Guide de pro­non­cia­tion française pour apprenants finnophones
Série 20 — Structures grammaticales et idiomatiques diverses

Exercice 1 [0’00]

Pronom complément seul avec auxiliaire modal

Dans les mots monosyllabiques comme je, te, se, le etc., e s’élide [heittyy] régulièrement devant voyelle : j’écoute, il t’aime, on s’habille, l’écran etc. Dans la langue parlée, cet e tombe également devant consonne : chez le dentiste ʃᴇldɑ̃tist, je discute ʒdiskyt, je pense ʃpɑ̃s, je te dis ʃtɶdi. Cet exercice présente des exemples aves les pronoms me et te compléments d’un verbe à l’infinitif après un auxiliaire modal (pouvoir). Observer le changement de rythme entre la forme affirmative et la forme négative, et entre le présent et le passé composé. Ces structures de base sont extrêmement fréquentes en français.

Tu peux me téléphoner.
Tu ne peux pas me téléphoner.
Tu as pu me téléphoner.
Tu n’as pas pu me téléphoner.
Je peux te voir.
Je ne peux pas te voir.
J’ai pu te voir.
Je n’ai pas pu te voir.
Il peut me parler.
Il ne peut pas me parler.
Il a pu me parler.
Il n’a pas pu me parler.
Tu peux me voir.
Tu ne peux pas me voir.
Tu as pu me voir.
Tu n’as pas pu me voir.

Exercice 2 [1’15]

Verbes à pronom réfléchi, formes simples et formes composées

Comme l’exercice précédent, cet exercice présente des exemples de e non pro­non­cé dans des mots monosyllabiques comme je, te, me, se etc. Quand deux monosyllabes terminés par e se suivent, on pro­non­ce en général l’un des deux e, selon le modèle indiqué ci-dessous. Mais chaque locuteur a ses habitudes personnelles, et même les groupes pro­non­cés ha­bi­tuel­le­ment d’une seule manière peuvent être pro­non­cés par certaines per­son­nes d’une fa­çon dif­férente (le modèle le plus fréquent est indiqué en premier) :

ce que (ce que tu veux) : pro­non­cé habituellement skɶ (sɶk possible)
je me (je me prépare) : ʒɶm ou ʒmɶ
je le (je le veux) : ʒɶl ou ʒlɶ
je te (je te vois) : ʒɶt ou ʃtɶ
de ne (de ne pas le faire): pro­non­cé habituellement dɶn (dnɶ possible)
de le (de le dire) : dɶl ou dlɶ
de me (de me parler) : dɶm ou dmɶ
de te (de te presser) : pro­non­cé habituellement dɶt (tːɶ possible).

Dans les phrases de cet exercice, ne négatif n’est pas employé (langue parlée).

D’habitude, le matin, je me lève tôt.
Ce matin, je me suis levée tard.
Dimanche, je me suis pas levée avant midi.
Il faudrait pas que tu te lèves trop tard.
Je me lave les cheveux tous les jours.
Moi je me les lave plus du tout au shampoing.
Il faudrait qu’on se voie plus souvent.
C’est vrai, la dernière fois qu’on s’est vus, c’était il y a un an.
Tu t’es jamais demandé pourquoi on se voit si rarement ?
Si, je me le suis souvent demandé.
Je me suis pas encore décidée pour la date des vacances.
Eh bien, il serait grand temps que tu te décides !
Sinon, on risque de plus trouver de billets d’avion bon marché.

Exercice 3 [3’17]

Place du pronom rien complément de verbe direct (langue parlée)

Cet exercice donne des exemples de l’utilisation et du changement de place du pronom rien complément de verbe direct dans la langue parlée, où le mot ne négatif n’est pas utilisé.

  • aux temps simples, le pronom rien en fonction de complément de verbe direct se place après le verbe ;
  • aux temps composés (passé composé, plus-que-parfait…), rien se place entre l’auxiliaire et le participe passé, à la place où se trouverait le mot pas ;
  • après un auxiliaire modal (pouvoir, devoir), aux temps simples rien se place avant le verbe à l’infinitif et avant un autre pronom qui précède ce verbe , je veux rien te dire :
  • après un auxiliaire modal (pouvoir, devoir), aux temps composés, rien se place après le verbe modal et avant le verbe à l’infinitif, j’ai pu rien faire (dans la langue écrite, il se place entre l’auxiliaire et le participe, je n’ai rien pu faire ;
  • et avant un autre pronom qui précède ce verbe, j’ai pu rien lui dire (dans la langue écrite, rien se place entre l’auxiliaire et le participe, je n’ai rien pu lui dire).

Tu manges rien.
Tu as rien mangé.
Tu veux rien manger ?
Tu veux manger quelque chose ?
Je te demande rien.
J’ai voulu rien acheter.
J’ai pu rien acheter.
Je t’ai rien demandé.
Je veux rien te demander.
Je lui dis rien.
Je lui ai rien dit.
On me dit jamais rien.
On m’a jamais rien dit.
On veut jamais rien me dire.

Exercice 4 [4’30]

Rien à + infinitif

Comme ces phrases sont de la langue parlée, on ne fait pas de liaison entre rien et à (cette liaison est possible dans la langue écrite).

