Guide de grammaire française
pour étudiants finnophones

  Index alphabétique

Genre, nombre
accord

Notions et termes utilisés

Le genre des noms à référent non animé

Noms à double genre et homonymes de genre différent

Le genre des noms : cas divers

Le genre des noms propres géogra­phi­ques

L’accord grammatical du verbe

L’accord du sujet après des ex­pres­sions de quantité

L’accord de l’adjectif

Règles diverses concernant l’accord de l’adjectif

Notions et termes utilisés

Des notions sé­man­ti­ques et des termes grammaticaux

En fran­çais et en finnois, les noms, les adjectifs, les pronoms et les ver­bes ont des for­mes variables. Elles peuvent varier selon le nombre (luku), singulier ou pluriel, et, dans le cas des verbes, selon la per­son­ne (persoona).

En français (mais pas en finnois), les mots peuvent également varier selon le genre gram­ma­ti­cal (suku), mas­cu­lin ou fé­mi­nin, du mot dont ils dépendent. Dans certains cas, l’op­po­si­tion entre mas­cu­lin ou fé­mi­nin peut correspondre à une distinction biologique (un chien/une chienne), mais quand le nom a un référent non animé (eloton tarkoite), c’est-à-dire ne désigne pas un être vivant, cette opposition est purement grammaticale et arbitraire.

Dans la majorité des cas, l’opposition de genre est donc une opposition de genre grammatical, qui peut paraitre aléatoire aux apprenants de français comme langue étrangère (par exemple un laboratoire mais une nageoire) et qui doit être mémorisé. Il y a cependant quelques règles générales permettant de prédire le genre gram­ma­ti­cal d’une grande partie de ces mots, voir les tableaux ci-dessous).

En finnois, les mots s’ac­cor­dent aus­si selon le cas grammatical (sijamuoto) : näissä kahdessa pienessä talossa « dans ces deux petites maisons ».

Toutes ces variations en nombre, en genre (en français), en personne et en cas (en finnois) constitutent ce qu’on appelle « l’ac­cor­d gram­ma­ti­cal » (kongruenssi).

Le genre gram­ma­ti­cal

En français, les noms, les pronoms et les adjectifs peuvent avoir deux gen­res gram­ma­ti­caux, mas­cu­lin ou fé­mi­nin. À une époque de l’histoire du fran­çais, la for­me du mas­cu­lin et celle du fé­mi­nin de nom­breux adjectifs étaient devenues iden­ti­ques (et se prononçaient de la mê­me ma­niè­re), ce qui explique pourquoi on dit grand-mère, grand-chose, grand-route, grand-tante etc. Puis on a rétabli la voyelle finale dans la for­me fé­mi­nine (et, à l’oral, la con­sonne finale).

La forme du mas­cu­lin des noms et, moins fréquemment, celle du fé­mi­nin, s’u­ti­li­sent éga­le­ment avec une valeur gé­né­ri­que qui peut représenter tous les signifiés de genre gram­ma­ti­cal mas­culins et fé­mi­nins pris ensemble : les Fran­çais, les usagers, un seul candidat (homme ou femme), une seule victime (homme ou femme), des personnes âgées (homme ou femme), des baleines bleues (mâles ou fe­mel­les) etc.

Quand le nom ren­voie à un ré­fé­rent animé (elollinen, être humain ou animal), il peut varier selon le genre biologique (un enfant/une enfant, un juge/une juge, un chat/une chat­te), mais la grande majorité des noms d’animaux n’ont qu’une seule for­me (souris, abeil­le, baleine, opossum…). Il y a plu­sieurs possibilités, voir le fé­mi­nin des noms et des adjectifs.

Quand le ré­fé­rent du nom est un non animé (chose, objet, notion etc.), le gen­re est arbitraire et il n’y a pas de rapport sé­man­ti­que entre le ré­fé­rent du nom et le gen­re.

Le gen­re a été fixé par l’évolu­tion de la langue. Pendant cette évolution, les chan­gements de gen­re ont été fré­quen­ts, et des chan­ge­ments continuent de se produire, car la langue évo­lue sans cesse. De nom­breux noms du fran­çais ont un gen­re dif­fé­rent de celui qu’ils avaient en latin ou qu’ils ont dans les au­tres langues romanes, ou dans d’au­tres langues, ou dans la langue à laquelle ils ont été empruntés. Parfois, les dictionnaires indiquent un genre qui n’est pas celui utilisé dans la langue cou­rante, voir De nouvelles binocles.

Mots sans genre grammatical

Certains pronoms ou cer­tains éléments de la phra­se n’ont pas de genre gram­ma­ti­cal : ça, plu­sieurs, quel­que chose etc. On dit dans ha­bi­tu­el­le­ment qu’ils sont neu­tres (en latin, ce mot signifie « ni l’un ni l’au­tre », ei kumpikaan). Dans ce Guide, on utilise l’ex­pres­sion « sans genre grammatical », ou, plus brièvement, « sans genre ». Mor­pho­lo­gi­quement, l’ab­sen­ce de genre gram­ma­ti­cal est mar­quée par la for­me du mas­cu­lin (qui était devenue iden­ti­que à celle du neutre lors de l’évolution pho­né­tique du latin vers le fran­çais).

