­me illalla, aamulla, peut ren­voy­er à trois évènements dif­fé­rents, auxquels cor­res­pon­dent en fran­çais des for­mes dif­fé­ren­tes :

Moments de la journée, com­pa­rai­son fin­nois-fran­çais
FinnoisFrançais
illalla le soir [dé­si­gne un soir quelconque, au­tre que celui du jour où on parle]
sinä iltana, silloin illalla, sinä päivänä illalla etc.
illalla ce soir [dé­si­gne le soir du jour de l’énonciation]
tänä iltana
illalla (iltaisin) le soir ou les soirs [dé­si­gne des évènements ré­pé­tés]
yleensä illalla, iltaisin
Ancrage dans le moment de l’énonciation

Quand on ren­voie à un moment de la journée par rapport au moment où on parle (au­tre­ment dit quand on est dans l’énon­cia­tion de dis­cours), le GN dé­si­gnant le moment de la journée s’em­ploie sans pré­po­si­tion et pres­que systématiquement avec un dé­ter­mi­nant dé­mons­tra­tif. Si le mercredi 26 novembre on dit les phra­ses sui­vantes, on dé­si­gne les périodes concernées de la journée du 26 novembre :

Je rentre ce soir. Ce matin, il pleuvait. Cet après-midi, je vais faire les courses.

Il y a là une dif­fé­ren­ce nette avec le fin­nois, où on em­ploie la mê­me for­me (aamul­la, illalla etc.) pour ren­voy­er à un moment rattaché au présent de l’énon­cia­tion et à un moment quelconque détaché du présent du lo­cu­teur ou mê­me ré­pé­té (voir tableau ci-dessus). Les fin­no­pho­nes doivent donc prendre l’ha­bi­tu­de de dire :

Mitä teet illalla? → Qu’est-ce que tu fais ce soir ? [et non pas le soir, qui renverrait aux soirs en gé­né­ral, iltaisin] Palaan iltapäivällä. → Je rentre cet après-midi. [idem]

Énoncia­tion de récit

Si on ne ren­voie pas à un moment en rapport avec le moment où on parle, mais à un moment quelconque dans le pa­ssé (énon­cia­tion de récit) ou l’avenir, le groupe no­mi­nal in­di­quant le moment ou la date est pré­cé­dé de l’ar­ti­cle dé­fi­ni (mais tou­jours sans pré­po­si­tion) :

aamulla le matin aamuun asti jusqu’au matin aikaisin aamulla tôt le matin ai­kai­sin aamuun asti jusque tôt le matin päivällä à midi keskipäivään asti jusqu’à midi 

iltapäivällä l’après-midi iltapäivään asti jusque dans l’après-midi aikaisin il­ta­päi­väl­lä tôt dans l’après-midi aikaisin iltapäivään asti jusque tôt dans l’après-midi myöhään iltapäivällä tard dans l’après-midi myöhään iltaapäivään asti jusque tard dans l’après-midi

illalla le soir iltaan asti jusqu’au soir aikaisin illalla tôt le soir aikaisin iltaan asti jusque tôt le soir, jusque tôt dans la soirée myöhään illalla tard le soir myöhään iltaan asti jusque tard le soir

yöllä la nuit yöhön asti jusqu’à la nuit myöhään yöllä tard la nuit myöhään yö­hön jusque tard dans la nuit

Moments ré­pé­tés

Quand on in­di­que qu’un évènement se produit régulièrement à tel ou tel moment de la jour­née (suffixe -sin en fin­nois, iltaisin etc.), on uti­li­se l’ar­ti­cle dé­fi­ni sin­gu­lier ou pluriel, sans pré­po­si­tion, exac­te­ment com­me dans le cas ci-dessus :

aamuisin le matin, iltaisin le soir Avoinna iltapäivisin ja tarvittaessa. Ouvert l’après-midi et sur demande. Konsulinvirasto on avoinna aamupäivisin. Le con­su­lat est ou­vert le matin.

On peut éga­le­ment em­ploy­er le pluriel, mais le sin­gu­lier est net­te­ment plus fré­quent :

Ils passaient les nuits à jouer aux cartes, et les matins ils sortaient courir dans les forêts.

En fin­nois, la mê­me idée peut aus­si être ex­pri­mée par l’adessiivi, avec une nuance de ré­pé­ti­tion moins mar­quée :

Illalla / Iltaisin hän menee nukkumaan aikaisin. Le soir, il se couche tôt. Kauppa on auki vain aamulla / aamuisin. Le magasin n’est ouvert que le matin.

Préposi­tion et ar­ti­cle devant les jours de la semaine

En fin­nois, quand on in­di­que que quel­que chose s’est produit tel ou tel jour de la se­mai­ne, le jour de la semaine est tou­jours au cas essiivi (maanantaina, torstaina etc.). En fran­çais, dans ce cas, les jours de la semaine ne sont pas pré­cé­dés d’une pré­po­si­tion (par est pos­si­ble, voir ci-des­sous)  ; de plus, la pré­sence ou l’absence de l’ar­ti­cle et/ou la for­me de l’ar­ti­cle modifient le sens.

Énoncé dans le moment de l’énonciation

Quand on ren­voie à un jour de la semaine par rapport au moment où on parle (donc quand on est dans l’énon­cia­tion de dis­cours), le jour de la semaine s’em­ploie seul, sans pré­po­si­tion et sans ar­ti­cle. Si on est le mercredi 5 aout et on dit :

Michel est arrivé lundi. Il repart samedi.

le mot lundi dé­si­gne le lundi 3 aout et le mot samedi, le samedi 8 aout. De mê­me avec les ad­jec­tifs dernier et prochain :

Michel est arrivé lundi dernier. Il repart samedi prochain. Elle est rentrée hier, mais elle repart déjà dimanche. Louise est passée mardi, et elle repassera après-demain. Nos amis sont arrivés lundi dernier et ils repartiront mardi pro­chain.

En gé­né­ral, quand on dit il est arrivé lundi, on ren­voie implicitement au lundi qui a pré­cé­dé le moment de l’énonciation. Tandis que si on dit lundi dernier, on ren­voie nor­malement au lundi de la semaine pré­cé­dente (dans cet ex­em­ple, le 27 juil­let). Cela concerne aus­si prochain : il repart samedi/il repart sa­me­di prochain. C’est la mê­me chose en fin­nois : Hän tuli maanantaina / Hän tuli viime maanantaina. En fran­çais com­me en fin­nois, la référence peut être plus ou moins évidente en fonc­tion du con­tex­te, et il peut parfois être né­ces­sai­re de préciser : lundi de la semaine dernière, le samedi qui vient (fin­nois nyt tulevana lauantaina) etc.