Animé, non animé

Dans cer­tai­nes langues, on fait une distinction entre des noms ou des pronoms qui dé­si­gnent un animé (elollinen, personne ou animal) et ceux qui dé­si­gnent un non animé (objet, idée, notion abstraite etc.). En finnois, le pronom de personne 3 a une for­me pour ren­voy­er à un humain (donc seu­le­ment une par­tie des animés), hän, et une for­me qui renvoie aux animés non humains (les animaux) ou à des non animés (objet, idée etc.), se. Dans la langue cou­ran­te, cet­te distinction est sou­vent effacée et on utilise se pour dé­si­gner des humains éga­le­ment.

En fran­çais, on ne fait gé­né­ra­le­ment pas la distinction entre animé et non ani­mé. Le pronom elle peut ren­voy­er indifféremment à des mots comme amie, souris, di­rec­tri­ce, ta­ble, cuisine, pluie, intention, expérience etc. Cepen­dant, cer­taines for­mes du pronom IL peuvent être dif­fé­ren­tes si le ré­fé­rent du pronom est animé ou non animé : Je pense à lui (animé, mon ami) / J’y pense (non animé, le départ), ou bien nous comptons sur elle (ani­mé, la spécialiste) / nous comptons sur celle-ci (non ani­mé, la nouvelle méthode d’analyse).

L’ac­cor­d grammatical

Comme en finnois, l’ac­cor­d grammatical (kongruenssi) dé­si­gne le fait que quand cer­tains mots ont un rapport syntaxique avec un au­tre, ils peuvent se met­tre (en fran­çais mais pas en fin­nois) au mê­me genre, mas­cu­lin ou fé­mi­nin, et/ou (en fran­çais et en fin­nois) au mê­me nombre, singulier ou pluriel :

Une transformation visible à l’écrit

En fran­çais, l’ac­cor­d est visible ou perceptible dans la for­me écrite d’une séquence de mots (« à l’écrit »), mais le plus souvent il ne s’entend pas quand on pro­non­ce cette séquence ( « à l’oral ») : elles louent quelles voitures ? se pro­non­ce exactement de la mê­me ma­niè­re que elle loue quelle voiture ?, elle loue quelles voitures ? ou elles louent quelle voiture ?

Le gen­re des noms à ré­fé­rent non animé

Dans le cas des noms dé­si­gnant des non animés, le gen­re est arbitraire. La for­me finale du nom permet dans cer­tains cas de déduire le gen­re, mais le plus sou­vent, la seule solu­tion pour connaitre le gen­re d’un nom est d’apprendre le gen­re par cœur ou de consulter un dic­tion­nai­re.

Suffixes indiquant presque tou­jours un nom mas­cu­lin
-ageun voyage, le ramassage (en gé­né­ral dérivés verbaux), le ménage
Exceptions : la nage, une page, une image, une plage, une cage, la rage
-alle métal, le canal
-ardun retard, un pétard
-au, -eauun bureau, un noyau, un maquereau, un château
-etun paquet, un billet
-entl’accident, le talent. Exceptions : la dent, la gent
consonne + inle coussin, le cristallin, le satin. Exception : la fin
-ouun clou, un trou, un cou
-ismele tourisme, l’impressionnisme, le socialisme
-mentle mouvement, un com­plé­ment, le parlement, le classement, le dé­ve­lop­pement
-oirun abattoir, un lavoir, un rasoir, le soir, un loir
-otun complot, un matelot, le trot
Suffixes indiquant presque tou­jours un nom fé­mi­nin
-adeune promenade, une salade, une rasade
-aisonune maison, la salaison, une saison, cette raison
-éeune journée, la levée, la cuillerée, la maisonnée, la dictée, la veillée, une panacée. Exceptions : voir ci-des­sous.
-ence, -ancela conséquence, l’im­por­tan­ce
-essela paresse, la jeunesse
-ettel’assiette, la raquette
-iela psychologie, la furie, une par­tie
-tiél’amitié, la moitié, la pitié
-tion, -sionune station, une émission, la condition, une solution, sa décision
-udel’ha­bi­tu­de, la quiétude, la mansuétude
-urela peinture, l’ouverture, la confiture, la couture

D’au­tres suffixes ne se répartissent pas par gen­re de façon nette, par ex­em­ple les mots en ‑oire : une nageoire, un accessoire, une armoire, un laboratoire, une his­toire, un di­rec­toi­re

Noms en -ée mas­cu­lins

Les noms terminés en -ée sont normalement de genre gram­ma­ti­cal fé­mi­nin, mais un cer­tain nombre de noms d’origine grecque en -ée sont du genre mas­cu­lin. Les trois noms les plus fré­quen­ts sont : le lycée, le musée, le trophée (moins fré­quen­ts : le coryphée, le ca­du­cée, le gy­né­cée, l’é­ly­sée).

Noms à double gen­re et homonymes de gen­re dif­fé­rent

Noms dont le gen­re est flottant

Dans le cas de cer­tains noms, le gen­re gram­ma­ti­cal ne s’est pas fixé de façon dé­fi­nitive. On peut dire indif­fé­rem­ment :

un/une après-midi un/une perce-neige lumikello un/une interview haas­tat­te­lu [le fé­mi­nin est plus fré­quen­t] un/une sandre kuha un/une pamplemousse greip­pi [le mas­cu­lin est plus fré­quen­t] etc.

Certains noms peuvent avoir un genre dif­fé­rent au singulier et au pluriel.

Homonymes de gen­re dif­fé­rent

Un cer­tain nombre de noms homonymes se distinguent par le gen­re gram­ma­ti­cal ; le ré­fé­rent du nom est dif­fé­rent au mas­cu­lin et au fé­mi­nin. Ci-dessous figure une liste des mots les plus fré­quents, avec la traduc­tion en fin­nois pour chaque gen­re :

Homonymes dont le sens varie d’après le gen­re
nom mas­cu­lin fé­mi­nin
aideapulainen, apuriapu
bardebardisilavan viipale
cartouche kartussipatruuna
crêpe kreppikangasohukainen
critique kriitikkokritiikki
garde vartijavartiosto
greffe hovioikeuden kansliaelimen siirto
livre kirjapunta, puoli kiloa
manche kahvahiha
manœuvre sekatyömies[sota- yms.] liike
mémoire muistio, tutkielmamuisti
mode tapa, muotomuoti
moule muottisinisimpukka
mousse laivapoikavaahto
page hovipoikasivu
pendule heiluriseinäkello
physique ulkonäköfysiikka
platine platina[levy-, kasetti-]soitin
poêle kamiinapaistinpannu
poste toimiposti
solde saldo, pl. soldes alennusmyyntisotilaan palkka
somme nokosetsumma
tour kierrostorni
vase maljakkopohjamuta
vapeur höyrylaivahöyry
voile huntu, verhopurje

Le genre des noms : cas divers

De nouvelles binocles

Parfois, la langue cou­rante utilise un gen­re gram­ma­ti­cal « erroné » : le mot binocles (rillit) est donné par les dic­tion­naires com­me mas­cu­lin, mais utilisé couramment au fé­mi­nin, pro­ba­ble­ment par analogie avec le fé­mi­nin lunettes. On a trouvé sur Internet (mai 2021) seu­le­ment 8 occurrences de la suite de nouveaux binocles contre 202 de la suite de nouvelles binocles, et 6 de la suite de gros binocles contre 1380 du fé­mi­nin de grosses binocles. Dans ce cas précis, le non fran­co­pho­ne a donc aus­si intérêt à utiliser le fé­mi­nin : tiens, tu as de nouvelles binocles ? De mê­me, solde (saldo, lop­pu­erä), au pluriel soldes (alen­nusmyynti), est du mas­cu­lin (Soldes géants jättiale), mais beau­coup croient que c’est un fé­mi­nin à cause du nom fé­mi­nin solde « salaire » (palkka).

Cette hésita­tion sur le gen­re est éga­le­ment fré­quen­te dans le cas des mots d’em­prunt, dont le gen­re peut met­tre un cer­tain temps à se fixer de ma­niè­re dé­fi­nitive. Dans cer­tains endroits de Paris, on pouvait en­co­re voir dans les années 1980 des en­sei­gnes in­di­quant Sauna finlandaise, aujourd’hui c’est le mas­cu­lin un sauna qui est de règle. Le mot mo­nospa­ce (tila-auto) était au départ fé­mi­nin (< une voiture) mais est rapidement devenu du mas­cu­lin.

Genre variable en fonc­tion du nombre

Trois noms ont un gen­re dif­fé­rent au sin­gu­lier et au pluriel : amour, délice et orgue. À l’ex­cep­­tion d’or­gues, cou­rant dans l’ex­pres­sion grandes orgues (pääurut), les plu­riels fé­mi­nins amours et délices sont es­sen­tiel­le­ment du style soutenu (beau­coup de fran­co­pho­nes ignorent sans doute cette règle) ou sont utilisés dans ex­pres­sions pra­ti­que­ment figées :

un amour fort vahva rakkaus / des amours anciennes vanhat rakkaudet un vrai délice tosi herkku/ des délices surannées vanhanaikaiset ilot un orgue ancien vanhat urut / des orgues rénovées restauroidut urut

Le pluriel délices est ce­pen­dant tou­jours repris par un pro­nom ou dé­ter­mi­né par un dé­ter­mi­nant au mas­cu­lin dans des constructions com­me un des délices ou le plus grand des délices : Les huitres étaient un de ses plus grands délices.

Mots com­po­sés

Si le nom est com­po­sé de deux noms, le gen­re du nom com­po­sé est pra­ti­que­ment tou­jours celui du pre­mier terme (osa) ; si le premier terme est un ver­be, le gen­re du nom est tou­jours le mas­cu­lin :

une porte ovi + une fenêtre ikkunaune porte-fenêtre ikkunaovi un camion kuorma-auto + une citerne säiliöun camion-citerne säiliöauto un tourne-disque, le savoir-faire, un ouvre-bouteille

Genre des noms de mois

On n’utilise pra­ti­que­ment jamais d’ar­ti­cle devant les noms de mois. Gram­ma­ti­ca­le­ment, ils sont de gen­re mas­cu­lin (com­me le mot mois) :

Février a été ex­cep­tion­nellement doux. Juillet a été pluvieux.

En cas d’incertitude, on peut tou­jours dire le mois de février, le mois de juillet etc.