Énoncia­tion de récit

Si on ne ren­voie pas à un jour en rapport avec le moment où on parle, mais à un jour quelconque dans le pa­ssé ou l’avenir (énon­cia­tion de récit), le jour est pré­cé­dé de l’ar­ti­cle dé­fi­ni (mais tou­jours sans pré­po­si­tion) :

Vieraamme saapui maanantaina ja lähti lauantaina. Me viivyttiin vielä kaksi viikkoa mökillä. Notre visiteur est arrivé le lundi et il est reparti le samedi. Nous, on est restés en­co­re deux semaines au chalet.  Nos invités arrivèrent le vendredi ou samedi au soir, je ne me souviens plus.

On uti­li­se aus­si l’ar­ti­cle dé­fi­ni si le jour est suivi de l’ad­jec­tif pré­cé­dent (ou d’avant) ou sui­vant (ou d’après) :

Nos amis arrivèrent le lundi pré­cé­dent et ils repartirent le mardi sui­vant. Mi­chel était arrivé le lundi d’avant et il est reparti le samedi d’après. Elle était ren­trée la veille, mais elle repartait déjà le dimanche sui­vant. Inès était passée le mardi, et elle repasserait le surlendemain.

La distinc­tion entre lundi/le lundi est source d’er­reurs fré­quentes chez tous les ap­pre­nants de fran­çais lan­gue étran­gè­re, qu’ils soient fin­no­pho­nes ou au­tres. Pourtant, l’ar­ti­cle n’ajoute pas ici une simple « nuance » : il joue un rôle important dans le sens et la gram­ma­ti­calité des énon­cés. Une phra­se com­me Michel repartira *le lundi prochain  est sentie com­me net­te­ment agram­ma­ti­cale en fran­çais. Le tableau sui­vant résume les dif­fé­ren­ces (sur la dif­fé­ren­ce entre dernier/pré­cé­dent, pro­chain/ sui­vant, hier/la veille, de­main/ le len­de­main etc. voir liste des déictiques) :

Com­pa­rai­son dis­cours/récit
Énonciation de dis­cours
Hän saapui toissapäivänä.
Il est arrivé avant-hier.
Tänään on torstai.
Aujourd’hui on est jeudi.
Hän lähtee ylihuomenna.
Il repart après-demain.
Hän saapui tiistaina.
Il est arrivé mardi.
Hän soittaa tänään.
Il téléphone aujourd’hui.
Hän lähtee lauantaina.
Il repart samedi.
Énonciation de récit
Hän saapui tiistaina.
Il arriva le mardi.
Sinä päivänä oli torstai.
Ce jour-là on était jeudi.
Hän lähti lauantaina.
Il repartit le samedi.
Hän saapui tiistaina.
Il arriva le mardi.
Hän soitti torstaina.
Il téléphona le jeudi.
Hän lähti lauantaina.
Il repartit le samedi.
Le weekend

Le mot weekend est une exception, car quand il désigne une date, il s’uti­li­se tou­jours avec un ar­ti­cle, contrairement aux noms lundi, mardi etc.. Il peut dé­si­gner, en fonc­tion du contexte, le weekend passé ou à venir, un weekend répété, ou un weekend quel­conque dans l’énonciation de récit. Com­pa­rer :

Lauantain käytiin pilkkimässä. Samedi, on est allés pêcher sur la glace.
Viikonloppuna kävimme pilkkimässä. Le weekend, on est allés pêcher sur la glace.

Lauantaina he lähtevät kuukaudeksi Ranskaan. Samedi, ils partiront pour un mois en France.
Viikonloppuna he lähtevät kuukaudeksi Ranskaan. Le weekend, ils partiront pour un mois en France.

Arkipäivinä hän on töissä pääkaupunkiseudulla, lauantaisin kotona Lillessä. En semaine, elle travaille en région parisienne, le samedi elle rentre chez elle.
Arkipäivinä hän on töissä pääkaupunkiseudulla, viikonloppuisin kotona Lillessä. Le week­end, elle travaille en région parisienne, le samedi elle rentre chez elle.

Viime viikonloppuna hän palasi Pariisiin. Le weekend dernier, il est retourné à Paris.
Edellisenä maanantaina hän palasi Pariisiin. Le weekend pré­cé­dent, il était retourné à Paris.

Rem. Mais on peut dire en weekend (sans article) : partir en weekend lähteä viikoloppulomalle, être en weekend chez des amis olla viikoloppulomalla ystävien luona etc.

Dates ré­pé­tées régulièrement

Quand on in­di­que qu’un évènement se produit régulièrement tel ou tel jour (fin­nois -sin comme dans tiis­tai­sin), on uti­li­se l’ar­ti­cle dé­fi­ni sin­gu­lier ou pluriel, sans pré­po­si­tion, le lundi, le jeudi, le weekend… :

En France, il y a un grand débat récurrent sur l’ouverture des magasins le di­man­che. Les musées sont en gé­né­ral fermés le mardi. Terrasse accueillante ouverte l’après-midi et le soir. Miellyttävä terassi avoinna iltapäivisin ja iltaisin La Ferme de Cocherel. Gastro­no­mie fran­çai­se. Fermé le mardi et le mercredi [publicité de restaurant]. Jusqu’au 24 septembre, plus de 20 musées et palais du Portugal sont ouverts au public les jeudis jusqu’à minuit. Cette route est très encombrée le weekend.

Il n’y a au­cu­ne dif­fé­ren­ce de sens entre le sin­gu­lier et le pluriel, mais le sin­gu­lier semble être net­te­ment plus fré­quent dans l’usage cou­rant (dans le débat sur l’ouverture des magasins le dimanche qui resurgit régulièrement dans l’actualité en Fran­ce, c’est la for­me au sin­gu­lier le dimanche qui est pra­ti­que­ment la seule uti­li­sée.

Mais si on ajoute un pluriel com­me …et les jours fériés, c’est la for­me ouverture des magasins les dimanches et les jours fériés qui prédomine. Le pluriel se trouve sou­vent sur des af­fi­ches ou écri­teaux divers à l’entrée d’édi­fi­ces publics, mais ce n’est pas une règle ab­so­lue, l’usage est flot­tant.

On peut uti­li­ser le pluriel quand on met en commun plu­sieurs jours (a), ou quand on restreint (rajataan) la ca­té­go­rie à une période dé­fi­nie (le sin­gu­lier a donc une va­leur gé­né­ralisante plus forte), ex­em­ple (b) :

(a) Le restaurant est fermé les dimanches soirs, lundis soirs et les mardis tou­te la journée. (b) La piscine sera fermée les lundis de juillet. [Juillet comptant au moins quatre lundis, on ne peut pas uti­li­ser le sin­gu­lier ici.]