Tournures elliptiques et noms de mar­ques com­merciales

Les noms comportant des chiffres ou au­tres tournures elliptiques du mê­me gen­re prennent le gen­re du ré­férent :

un 35 tonnes (un camion de 35 tonnes) un mp3 (un lecteur mp3) un six-cylindres en V V-kutonen moottori (un moteur à six cylindres en V) une six-cylindres V-kutonen –auto (une voiture avec un moteur de six cylindres) une 300 chevaux (une voiture de 300 chevaux) un Intel core i9 (un ordinateur à processeur Intel i9) un cinq pièces (un ap­par­te­ment de 5 pièces, pièce est nor­ma­le­ment fé­mi­nin)

Quand un nom propre est utilisé com­me un nom commun dé­si­gnant el­lip­ti­que­ment un objet de telle et telle mar­que (une Renault = une voiture de mar­que Re­nault), le nom prend le gen­re de l’objet qu’il dé­si­gne :

un [téléphone] portable → un Samsung, un LG, un Nokia une voiture → une Renault, une Fiat, une Volvo, une Kia, une BMW un camion → un Renault, un Fiat, un Volvo, un Scania une moto → une Honda, une Harley-Davidson un four à micro-ondes → un Philips, un Moulinex un ordinateur → un Acer, un HP, un Apple etc.

On peut ainsi différencier par ex­em­ple une Kawasaki (une moto de mar­que Kawa­saki) et un Kawasaki (un piano). Parfois le gen­re est flottant :

une/un Brandt (une machine à laver ou un lave-linge), un/une Loewe (un téléviseur ou une télévision)

Œuvres d’art, édifices etc.

La mê­me règle s’applique à d’au­tres tournures où le nom propre dé­si­gne el­lip­ti­que­ment l’auteur ou l’ob­jet :

un Renoir, un Rembrandt (un tableau) À son modelé facilement reconnaissable, on voit tout de suite qu’il s’agit d’un Marie Laurencin (un tableau de Marie Laurencin). Versailles est très grand (le château de Versailles). Notre-Dame sera reconstruite (la cathédrale Notre-Dame). Lascaux est fermée au public (la grotte de Lascaux).

Quand on dé­si­gne une œuvre d’art, une pièce de musique, un film etc., par le nom de son auteur, on uti­li­se l’ar­ti­cle in­dé­fi­ni massif sans genre (for­me du mas­cu­lin singulier) :

du Janequin, du Rossini, du Michelange, du Hugo, du Södergran, du Yourcenar, du Lenôtre, du Truffaut, du Rammstein etc.

Abréviations, sigles

Le gen­re des abréviations et des sigles dépend du nom prin­ci­pa­l con­te­nu dans l’abré­via­tion :

l’ONU (fém.) → l’Organisa­tion (f.) des Nations Unies YK, le TGV → le train à grande vitesse la SNCF → la Société nationale des chemins de fers fran­çais l’UE (fém.) → l’Union (f.) européenne une IVG → une interrup­tion volontaire de grossesse abortti

Noms et sigles étrangers

Dans les abréviations étrangères, on utilise en principe le gen­re qu’aurait le mot en fran­çais. Mais l’usage est parfois hésitant, no­tam­ment quand le sigle est emprunté à une langue qui ne mar­que pas le gen­re ou dans laquelle le gen­re n’est pas apparent (en anglais par ex­em­ple), et les in­co­hé­ren­ces sont fré­quen­tes.

le FBI (bureau = mas­cu­lin), la CIA (agency = agence, fé­mi­nin).

La Alexanderplatz… Quand on utilise sous sa for­me originale un nom d’une langue où exis­tent des distinctions de gen­re (com­me l’allemand), cer­tains lo­cu­teurs donnent au mot le gen­re qu’il aurait en fran­çais : nous avons visité la Alexanderplatz (place est fé­mi­nin en fran­çais) ou devant la Hauptbanhof (gare fé­mi­nin en fran­çais), ce qui revient à attribuer un gen­re erroné au mot al­le­mand d’origine (Platz et Bahnhof sont de gen­re mas­cu­lin) et choque l’oreille du germa­no­phone.

Le gen­re des noms propres géogra­phi­ques

Les dictionnaires unilingues de noms propres mentionnent rarement le gen­re gram­ma­ti­cal des noms propres géo­gra­phi­ques, et pourtant cette informa­tion serait facile à ajouter, et très utile aux ap­pre­nants de fran­çais lan­gue étran­gè­re. Dans cer­tains cas, les lo­cu­teurs fran­co­pho­nes eux-mê­mes peuvent avoir des incertitudes concernant le gen­re et doivent par­fois recourir à une périphrase. Même dans les cas où le nom propre est employé sans ar­ti­cle, connaitre le gen­re du nom peut avoir son im­por­tan­ce, par ex­em­ple pour l’ac­cord de l’ad­jec­tif ou du par­ti­ci­pe passé.

Pays, régions

En règle gé­né­rale, les noms terminés par un e sont du fé­mi­nin : 

la France, l’Allemagne, l’Argentine, l’Inde, l’Alsace, la Bourgogne, la Vendée, la Saintonge, la Provence, la Champagne, la Finlande, la Suède, la Norvège, l’Islande, la Hollande, la Saxe Saksi, la Fionie Fyn-saari, la Scanie Skåne, l’Ostrobotnie Pohjanmaa, la Carélie Karjala etc.
Exceptions : le Belize, le Cambodge, le Mexique, le Zimbabwe (dont l’e final se pro­non­ce /e/) et l’ancien nom de pays Le Zaïre