Avec ar­ti­cle in­dé­fi­ni

Le jour de la semaine peut aus­si être pré­cé­dé d’un ar­ti­cle in­dé­fi­ni. Celui-ci signifie qu’on précise ou dé­fi­nit le « nom » du jour en ques­tion :

Il est né un vendredi. La catastrophe s’est produite un mardi. Nous avons em­mé­na­gé un samedi. Cette année-là, la Toussaint était un jeudi, on pouvait donc faire le pont. On rentrera un samedi, donc il risque d’y avoir beau­coup de cir­cu­la­tion, mais au moins il n’y aura pas de poids lourds sur l’autoroute.

L’ar­ti­cle in­dé­fi­ni s’uti­li­se aus­si quand on ca­ra­cté­ri­se le jour par un ad­jec­tif ou une cons­truc­tion analogue. Dans ce cas-là, le GN est assez sou­vent pré­cé­dé de la pré­po­si­tion par :

Par un beau dimanche du mois de mai, la nouvelle tant attendue arriva enfin. Il mourut un lundi d’automne… Une pluie lourde battait la campagne. Rien de tel par un dimanche pluvieux que de rester bien au chaud à la maison. Par un jeudi matin ensoleillé (ou pas, mais peu importe, les jeudis matins sont tou­jours en­so­leil­lés), nous avons été accueillis, nous, les mamans, et nos petits poussins, par notre Sophie. Par un dimanche calme, on est allés visiter le musée Gandhi.

Ex­em­ples de sens variés des pré­po­si­tions

Les pré­po­si­tions servent à ex­pri­mer tou­te sorte de rapports sé­man­ti­ques, parfois éloignés du sens de base qu’on apprend en premier quand on apprend une langue. Com­me ex­em­ple, on peut donner trois pré­po­si­tions cou­ran­tes, dont les ap­pre­nants de fran­çais ne connaissent pas tou­jours les au­tres sens, pourtant assez fré­quents : sous (alla), sur (päällä, -llA), par (kautta). En plus de leur sens spatial précis, elles peu­vent ex­pri­mer d’au­tres relations pré­po­si­tion­nelles.

Sous
Peut dé­si­gner :Ex­em­ples :
un lieu, une zone très vaste sous les Tropiques, sous ces latitudes näillä leveyksillä, sous d’au­tres cieux
un étatsous la pluie, sous un soleil ardent
une ère, une époque politiquesous l’Ancien Régime, sous la IVe République, sous Louis XVI, sous la dictature
une for­mesous cette for­me siinä muodossa, sous ce nom sillä nimellä, sous un faux nom väärällä nimellä sous un nom d’emprunt lainanimella, sous un déguisement valeasussa .
NB. Dans la phraséologie gram­ma­ti­cale, on uti­li­se la pré­po­si­tion à : à la for­me pas­si­ve, à la for­me imper­son­nelle, à la for­me ré­flé­chie, aux for­mes du sin­gu­lier du présent de l’in­di­ca­tif, à tou­tes les for­mes du sub­jonc­tif
système d’exploita­tion (käyttöjärjestelmä) sous Windows, sous Android, sous iOS Windowsissa, Androidissa, iOS:issa Le logiciel tourne éga­le­ment sous Linux. Ohjelma toimii myös Linuxissa.
Sur
Peut dé­si­gner :Ex­em­ples :
une origine ou une cause sur ordonnance lääkärin määräyksestä sur demande pyynnöstä sur commande tilauksesta sur rendez-vous, sur R.V. [tapaaminen] sopimuksesta, ajanvaraus sur les conseils d’un ami ystävän neuvosta sur les recommandations d’un spécialiste asiantun­ti­jan suosituksesta / kehotuksesta sur une idée d’un client asiakkaan ajatuksesta/ehdotuksesta sur ordre du colonel everstin käskystä, sur requête du juge tuomarin pyynnöstä
pour les sites Internet sur Internet, sur le site de la faculté, sur la page de Bernard J’ai acheté ce livre sur Amazon.fr. Elle télécharge la musique sur Spotify. Il avait appris la nouvelle sur le Monde en ligne.
un nom de ville dans le sens de « dans la région de » Je cherche un poste sur Paris pour rester près de ma famille. Nous intervenons es­sen­tiel­lement sur Marseille, Aix-en-Provence, et les secteurs alentours, ainsi que dans le Var.
Par
Peut dé­si­gner :Ex­em­ples :
le tempspar une belle journée de printemps, par un beau matin, par un temps magnifique, par beau temps, par temps de pluie, par vent fort, par grand vent kovalla tuulella, par temps de neige, par un temps exécrable
la causepar jalousie, par imprudence, par inadvertance epähuomiossa, par hasard, par ex­em­ple par défaut oletuksena
un classe­mentpar ordre alphabétique, par tranche d’âge ikäluokittain, trier par taille, ranger par couleurs
une valeur
distributive
kerran päivässä/kuussa une fois par jour/par mois kaksi kertaa viikossa deux fois par semaine vain kerran vuodessa une seule fois par an sata euroa henkilöltä cent euros par per­son­ne suomalaiset oppilaitokset kunnittain les établissement d’enseignement finlandais par commune
Voir aus­si le sens de par et le comportement de l’ar­ti­cle avec entendre/dé­si­gner.

Mise en commun de pré­po­si­tions dif­fé­ren­tes

Dans le code écrit, il est assez fré­quent qu’on mette en commun des pré­po­si­tions simples ou com­po­sées dif­fé­ren­tes devant un mê­me grou­pe no­mi­nal :

Ces trois journaux ont tou­jours vécu grâce à et pour la publicité. Un projet à et pour Marseille [titre de journal] Ce grade est décerné aux étudiants qui ont acquis des connaissances et un niveau de compétences dans un domaine d’études qui fait suite à et se fonde sur une forma­tion du degré secondaire II. Si nous voulons vivre durablement sur et par le littoral, il va bien falloir le con­si­dé­rer com­me un continuum plutôt qu’une mosaïque. L’industrie touristique connait un essor inattendu, grâce à et en dépit de la pandémie.

Si on met en commun des pré­po­si­tions terminées par le mê­me élé­ment (à ou de), on peut sous-entendre à ou de dans la première préposition :

Plusieurs ten­dan­ces ont contribué à la popularité actuelle des thérapies parallèles, en dépit, et, dans une cer­tai­ne mesure, à cause de son rejet par la médecine of­fi­ciel­le. [L’élément de dans en dépit de est sous-entendu.]

Si les deux pré­po­si­tions sont for­mées avec des mots dif­fé­rents, il faut les ex­pri­mer en entier :

L’industrie touristique connait un essor inattendu, grâce à et en dépit de la crise sanitaire. La présente conven­tion collective de travail est conclue con­for­mé­ment à et en exécu­tion des [contraction de+les] dispositions des conventions col­lectives de travail du 14 décembre 2018.

Mélange de pré­po­si­tions simples et de prépositions com­po­sées

Si on met en commun une pré­po­si­tion de for­me simple (non com­po­sée avec de ou à) et une préposition com­po­sée for­mée avec de ou à, il faut éviter de placer la for­me terminée par à ou de en dernier, car celle-ci de­vien­drait implicitement un élé­ment de la pré­po­si­tion pré­cé­dente et cela pourrait for­mer une préposi­tion in­exis­tan­te :

Il n’est ques­tion que de constater, en dépit de et à travers tous les aléas, la per­tinence de cer­tains choix. Toutes les croyances, quel que soit leur con­te­nu, y compris en raison de et à travers leurs dif­fé­ren­ces, contribuent à la réalisa­tion d’un « prosélytisme de la raison économique ».

Les ex­em­ples sui­vants trouvés sur Internet ne respectent pas cette règle  (ces er­reurs sont assez fré­quen­tes chez les fran­co­pho­nes)  :

L’avenir de l’industrie est prometteur, mal­gré et à la fois grâce à la crise.
S’interprète ainsi :*mal­gré à et grâce à la crise.
[L’er­reur est que mal­gré est une for­me simple, *mal­gré à n’exis­te pas.]
Mieux : à la fois grâce à et mal­gré la crise…

Elle accomplissait ces missions périlleuses en raison de l’intui­tion qu’à travers et au-delà du service que le gouvernement lui confiait, elle travaillerait à la promo­tion de l’homme.
S’interprète ainsi : *à travers du et au-delà du service.
[L’er­reur est que à travers se construit sans pré­po­si­tion de, la for­me *à travers de n’exis­te pas.]
Mieux : … à travers le service que le gouvernement lui confiait et au-delà de celui-ci…

De mê­me, il faut éviter de met­tre en commun des pré­po­si­tions dont l’une entraine une con­trac­tion de la pré­po­si­tion avec l’ar­ti­cle, et l’au­tre non :

*On appelle littérature pour enfants la littérature lue par et destinée aux enfants.
Mieux :
On appelle littérature pour enfants la littérature lue par les enfants et destinée aux enfants.

En cas de doute, il vaut donc mieux répéter le grou­pe no­mi­nal ou modifier la cons­truc­tion de la phra­se.

Trouver dans et non pas de

Le fran­çais n’ex­pri­me pas aus­si précisément  que le fin­nois (ou d’au­tres langues) l’idée de « l’ori­gi­ne », l’endroit « depuis » lequel on prend quel­que chose. Alors qu’en fin­nois il semble naturel d’uti­li­ser le cas elatiivi (-stA) pour in­di­quer l’endroit « d’où » on sort ou bien « d’où » on prend quel­que chose qu’on trouve (löytää jostakin), en fran­çais le ver­be trouver n’ex­pri­me pas un mouvement ou une « di­rec­tion », mais le ré­sul­tat d’une recherche. Il ne se construit donc pas avec la pré­po­si­tion de, mais avec dans, sur, à, chez ou d’au­tres pré­po­si­tions de sens non di­rec­tion­nel (com­me un inessif en fin­nois) :

J’ai trouvé ces vieilles photos dans un carton au grenier. [et non : *d’un carton ou *du grenier] J’ai pris les couteaux dans le deuxième tiroir. Otin veitset toisesta laa­tikosta.  Et non pas : J’ai pris les couteaux du deuxième tiroir = Otin toisen laa­tikon veitset.]  J’ai trouvé tes lunettes sur la banquette arrière. Löysin silmälasisi taka­penkiltä . Et non pas : J’ai trouvé tes lunettes de la banquette arrière = Löysin ta­ka­pen­kin lasit. [mutta etu­pen­kin lasit ovat edelleen hukassa.] Il a re­trou­vé son por­te­feuille derrière le canapé. Hän löysi lompakkonsa sohvan takaa. Et non pas : Il a trou­vé son portefeuille de derrière le ca­na­pé. = Hän löysi sohvantakaisen lompak­kon­sa.

Cette règle s’applique à de nom­breux au­tres ver­bes fin­nois construit avec le cas ela­tiivi : saa­da (trou­ver), ostaa (acheter), katsoa (regarder), varata (réserver) etc. :

Tätä mallia ei saa enää kaupoista, se pitää tilata netistä. On ne trouve plus ce mo­dè­le dans les magasins, il faut le commander sur internet. [Et non pas : On ne trouve plus ce mo­dè­le *des magasins, il faut le commander *d’internet.] Katsoin oh­jel­mas­ta, mutten löytänyt laulajan nimeä. J’ai regardé dans le pro­gram­me, mais je n’ai pas trouvé le nom du chanteur. [*J’ai regardé du pro­gram­me : in­com­pré­hen­si­ble ou agram­ma­ti­cal] Saatte tarvittavat ohjeet neuvonnasta. Vous pourrez avoir les ren­sei­gne­ments né­ces­sai­res à l’accueil. [*Vous pourrez avoir les ren­sei­gne­ments né­ces­sai­res de l’accueil : in­com­pré­hen­si­ble ou agram­ma­ti­cal] Mistä sait sen? est-ce que tu l’as trouvé ? est-ce que tu l’as acheté ? Kuulin sen radiosta. Je l’ai entendu à la radio. Varasin huoneen tutusta hotellista. J’ai réservé une chambre dans notre hôtel ha­bi­tu­el.

Attention au sens de à

La pré­po­si­tion à peut ex­pri­mer un « mouvement » vers quel­qu’un (apporter à, donner à), donc en fin­nois le cas allatiivi (-lle), mais avec cer­tains ver­bes elle peut aus­si in­di­quer une « provenance » (prendre à, voler à), qui cor­res­pon­d en fin­nois au cas ablatiivi (-ltA) ou en anglais à la pré­po­si­tion from. Mais dans les ex­em­ples ci-dessous, elle in­di­que un lieu où on fait quel­que chose (com­me au cinéma, au marché) et non pas un endroit « d’où » on obtient quel­que chose :

Elle achète tout à la Samaritaine. Va donc l’acheter à Auchan, ça sera plus rapide.

Voir aus­si Prendre à quelqu’un, demander à quelqu’un.

Noms géogra­phi­ques

Le choix de la pré­po­si­tion utilisée devant un nom géogra­phi­que dépend du gen­re du nom et du ré­fé­rent du nom (ville, pays etc.). Les exceptions ne sont pas très nom­breu­ses, et on peut don­ner quel­ques indications gé­né­rales.