Tous les au­tres noms de pays ou de régions sont du mas­cu­lin :

le Portugal, le Canada, le Nigeria, le Botswana, le Cap-Vert, l’Iran, Israël (s’utilise sans ar­ti­cle), le Limousin, le Languedoc, le Danemark, le Népal, le Liban, le Pas-de-Calais, le Beaujolais, le Québec, l’Ontario, l’Indiana, le Texas, l’Arizona, le Sahara, le Serengeti

Rivières et montagnes

Le gen­re des noms dé­si­gnant des rivières et des montagnes est variable et ne peut pas se déduire de la for­me du mot :

Noms de fleuves de gen­re mas­cu­lin :
le Rhône, le Rhin Rein, le Danube Tonava, le Nil Niili, le Gange Ganges, le Missouri, l’Amazone

Noms de fleuves de gen­re fé­mi­nin :
la Loire, la Seine, la Meuse Maasjoki, la Moselle Mosel, la Volga, la Tamise Thames-joki

Noms de montagnes de gen­re mas­cu­lin :
le Jura, le Morvan, l’Himalaya, le Caucase Kaukasus, l’Etna, le Nyiragongo, le Katla, le Sinaï

Noms de montagnes de gen­re fé­mi­nin :
les Vosges Vogeesit, les Alpes, les Andes Andit, les Pyrénées, les Appalaches, les Rocheuses Kalliovuoret

Mers, océans, lacs

Les noms de mers sont fé­mi­nins (une mer), les noms d’océans, mas­cu­lins (un océan) ; le gen­re ne pose pas de pro­blè­me quand le mot mer ou océan est ex­pri­mé : la mer Rouge, l’océan Indien. Les noms de lacs sont mas­cu­lins (un lac) :

la Méditerranée, la Caspienne, la Baltique, le Pacifique, l’Atlantique, le Léman, le Ladoga, le Baïkal, le Balaton, l’Erie, le Päijänne, le Saimaa, le Mälaren, le Malawi etc.

En cas d’incertitude, on peut évi­dem­ment dire aus­si la mer Méditerranée, la mer Bal­ti­que, l’océan Pa­ci­fi­que, le lac Ladoga, le Lac Léman etc.

Iles

Les noms d’iles sont en gé­né­ral du fé­mi­nin. Certains prennent un ar­ti­cle, qui in­di­que alors le gen­re. Les noms d’ile au pluriel sont tou­jours du fé­mi­nin :

La Barbade Barbados, la Réunion, la Guadeloupe, les Hébrides, les Antilles, les Philippines, les Kerguelen, les Seychelles, les Maldives, les Malouines etc.
Exception : le Groenland (au Groenland).

Le mas­cu­lin est aus­si pos­si­ble avec des noms d’iles n’étant pas terminés en -e ou -a : Nauru, Kiribati, Tuvalu. Un nom d’ile peut aus­si être du mas­cu­lin s’il dé­si­gne un État :

Cuba est devenu une destina­tion touristique à la mode. Madagascar est très grand.

Même si le nom du pays insulaire ou de l’ile n’a pas d’ar­ti­cle, le gen­re peut se manifester dans l’ac­cord de l’ad­jec­tif ou du par­ti­ci­pe :

Antigua est située dans les Antilles.

Le ré­fé­rent du nom de l’ile peut éga­le­ment affecter le gen­re : St Vincent est mas­cu­lin, Ste Lucie et Ste Hélè­ne fé­mi­nins, de mê­me que les noms espagnols fé­mi­nins com­me Trinidad. En cas d’incertitude, le mieux est d’utiliser la tournure non elliptique : l’ile de Nauru etc.

Le gen­re des noms de villes

Le nom de cer­tai­nes villes, fran­çaises ou étrangères, est pré­cé­dé d’un ar­ti­cle, qui in­di­que le gen­re :

Le Havre, La Baule, le Cap (Kapkaupunki), Le Caire (Kairo)

Mais la plupart des noms de ville sont sans ar­ti­cle et sont ex­té­ri­eu­rement sans gen­re gram­ma­ti­cal. L’absence de mar­que de gen­re peut être embarrassante dans les cas où il faut faire l’ac­cor­d avec un ad­jec­tif ou ren­voy­er à la ville en ques­tion par un pro­nom. Il n’exis­te pas de règles strictes à ce su­jet. En gé­né­ral, les noms de ville sont à ré­fé­rent mas­cu­lin. Seuls quel­ques noms en ‑e de villes célèbres ou d’im­por­tan­ce historique sont net­te­ment fé­mi­nins, no­tam­ment (mais pas uni­que­ment) quand l’ad­jec­tif qui les ac­com­pa­gne a une nuance subjective ou emphatique :

l’ancienne Rome, la nouvelle Byzance Venise est belle.

Les ad­jec­tifs ancien et nouveau entrainent sou­vent une féminisa­tion du nom de ville : Louvain-la-Neuve, la nouvelle Carthage, la nouvelle Jérusalem, l’ancienne Per­sé­polis. Dans les au­tres cas, le nom de ville est mas­cu­lin :

le vieux Marseille, le grand Paris Grenoble est très grand. Le nouveau Stras­bourg Strasbourgin uudet kaupunginosat Il a neigé, Paris est tout blanc. México est très étendu.

On peut dire que le fé­mi­nin est plus solennel, plus subjectif, le mas­cu­lin plus con­cret, sans nuance par­ti­cu­lière : on peut ainsi opposer la vieille Marseille vanha si­vis­tys­kaupunki Marseille et le vieux Marseille Mar­seil­len vanha kaupunki (vanhat kort­telit).

Pour l’étu­diant de fran­çais lan­gue étran­gè­re, il n’est sans doute pas très facile de dis­tin­guer ces nuances avec certitude. En cas de doute, le plus simple est d’utiliser une tournure avec le mot ville :

Grenoble est une grande ville. Athènes est une ville très ancienne.

L’ac­cor­d grammatical du ver­be

Quand le su­jet du ver­be est au singulier, le ver­be s’ac­cor­de au singulier :

L’enfant joue dans le jardin. Tu le vois ? Il est tout content.

Quand le su­jet est au pluriel, le ver­be se met au pluriel

Les enfants jouent dans le jardin. Vous les voyez ? Ils sont tout contents. Pierre et François font de la plongée. Son père et lui partent en vacances. Ils sont restés longtemps. Beaucoup de gens ne lisent jamais de livres.

Ou et ni

Quand les su­jets sont reliés par ou, le nombre du ver­be dépend du sens :

Est-ce que c’est Pierre ou François qui fait de la plongée ? [= seu­le­ment l’un ou l’au­tre] Une casquette ou un chapeau sont né­ces­sai­res pour se protéger des mous­ti­ques. [= les deux]

Quand on uti­li­se les conjonctions ni … ni …, le ver­be peut être au pluriel ou au singulier (le pluriel est ce­pen­dant plus fré­quen­t) :

Ni Pierre ni François ne fait / ne font de la plongée. Ni l’un ni l’au­tre ne viendra / ne viendront.

Personnes grammaticales dif­fé­ren­tes

Quand le su­jet du ver­be représente des personnes dif­fé­ren­tes (au sens gram­ma­ti­cal de persoona), le ver­be s’ac­cor­de d’après les mê­mes règles qu’en finnois :

Toi et moi sommes tou­jours d’ac­cor­d. Jean et moi devons refaire l’examen. Vous et nous en pensons la mê­me chose. Ton ami et toi partirez demain. Vous et mon frère pourriez y aller aus­si.

Dans le fran­çais parlé, il y a sou­vent dislocation ; quand nous est remplacé par on, le ver­be est au singulier, mais le par­ti­ci­pe passé peut s’ac­cor­der :

Ton ami et toi, vous partirez demain. Toi et moi, on est tou­jours d’ac­cor­d. On est tous rentrés complètement crevés.

Dans les pro­po­si­tions re­la­ti­ves

Dans les pro­po­si­tions re­la­ti­ves, le ver­be s’ac­cor­de en gen­re, en nombre et en per­son­ne avec l’an­té­cé­dent (comme c’est le cas en finnois pour le nombre et la per­son­ne) :

Ce n’est pas moi qui ai dit ça. C’est moi qui leur ai annoncé la nouvelle. Toi qui as tou­jours de si brillantes idées, qu’est-ce que tu proposes pour nous sortir de là ? Ils sont allés chez des amis qui ont acheté une maison dans les Alpes. C’est nous qui en avons eu l’idée. C’est peut-être toi et lui qui avez raison.

Dans le cas de le seul, le premier, le dernier etc., le ver­be s’ac­cor­de soit avec le su­jet de la prin­ci­pa­le soit avec la personne de l’an­té­cé­dent :

Nous sommes les seuls qui puissions / qui puissent répondre à cette question. Vain me pystymme vastaamaan siihen kysymykseen.

L’ac­cor­d du su­jet après des ex­pres­sions de quan­ti­té

Accord variable

Les ex­pres­sions de quan­ti­té contenant un élé­ment sin­gu­lier mais ren­voy­ant à un ré­fé­rent pluriel posent le pro­blè­me de l’ac­cor­d. Faut-il ac­cor­der selon la gram­mai­re (su­jet GN sin­gu­lier → ver­be au sin­gu­lier) ou selon le sens (ré­fé­rent pluriel → ver­be au pluriel) ? com­me en fin­nois dans des cas similaires, l’usage n’est pas com­plè­te­ment fixé à ce su­jet, et les deux ma­niè­res d’ac­cor­der sont sou­vent pos­si­bles, mê­me s’il exis­te cer­taines ten­dan­ces à préférer tel ou tel ac­cor­d.

Déterminant de quan­ti­té + nom pluriel

Le ver­be se met au pluriel :

Beaucoup d’élèves ont choisi le fran­çais. Peu de gens font du russe. Combien de per­son­nes ont choisi l’italien ? Environ 30 % des élèves de lycée étudient deux ou trois langues étrangères. Un tiers des élèves sont absents pour cause de maladie.

Bien que for­mellement un tiers de soit un sin­gu­lier, le sens est net­te­ment pluriel, car il s’agit d’une sorte de dé­ter­mi­nant numéral.

Déterminant de quan­ti­té (nom) sin­gu­lier + de + nom pluriel

Le ver­be peut s’ac­cor­der avec l’un ou l’au­tre nom. Dans la langue cou­rante, on préfère de façon gé­né­rale ac­cor­der au pluriel, surtout si dans la phra­se il y a par exem­ple un pro­nom de sens net­te­ment pluriel :

La majorité des gens pense / pensent que les impôts sont né­ces­sai­res. Un très grand nombre de gens est venu / sont venus assister au feu d’artifice. La moitié des élèves a décidé / ont décidé de faire du fran­çais l’an prochain. La majorité des Fran­çais seraient incapables de situer Helsinki sur la carte de l’Europe. La gran­de majorité des Fran­çais prennent leurs vacances au mois d’aout. [*ses va­can­ces serait agram­ma­ti­cal]

Quand le nom sui­vant de est au sin­gu­lier, le ver­be s’ac­cor­de au sin­gu­lier :

La moitié de la garnison a la grippe. Puolet varuskunnasta sairastaa flunssaa.