Pays et régions

La pré­po­si­tion dépend du gen­re et de l’initiale du nom :

noms de pays et de régions fé­mi­nins en en Italie, en Islande, en Allemagne, en Finlande, en Alsace, en Flandre, en Bavière, en Sicile
noms de pays et de régions mas­cu­lins sin­gu­liers avec voyelle initiale en en Iran, en Anjou, en Afghanistan, en Israël
noms de pays mas­cu­lins sin­gu­liers avec consonne et tous les noms mas­cu­lins pluriels à au Danemark, aux États-Unis, aux Pays-Bas, au Pérou, au Groenland
noms de régions mas­cu­lins dans dans le Beaujolais, dans le Périgord, dans le Limousin
noms de départements fran­çais dans dans le Bas-Rhin, dans la Lozère, dans les Pyrénées-orientales, dans la Manche
Formations naturelles diverses
iles à à la Guadeloupe, à Cuba, à Majorque, à Tahiti, aux Seychelles, aux Kerguelen, aux Lofoten, à Porto Rico
chaines de montagnes dans dans les Alpes, dans l’Himalaya, dans le Jura, dans les Rocheuses
montagnes sur sur le Mont Blanc, sur l’Etna, sur le Kilimandjaro, sur le Niragongo, sur l’Everest
mers, océans, baies, détroits etc. dans dans l’Atlantique, dans la mer Rouge, dans le golfe de Finlande, dans la baie de Naples, dans le détroit de Gibraltar, dans le détroit d’Ormuz
cours d’eau et lacs (en parlant de naviga­tion et de la situa­tion géogra­phi­que des villes)* sur une croisière sur le Nil, des péniches sur le canal, des voiliers sur le Léman Strasbourg est sur le Rhin. Nijniï-Novgorod se trouve sur la Volga. Nous avons fait une promenade en péniche sur le canal du Midi. Le monastère de Valamo se trouve sur une ile sur le lac Ladoga. Nous passerons l’été à faire de la voile sur le Léman.

*Mais on uti­li­se dans pour in­di­quer qu’on se trouve dans l’eau : Ils se baignaient dans le canal. J’aime bien nager dans le lac. Un touriste est tombé du pont de l’Alma dans la Seine. On trouve des lavarets dans le lac du Bourget.

Villes, quartiers, adresses

– villes : à. La pré­po­si­tion se contracte avec les ar­ti­cles le/les :

à Bruxelles, à Paris, à Helsinki, à Cologne, à Londres, au Havre, au Cap, au Caire, à La Rochelle

– arrondissements, noms quartiers de gen­re mas­cu­lin dans ; noms quartiers de gen­re fé­mi­nin à :

dans le huitième (arrondissement), dans le Marais, dans le XVIe, à la Courneuve, à la Bastille

– noms et numéros de rue, adresses : devant le nom de la rue, on n’uti­li­se en gé­né­ral au­cu­ne pré­po­si­tion ni ar­ti­cle quand on in­di­que une adresse (j’habite rue Victor Hugo). On peut ce­pen­dant uti­li­ser la pré­po­si­tion dans (j’habite dans la rue Victor Hugo), mais la for­me sans ar­ti­cle est plus fré­quente. Si le nom est pré­cé­dé d’un dé­ter­mi­nant ou complété d’une façon quelconque, on uti­li­se tou­jours dans. Le numéro de la mai­son est in­di­qué par la pré­po­si­tion à ou peut être omis :

Il habite rue de la Liberté. [on donne une adresse] Il habite dans la rue de la Liberté. [on in­di­que simplement l’endroit] Il habite 5, rue de la Liberté. [on donne une adresse] Il habite au numéro 5 de la rue de la Liberté. Il habite dans la rue de la Liberté depuis plus de dix ans. Il habite dans une rue très calme.

Œuvres, paragraphes, pages

Les œuvres écrites ou ouvrages artistiques comportent diverses par­ties. Les grou­pes nominaux qui les dé­si­gnent peu­vent être in­tro­duits par des pré­po­si­tions va­riées, qui cons­ti­tuent une sorte de géo­gra­phie, dont la con­nais­san­ce n’est pas sim­plement anecdotique  : ap­pre­nants, étudiants et ensei­gnants allophones de fran­çais (com­me d’au­tres langues, évi­dem­ment) sont cou­ram­ment confron­tés au pro­blè­me du choix de la pré­po­si­tion, par ex­em­ple dans le con­tex­te de la classe et dans l’ex­pres­sion écrite.

Œuvres, par­ties d’ouvrages

Devant les noms dé­si­gnant une œuvre ou une par­tie d’œuvre, on uti­li­se pra­ti­que­ment tou­jours la pré­po­si­tion dans :

dans ce film, dans cette symphonie, dans sa thèse, dans ce roman dans la pré­fa­ce, dans l’allegro, dans l’introduction, dans le finale dans un ar­ti­cle, dans la par­tie II, dans le tome IV, dans le volume I dans la conclusion, dans la bi­blio­gra­phie, dans l’annexe, dans l’index, dans le corpus dans les références bi­blio­gra­phi­ques, dans le gé­né­ri­que, dans les notes

Remar­que : il y a une dif­fé­ren­ce entre la for­me dans les notes et en note :

en note alaviitteenä, alaviitteen muodossa ~ dans les notes alaviitteissä

Cepen­dant, à cause de la proximité de sens (en note signifie implicitement dans les notes), on mélange as­sez fré­quem­ment les deux for­mes et on uti­li­se la for­me en note de façon gé­né­ri­que (a). La construc­tion dans les notes dé­si­gne plutôt l’en­sem­ble des notes (b) :

(a) Les références précises de ce passage sont données en note.
(b) Nous avons trouvé beau­coup d’imprécisions dans les notes.

Paragraphe et alinéa

Les mots paragraphe et alinéa (uusi kappale, momentti) font exception. On uti­li­se la pré­po­si­tion à pour in­di­quer la situa­tion d’un point dans le texte (à quel endroit se trou­ve quel­que chose) :

au paragraphe sui­vant, au paragraphe 1.2, au paragraphe pré­cé­dent à l’alinéa sui­vant, à l’alinéa pré­cé­dent, à l’alinéa 2c. Nous examinerons le pro­blè­me de la saillance au paragraphe sui­vant.

Mais si on veut insister sur le fait que quel­que chose se trouve à l’intérieur d’un pa­ra­gra­phe, on uti­li­se dans, no­tam­ment quand on dé­si­gne le paragraphe où on se trou­ve. De mê­me, on uti­li­se dans si on dé­ter­mi­ne le mot pa­ra­graphe avec un ad­jec­tif (au­tre que sui­vant ou pré­cé­dent) ou une au­tre construction :

dans ce paragraphe, plus loin dans le mê­me paragraphe dans cet alinéa, dans un long paragraphe, dans un paragraphe qui sert de transition le terme analysé dans le paragraphe pré­cé­dent [dé­si­gne le contenu du paragraphe, plus que la si­tu­a­tion]

Pages

Pour ren­voy­er à une page, on uti­li­se plu­sieurs types de constructions, là où le fin­nois n’uti­li­se que le cas adessiivi (sivulla) :

– le plus simple et le plus fré­quent est la for­me sans pré­po­si­tion :

La phra­se se trouve page 6. Ouvrez votre livre page 154. La cita­tion continue page 200. L’annexe se trouve page 121.

– dans les ex­em­ples pré­cé­dents, on peut aus­si uti­li­ser la pré­po­si­tion à ; la pré­po­si­tion est né­ces­sai­re si on uti­li­se un ad­jec­tif :

La phra­se se trouve à la page 6. Ouvrez votre livre à la page 154. La cita­tion continue à la page 200. L’annexe se trouve à la page 121. Nous ren­voy­ons au tableau qui figure à la page pré­cé­dente. Le texte continue à la page sui­vante.

Dans la langue cou­rante, on dit aus­si simplement page sui­vante ou page pré­cé­dente, sans ar­ti­cle. Cepen­dant, dans le code écrit soigné, on uti­li­se la construc­tion avec à et ar­ti­cle.

– on uti­li­se aus­si la pré­po­si­tion en pour dé­si­gner cer­tai­nes pages qui dé­si­gnent des élé­ments organiques traditionnels d’un ouvrage :

en première page en page de garde en page 2 de la couverture en dernière page

On dit aus­si, mais un peu moins fréquemment :

Le tableau se trouve en page 244. Plutôt : Le tableau se trouve page 244 (ou : à la page 244).

– si on parle de la page com­me surface de présentation, on uti­li­se sur :

Sur cette page, il y a de nom­breuses illustrations. Les notes s’étendaient sur tou­te la page 23.

L’ex­pres­sion de l’heure en fran­çais

Règle gé­né­rale

Dans la langue cou­rante, on uti­li­se les for­mes sui­vantes (ci-dessous, les heures sont données avec tou­tes les combinaisons pos­si­bles de 2 h à 3 h) :

Il est deux heures / Il arrive à deux heures.
Il est deux heures cinq. / Il arrive à deux heures cinq.
Il est deux heures dix. / Il arrive à deux heures dix.
Il est deux heures treize. / Il arrive à deux heures treize.
Il est deux heures et quart. / Il arrive à deux heures et quart.
Il est deux heures vingt. / Il arrive à deux heures vingt.
Il est deux heures vingt-cinq. / Il arrive à deux heures vingt-cinq.
Il est deux heures et demie. / Il arrive à deux heures et demie.
Il est trois heures moins vingt-cinq. / Il arrive à trois heures moins vingt-cinq.
Il est trois heures moins vingt. / Il arrive à trois heures moins vingt.
Il est deux heures quarante-deux. / Il arrive à deux heures quarante-deux.
Il est trois heures moins le quart. / Il arrive à trois heures moins le quart.
Il est trois heures moins onze. / Il arrive à trois heures moins onze.
Il est trois heures moins dix. / Il arrive à trois heures moins dix.
Il est trois heures moins cinq. / Il arrive à trois heures moins cinq.

Com­me en fin­nois, dans le fran­çais parlé on peut sou­vent omet­tre le chiffre de l’heu­re quand on in­di­que l’heure à laquelle quel­que chose se produit :

Le prochain train part à dix. Seuraava juna lähtee kymmenen yli. Le bus part à moins cinq. Bussi lähtee viittä vaille. J’arrive à moins le quart. Tulen varttia vaille. Le film dure jusqu’à moins vingt. Elokuva loppuu kaksikymmentä vaille.

Avec le quart et la demie, il faut ce­pen­dant uti­li­ser l’ar­ti­cle dé­fi­ni :

On a rendez-vous au quart. Meillä on tapaaminen varttia yli. Je passe te prendre à la demie. Käyn hakemassa sinut puolelta.

Cepen­dant, en Belgique on dit cou­ram­ment sans ar­ti­cle : il arrive à quart (hän tulee varttia yli, fran­çais stan­dard : au quart).

Com­me en fin­nois éga­le­ment, dans le fran­çais parlé on remplace les heures de 13 h à 23 h par les heures du matin (1 h à 11 h) et au besoin on précise le moment de la jour­née :

  9 h 00 « neuf heures [du matin] » 13 h 00 « une heure [de l’après-midi] » —  2 h 00« deux heures [du matin] » 12 h 00 « midi » 24 h 00 « minuit »

Com­pa­rai­son entre les for­mes cou­rantes et les for­mes « officielles »
Dans la version officielle, la men­tion « minutes » est facultative.
for­me cou­rantefor­me officielle
Klo on 5.05.Il est cinq heures cinq.Il est cinq heures cinq [minutes].
Klo on 19.30.Il est sept heures et demie.Il est dix-neuf heures trente [minutes].
Klo on 13.15.Il est une heure et quart.Il est treize heures quinze [minutes].
Klo on 9.25.Il est neuf heures vingt-cinq.Il est neuf heures vingt-cinq [minutes].
Klo on 12.00.Il est midi.Il est midi (plus rare « Il est douze heures »).
Klo on 12.05.Il est midi cinq.Il est douze heures cinq [minutes].
Klo on 11.40.Il est midi moins vingt.Il est onze heures quarante [minutes].
Klo on 13.22.Il est une heure vingt-deux.Il est treize heures vingt-deux [minutes].
Klo on 15.35.Il est quatre heures moins vingt-cinq.Il est quinze heures trente-cinq [minutes].
Klo on 23.35.Il est minuit moins vingt-cinqIl est vingt-trois heures trente-cinq [minutes].
klo on 23.55.Il est minuit moins cinq.Il est vingt-trois heures quarante-cinq [minutes].
klo on 0.05.il est minuit cinq.Il est zéro heure cinq.
klo on 00.15.Il est minuit et quart. Il est minuit quinze ou
Il est zéro heure quinze [minutes].

Rem. En Belgique, on dit aus­si une heure quart, sept heures quart etc. sans le mot et.

Heures après midi

Quand on ex­pri­me les heures après midi entre 12 h et 0 h en chiffres entiers (douze heures, seize heures, vingt-deux heures, zéro heure etc.), pour in­di­quer les minutes on ne peut uti­li­ser que des chiffres précis (de 1 à 59) et pas les for­mes et quart ni et de­mie, ni tou­tes les indications avec moins (moins vingt-cinq, moins vingt, moins le quart etc.) :

Klo on 12.15. Il est douze heures quinze ou midi et quart. [et non : *il est dou­ze heu­res et quart.] Klo on 15.30. Il est quinze heures trente ou trois heures et demie. [et non : *quinze heures et demie] Klo on 13.45. Il est treize heures quarante-cinq ou deux heures moins le quart. [et non : *quatorze heures moins le quart] Klo on 14.50. Il est quatorze heures cinquante ou il est trois heures moins dix. [et non : *il est quinze heures moins dix]

En fin­nois, ha­bi­tu­el­le­ment on ne dit pas non plus kello on vartti yli kaksikymmentä ou kello on viittä vaille kuu­si­tois­ta, mais ces for­mes hybrides sont assez sou­vent em­ploy­ées, tandis qu’en fran­çais elles ne s’uti­li­sent pas.