La plupart de

Dans le dé­ter­mi­nant la plupart de, le nom plupart a perdu sa valeur de nom. Le grou­pe s’est gram­ma­ti­ca­lisé et, s’il est suivi d’un pluriel, on fait tou­jours l’ac­cor­d au pluriel. Si on veut rendre le fin­nois suurin osa + dé­ter­mi­nant sin­gu­lier, le mieux est d’uti­li­ser la plus grande par­tie de. Com­pa­rer :

La plupart des élèves choisissent l’anglais. La plupart des élèves de terminale passent le bac à la session de printemps. La plus grande par­tie du per­son­nel a été mise au chômage par­tiel.

Remar­que : dans l’ensemble, excepté le cas de la plupart de, beau­coup de cas sont su­jets à interpréta­tion et posent des pro­blè­mes aux fran­co­pho­nes eux-mê­mes. On peut donner com­me conseil gé­né­ral que, dans le doute, le mieux est d’uti­li­ser un pluriel.

L’ac­cor­d de l’ad­jec­tif

Adjectifs et par­ti­ci­pes

L’ad­jec­tif et les par­ti­ci­pes ou passés utilisés com­me ad­jec­tifs s’ac­cor­dent en gen­re et en nombre avec le nom (ou le pro­nom) auquel ils se rap­por­tent :

des informations nouvelles, une exposi­tion intéressante, des spectateurs déçus Les histoires d’amour, je les trouve ennuyeuses.

Si l’ad­jec­tif ou le par­ti­ci­pe se rapportent à plu­sieurs noms ou pro­noms, ou à un pro­nom de sens pluriel, ils s’ac­cor­dent au pluriel. Si les noms ou les pro­noms sont de gen­re dif­fé­rent (mas­cu­lin et fé­mi­nin), l’ad­jec­tif ou le par­ti­ci­pe se mettent au mas­cu­lin pluriel :

un garçon et une fille finlandais Dans la pièce, il y avait une chaise et un bureau verts. Sa sœur et lui sont partis.

Un nom pluriel peut être accompagné de plu­sieurs ad­jec­tifs qui peuvent être chacun au sin­gu­lier, si cha­que ad­jec­tif ca­ra­cté­ri­se seu­le­ment un des élé­ments de l’ensemble :

les délégations fran­çaise et al­le­mande (= la déléga­tion fran­çaise et la déléga­tion al­le­man­de)  les Républiques tchèque et slovaque  — le principe de la division des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire lainsäädäntö-, toimeenpano- ja tuomiovallan jakamisen periaate les minorités suédophone et samie de Fin­lan­de

Ad­jec­tif employé com­me ad­ver­be

De nom­breux ad­jec­tifs s’em­ploient com­me ad­ver­bes. Ils sont dans ce cas sans genre (c’est-à-dire for­mel­le­ment au mas­cu­lin sin­gu­lier) et in­va­ria­bles :

Il chante faux. hacher les ognons très fin Cette voiture coute cher. Elle s’ha­bil­le jeune. Hän pukeutuu nuorekkaasti.

On trouve le mê­me emploi dans diverses ex­pres­sions :

sentir bon tuoksua hyvälle peser lourd painaa paljon voir clair ymmärtää faire vieux näyttää vanhalta parler fort puhua kovaan ääneen etc.

Inversement, des ad­ver­bes peuvent être employés com­me ad­jec­tifs. Ils restent in­va­ria­bles :

Ta robe est très bien. Ces livres sont bon marché. La soirée était pas mal. Elle est vraiment trop, ta copine !

Règles diverses concernant l’ac­cor­d de l’ad­jec­tif

Avoir l’air

Dans l’ex­pres­sion avoir l’air + ad­jec­tif, l’ad­jec­tif peut s’ac­cor­der avec le mot air au mas­cu­lin (elle a l’air étonné), ou s’ac­cor­der avec le su­jet, et se met­tre au fé­mi­nin si celui-ci est fé­mi­nin (elle a l’air étonnée). En principe, les deux constructions ont un sens très légèrement dif­fé­rent :

Elle avait l’air étonné. = mot à mot Hänellä oli yllättynyt ilme.
Elle avait l’air étonnée. = mot à mot Hän näytti yl­lät­ty­neel­tä.

mais on les em­ploie couramment l’une à la place de l’au­tre, la plupart du temps sans chercher à ex­pri­mer cette nuance de sens. Si le grou­pe no­mi­nal est in­tro­duit par un ar­ti­cle in­dé­fi­ni, on fait tou­jours l’ac­cor­d avec le nom air (mas­cu­lin) : Elle avait un air étonné.

Accord variable

Certains ad­jec­tifs et cer­tains par­ti­ci­pes sont in­va­ria­bles quand ils sont an­téposés, mais s’ac­cor­dent quand ils sont post­po­sés : nu, demi-, ci-inclus, ci-joint, compris, ex­cep­té :

une demi-journéeune journée et demie
il était nu-piedsil avait les pieds nus
ci-joint l’attestation…l’attesta­tion ci-jointe
ci-inclus l’autorisation…l’ autorisa­tion ci-incluse
tous, y compris les fillestous, les filles comprises
tous, excepté les garçonstous, les garçons exceptés

Quand ils sont an­té­po­sés, les par­ti­ci­pes ci-joint, ci-inclus, y compris et excepté se com­por­tent com­me des pré­po­si­tions in­va­ria­bles.

Accord des mots d’emprunt

Les mots d’emprunt étrangers dé­si­gnant par ex­em­ple des nationalités sont sou­vent in­va­ria­bles : une tradi­tion bantou, la culture maya. L’usage est parfois un peu flottant (on trouve aus­si par ex­em­ple le fé­mi­nin bantoue). Certains de ces ad­jectifs se sont intégrés dans le système gram­ma­ti­cal du fran­çais : le mot sami (saamelainen) s’ac­cor­de en gen­re et en nombre : les Samis, la culture samie.

Accord des ad­jec­tifs dé­si­gnant des couleurs

1. Les ad­jec­tifs dé­si­gnant des couleurs ont un comportement par­ti­cu­lier. Un nom­bre limité d’ad­jec­tifs s’ac­cordent en gen­re et en nombre :

rouge punainen, brun ruskea, jaune keltainen, rose vaaleanpunainen, violet violetti, pourpre purp­pu­ran­pu­nai­nen, vert vihreä, bleu sininen, blanc valkoinen, gris har­maa, noir musta, mauve lilanvärinen, fauve punaruskea, écarlate kirkkaanpunainen

Tous les au­tres ad­jec­tifs de couleur sont en gé­né­ral des noms utilisés com­me ad­jec­tifs, et ils restent in­va­riables :

une jupe lilas lilanvärinen hame (lilas sireeni), des chaussures marron tum­man­rus­keat kengät (marron hevoskastanja), les foulards orange oranssiväriset huivit, des tailleurs crème kermanväriset jakkupuvut

Exceptions : mauve (malva), pourpre (purppura) et rose (ruusu) sont aus­si des noms, qui s’utilisent en­co­re com­me tels, mais ils s’ac­cor­dent au pluriel quand ils sont uti­li­sés com­me ad­jec­tifs.

Devant la maison poussaient des pensées blanches et violettes. Les asperges pourpres (ou violettes) sont le mê­me végétal que les asperges blanches, mais elles sont récoltées à un stade un peu plus avancé. Offrez à vos murs ce papier peint à carrés verts et roses qui va constituer la plus belle des pa­ru­res design.

2. Les ad­jec­tifs de couleur qui s’ac­cor­dent en gen­re et en nombre sont in­va­ria­bles quand ils sont carac­té­ri­sés par un au­tre ad­jec­tif (clair, sombre, pâle, foncé etc.) ou un nom qui en précise la nuance (sävy) :

une veste vert clair, une robe vert foncé, une jupe blanc cassé, des voitures bleu métallique, une couverture vert olive

Bon à savoir pour les étu­diants de fran­çais lan­gue étran­gè­re : beau­coup d’usagers de la langue ignorent ou ont oublié les deux règles 1. et/ou 2., ou les oublient par inadvertance. Il ne faut donc pas s’étonner de trouver dans les productions écrites et orales des fran­co­pho­nes de nom­breu­ses oc­currences d’ad­jec­tifs in­va­ria­bles ac­cor­dés : des bas *marrons (= des bas marron), des chaussettes *oran­ges (= des chaussettes orange), des rayures *vertes olives (= des rayures vert olive) etc. [ex­em­ples trou­vés sur Internet]. Bien que les manuels de fran­çais (et no­tam­ment ceux produits en Finlande) men­tion­nent cette règle sys­té­ma­ti­que­ment com­me s’il s’agissait d’une règle capitale, on peut con­si­dé­rer ces « fautes d’orthographe » com­me bé­ni­gnes (elles ne sont que le pro­lon­gement logique de l’ac­cor­d de noms ad­jec­tivés com­me mauve, rose etc.). Cepen­dant, elles restent pour l’instant con­trai­res à la norme du code écrit strict et doivent être évitées dans la produc­tion écrite.

Accord d’ad­jec­tifs multiples

Si le nom est caractérisé par plu­sieurs ad­jec­tifs de couleur, l’ac­cor­d de l’ad­jec­tif dé­pend du sens : une étof­fe blanche et rouge (valkoinen ja punainen kangas) signifie une étof­fe qui a des par­ties blanches et d’au­tres rouges ; des drapeaux bleus, blancs, rouges (si­ni­siä, valkoisia ja punaisia lippuja) ne sont pas iden­ti­ques à des drapeaux bleu blanc rouge (trikolorilippuja). De mê­me, une photo noir et blanc dé­si­gne une photo qui n’est pas en couleur, alors qu’une table noire et blanche est une table en par­tie noire et en par­tie blanche. Autres ex­em­ples:

une jolie jupe verte et jaune kaunis vihreä ja keltainen hame un beau perroquet à la jupe vert et jaune kaunis vihertävän keltaisen värinen papukaija

ISBN 978-951-39-8092-4 © Jyväskylän yliopisto 2020-2022
Page 4. Genre, nombre, ac­cor­d. Dernière mise à jour : 107.8.2022
Mises à jour après le 15.8.2022