Pile et passé

Pour in­di­quer que l’heure est exac­te­ment pleine, on uti­li­se dans la langue cou­ran­te l’ad­jec­tif précis et dans le fran­çais parlé le nom pile utilisé com­me ad­ver­be :

Le bateau est arrivé à 13h précises. Laiva saapui tasan klo 13. La re­pré­senta­tion com­mence à 20h précises. Esitys alkaa tasan klo 20. On est rentrés à midi pile. Tultiin kotiin tasan kahdeltatoista. Le train est parti à 3h pile. Juna lähti tasan kolmelta.

Pour in­di­quer que l’heure pleine est déjà passée, on uti­li­se le par­ti­ci­pe passé(e) (dans le co­de écrit et le fran­çais parlé) :

Il est minuit passé. Kello on yli keskiyön. Ils sont rentrés à minuit passé. Il est midi passé. Kello on yli 12. Elle est arrivée à midi passé. Il est 1 h [une heure] passée. Kello on yli yhden. On a pris l’apéritif à 1h passée. Il est 5 h [cinq heures] passées. Kello on yli viiden. Je n’ai pu me libérer qu’après 5h passées.

Préposi­tion et ar­ti­cle devant les noms de fêtes

Les noms de fêtes civiles ou religieuses employées com­me com­plé­ment de temps ont un com­portement variable et sont sou­vent source d’incertitudes (et d’er­reurs) chez les ap­pre­nants de fran­çais lan­gue étran­gè­re. Le comportement de ces cons­truc­tions est assez im­pré­vi­si­ble et dé­routant pour eux : tantôt on uti­li­se une pré­po­si­tion et un ar­ti­cle, tantôt un ar­ti­cle seul non pré­cé­dé d’une pré­position, tantôt la pré­po­si­tion seule non suivie d’un ar­ti­cle.

Com­me ce sont des ex­pres­sions qui s’uti­li­sent dans la langue cou­rante (et tout au long de l’année…), il vaut la peine de mémoriser cer­tai­nes règles de base. En prin­ci­pe, la règle est la sui­van­te :

Voir aus­si Quel ar­ti­cle devant Noël et Pâques ?

Liste des prépositions utilisées devant les noms de fêtes

Le tableau sui­vant donne des ex­em­ples de tou­tes les fêtes, avec aus­si les fêtes fin­lan­dai­ses non fêtées en France et vice-versa.

Prépositions utilisées devant les noms de fêtes
FêtePrép.ex­em­ples
jour de l’An-le jour de l’An uudenvuodenpäivänä
Ils se sont mariés le jour de l’An.
après le jour de l’An
Épiphanie
Loppiainen
àà l’Épiphanie
le lendemain de l’Épiphanie, avant l’Épiphanie
L’Épiphanie est fériée en Finlande, mais pas en France.
Vendredi Saint-le Vendredi Saint pitkäperjantaina
On partira le Vendredi Saint pour la Laponie.
Pâquesàà Pâques
Ils partent en vacances à Pâques.
après Pâques
lundi de Pâques-le lundi de Pâques
Nous sommes rentrés de Marseille le lundi de Pâques.
1er mai-Le 1er mai, les gens s’offrent du muguet.
avant le 1er mai
le weekend du 1er mai
AscensionàOn ira passer quel­ques jours dans les Alpes à l’Ascension.
le weekend après l’Ascension
Pentecôteàà la Pentecôte
avant la Pentecôte
lundi de Pentecôte-La circula­tion est très dense le lundi de Pentecôte en raison des retours de weekend.
fêtes des Mères
fête des Pères
àà la fête des Mères, le jour de la fête des Mères
À la fête des Mères, nous sommes allés manger dans un restaurant gastronomique.
À la fête des Pères, en Finlande, on voit déjà Noël approcher.
Saint-JeanàÀ la Saint-Jean, la plupart des Finlandais passent le weekend à leur chalet au bord d’un lac.
avant la Saint-Jean
14 juillet-Le 14 juillet, on tire des feux d’artifice et on organise des bals populaires.
15 aout-Le 15 aout, il peut faire très chaud.
jusqu’au 15 aout
Cette année, je pourrai prendre des vacances seu­le­ment le 15 aout.
Assomption
(= 15 aout)
àÀ l’Assomption
À l’Assomp­tion [= le 15 aout], les gens font sou­vent le pont.
ToussaintàÀ la Toussaint, les gens vont fleurir les tombes.
À la Toussaint, il fait sou­vent gris.
Quand la Toussaint tombe un jeudi, on peut faire le pont.
11 Novembre-Le 11 novembre, il y a dans chaque commune des commémorations au monument aux morts.
6 décembre-Le 6 décembre, il y a une grande récep­tion au palais présidentiel à Helsinki.
Les bonnes années, le 6 décembre on peut faire le pont.
NoëlàCette année à Noël, il y avait peu de neige.
J’ai eu beau­coup de cadeaux à Noël.
Saint-ÉtienneàEn Finlande, à la Saint-Étienne, on faisait traditionnellement des promenades en traineau.
La Saint-Étienne est fériée en Alsace et en Moselle, ailleurs en France, non.
Saint-SylvestreàEn France, à la Saint-Sylvestre, les amis réveillonnent ensemble.
En Finlande, à la Saint-Sylvestre, on tire partout des feux d’artifice.

Dire, demander et for­mu­ler la date

Pour dire ou demander la date, le jour, l’année, on uti­li­se dans le code écrit le ver­be nous sommes suivi du com­plé­ment de temps sans pré­po­si­tion :

Quelle est la date aujourd’hui ? – Nous sommes aujourd’hui le jeudi 5 janvier 2023. Quel jour sommes-nous ? – Nous sommes aujourd’hui samedi. Le com­bien sommes-nous ? – Nous sommes aujourd’hui le treize. Quel mois sommes-nous ? – Nous sommes en mai. L’an prochain, nous serons déjà en 2024. Le combien serons-nous demain ? –Demain, nous serons le 14. Quel jour se­rons-nous de­main ? – Demain, nous serons un dimanche.

Dans la langue cou­ran­te, on uti­li­se on est, ou d’au­tres constructions dif­fé­ren­tes :

Quelle est la date aujourd’hui ? – On est aujourd’hui le jeudi 5 janvier 2023. Quel jour on est / On est quel jour ? – On est (aujourd’hui) samedi. / Aujourd’hui c’est un samedi.  On est le combien ? – On est le 13. — Qu’est-ce qu’on sera com­me jour demain ? – Demain, on sera dimanche. Quel mois on est ? – On est en mai. L’an prochain, on sera déjà en 2024. Le combien on sera demain ? –Demain on sera le 14. Quel jour on sera demain ? – Demain on sera un dimanche.

Pour for­mu­ler la date au début d’une lettre ou d’un document, on in­di­que la date en écrivant le nom du jour et en plaçant l’ar­ti­cle dé­fi­ni avant la date (le quantième du mois) :

Dimanche, le 22 novembre 2026 Mercredi, le 1er [pro­non­cé « premier »] janvier 2025 Mercredi, le 17 aout 2022

Dans les au­tres cas, l’ar­ti­cle se place avant le nom du jour.

La Finlande est devenue indépen­dante le jeudi 6 décembre 1917. [et non *jeudi, le 6 décembre]. Le nouveau Président de la République prendra ses fonc­tions le mercredi 17 mai. [et non *mercredi, le 17 mai]. Les otages sont prisonniers de­puis le mardi 14 avril.  L’exposi­tion durera du mercredi 7 juin au jeudi 13 juillet. Louis XIII venant de Montfort l’Amaury était arrivé à Mantes le samedi 5 octobre 1619 et en était reparti le lundi 7 octobre.

Remar­que : de nom­breux fran­co­pho­nes eux-mê­mes com­mettent des er­reurs à ce su­jet et on rencontre à l’écrit des for­mes telles que *Il arrivera mercredi, le 13 (for­me attendue : le mercredi 13). À l’oral, cette for­me est nor­ma­le (ce sont deux dates en apposition), mais elle est à éviter à l’écrit.

Mois, saisons, années etc.

Saisons

La pré­po­si­tion est variable. Si on em­ploie le nom de saison sans au­cun com­plé­ment ou dé­ter­mi­nant, on uti­li­se à pour le printemps, en pour les au­tres (cette ir­ré­gu­la­ri­té pro­vo­que de nom­breuses er­reurs) :

au printemps keväällä  en été kesällä en automne syksyllä en hiver talvella

Si on complète le nom d’une ma­niè­re quelconque, la pré­po­si­tion varie :

printemps : Il est venu au/le printemps dernier.  Il viendra le printemps pro­chain.  Il viendra au printemps de l’an prochain.  Il est venu au printemps 2015.

été : Il est venu l’été dernier.  Il viendra l’été prochain.  Il viendra l’été de l’an prochain.  Elle repartira durant l’été 2023 / elle repartira en 2023 en été. [ou, moins fré­quent et net­te­ment moins bon : en été 2023]

automne : Il est venu l’automne dernier. Il viendra l’automne prochain.  Il viendra l’automne de l’an prochain. Le bail expirera à l’automne 2028.

hiver : Il est venu l’hiver dernier. Il viendra l’hiver prochain. Il viendra l’hiver de l’an prochain. La maison a été vendue pen­dant l’hiver 2017 ou durant l’hiver 2017 [ou, moins fré­quent et moins bon : en hiver 2007]

Mois et par­ties du mois

Devant les noms de mois, on uti­li­se nor­ma­le­ment en ou au mois de :

en mai, en juillet, en janvier au mois de mai, au mois de juillet, au mois de janvier en février 1956, en aout 1914

Pour in­di­quer le milieu du mois avec le mot milieu ou mi, on uti­li­se la pré­po­si­tion à. Dans la langue cou­ran­te, il est fré­quent d’omet­tre la pré­po­si­tion :

au milieu du mois de juillet jusqu’au milieu du mois de décembre Il rentrera mi-juin ou à la mi-juin. Nous partons à la mi-juillet ou nous partons mi-juillet. après la mi-juillet ou après mi-juillet jusqu’à la mi-décembre ou jusqu’à mi-dé­cembre

Pour le début et la fin du mois, on uti­li­se la for­me au début de ou à la fin de :

au début du mois d’octobre / au début d’octobre à la fin du mois de septembre à partir de la fin du mois de janvier vers la fin du mois de mai

Dans la langue cou­rante, on peut uti­li­ser les mots début et fin com­me des pré­po­si­tions. Dans ce cas, on n’uti­li­se pas d’ar­ti­cle :

Il est parti fin juin. Ça recom­mencera fin octobre. jusqu’à fin avril ce sera fini début octobre. à partir de début février

On peut ainsi dire indif­fé­rem­ment avec un ar­ti­cle dé­fi­ni (a) ou sans ar­ti­cle (b) :

(a) à partir du début de février
(b) à partir de début février [langue cou­rante]

Atten­tion ce­pen­dant à ne pas mélanger les deux for­mes : à partir *du début février est impropre. Dans la langue cou­rante, on peut aus­si très bien uti­li­ser la for­me com­plè­te au début de et à la fin de (et en cas de doute, il vaut mieux uti­li­ser celles-ci). 

Années, siècles etc.

Devant les années (les millésimes), on n’uti­li­se pas d’ar­ti­cle et on em­ploie la pré­po­si­tion en :

Ce roi est mort en 1206. Le mo­dè­le sortira en 2024. Ils comptent rester en poste jusqu’en 2026. de 2012 à 2021

✋ Con­trai­re­ment au fin­nois, où on peut em­ploy­er le millésime seul (sans le mot vuonna ou l’abrévia­tion v.), en fran­çais la pré­po­si­tion en est obli­ga­toi­re :

Syntynyt 1990 = Né en 1990 [et non pas : *Né 1990]. Kansannousu alkoi 2021. L’in­sur­rec­tion a com­mencé en 2021.

Devant les décennies, on uti­li­se la pré­po­si­tion dans (ou d’au­tres prépositions, se­lon le sens) :

dans les années 1970 dans les années 1830 au début des années 1980 jusqu’à la fin des années 2010

Dans la langue cou­rante, on peut uti­li­ser une for­me abrégée, com­me en fin­nois, es­sen­tiel­le­ment pour dé­si­gner les décennies des années 1900 à 1990 :

dans les années 70 au début des années 80 

Cette for­me abrégée est ce­pen­dant très légèrement fa­mi­liè­re et ne s’em­ploie nor­ma­le­ment pas dans le sty­le écrit soigné.

Devant les millénaires et les siècles, on uti­li­se la pré­po­si­tion à :

au XIXe [dix-neuvième] siècle au Ier [premier] siècle au XXIe [vingt-et-unième] siècle au troisième millénaire au premier millénaire avant notre ère du XVIIe au XIXe siècle

Ne pas oublier qu’en fran­çais (comme en anglais, allemand etc.) les siècles sont comp­tés de façon ordinale et qu’il faut donc ajouter une uni­té au chiffre des cen­tai­nes du fin­nois :

1600-luvulla = au XVIIe [dix-septième] siècle 500-luvulla = au VIe [sixième] siècle 700-luvulla eaa. = au VIIIe [huitième] siècle avant notre ère

ISBN 978-951-39-8092-4 © Jyväskylän yliopisto 2020-2022
Page 26. Les prépositions. Dernière mise à jour : 30.7.2022
Mises à jour après le 15.8.2022