  • ne négatif non utilisé
  • tu élidé en t’ devant voyelle
  • il y a prononcé ja

J’ai rien à faire. ʒeʁjɛ̃afɛʁ
J’ai rien à te dire. ʒeʁjɛ̃adːiʁ
Il y a rien à attendre de lui.
J’ai plus rien à me mettre.
Il y a plus rien à faire.
T’as rien à te reprocher.
Il y a rien de plus simple.
T’as rien à manger ?
Il y a rien d’autre.
T’as rien de mieux à proposer ?
Vous avez rien de plus grand ?
Vous auriez rien de moins cher ?

Exercice 5 [5’36]

Structures fréquentes avec pronoms, occlusives sonores et assimilation de sonorité
  • l final de il non prononcé
  • e non prononcé dans ce je te me

Qu’est-ce qu’il t’a dit ? kᴇskitadi
Qu’est-ce qu’il t’a donné ? kᴇskitadone
Qu’est-ce qu’il t’a demandé ? kᴇskitadmɑ̃de
Ce qu’il te dit pas skidːipa, c’est qu’il a aucune intention de partir.
Ce qu’il t’a pas dit skitapadi, c’est qu’il a déjà été marié.
C’est tout ce qu’on m’a proposé.
C’est tout ce qu’on te demande. sᴇtuskõdːɶmɑ̃d
C’est tout ce qu’il m’a dit. sᴇtuskimadi
C’est ce qu’il me disait souvent.
C’est ce que je me suis dit aussi.
Je sais pas ce qu’il t’a donné.
Je sais pas ce que ça veut dire ʃsepasksavødiʁ.
Je sais pas à quoi ça sert.
Tu sais ce qu’on m’a proposé ?
Je sais pas ce qu’ils t’ont dit. skitõdi
Ils l’ont pas dit et ils me le diront pas.

Exercice 6 [7’08]

jak, japak traduction de vain, pelkästään (ei pelkästään)

Dans la langue courante et parlée, on utilise abondamment la construction il n’y a que… + pronom relatif, prononcée jak. Elle est pratique pour rendre l’idée de l’adverbe finnois vain précédant un sujet, mais elle permet également de faire porter la restriction sur d’autres éléments que le sujet de la phrase. La construction de la phrase et la forme du pronom relatif varient d’après la fonction du mot extrait. Dans la relative introduite par il n’y a que, le verbe est le plus souvent au subjonctif, mais on trouve de nombreux cas avec indicatif. Cette construction s’emploie aussi couramment à la forme négative . Elle se réduit alors à japak.

Il y a que ça qui jaksaki l’intéresse.
Il y a pas que ça qui japaksaki m’inquiète.
Il y a que pour ça qu’il fasse des efforts.
Il y a que lui qui jaklɥiki puisse vous aider.
Il y a qu’avec ça qu’on le convaincra.
Il y a que lui à qui ça plaise.
Il y a qu’avec lui que je m’entends bien.
Il y a pas que ça japaksa qui me paraisse bizarre.
Il y a pas que ça qu’on puisse lui reprocher.
Il y a pas que toi japaktwa qui saches cuisiner.
Il y a pas qu’à eux que ça pose japakaøksapoz des problèmes.

Exercice 7 [8’36]

Interrogation partielle

Exemples de phrases interrogatives avec mots interrogatifs variés (interrogation partielle, Grammaire)

Quand est-ce que tu viendras ?
Quand est-ce que ce sera prêt ?
Quand est-ce que vous aurez fini ?
Qu’est-ce que tu regardes ?
Chez qui est-ce que tu loges ?
Pourquoi est-ce qu’il refuse ?
Avec qui est-ce que vous avez parlé ?
Comment est-ce qu’ils ont compris ?
Depuis quand est-ce que Serge est là ?
Qui est-ce que vous avez choisi ?
Combien est-ce que ça coute ?
Qu’est-ce tu veux que je te dise ?
Qu’est-ce tu veux que ça me fasse ?
Qu’est-ce tu veux que j’y fasse ?

Exercice 8 [10’07]

faire (+ infinitif)

Je vais me faire un café, j’en ai vraiment besoin.
Moi je m’en suis fait un à l’instant.
Ils se sont fait construire un nouveau garage.
Et ils se sont aussi fait installer une véranda.
Il s’est fait faire un nouveau costume.
Je compte m’en faire faire un aussi.
Moi je m’en suis fait faire un pour le mariage de ma sœur.
Il a l’intention de se faire faire un tatouage.
Moi, je m’en ferais pas faire, c’est plus vraiment tendance.
Et puis après c’est difficile de se le faire enlever.
Louise s’est fait voler son sac dans le métro.
Je me suis fait voler mon vélo près de la fac.

Exercice 9 [11’49]

Variantes de il y en a

Le verbe il y a est aussi fréquemment utilisé à des temps composés, et après un verbe comme devoir ou ça se peut [voi olla että]. De plus, il est fréquemment utilisé avec le complément de verbe en, repris éventuellement par un déterminant-pronom. Cet exercice présente quelques exemples de formes possibles de il y a.

Il doit y en avoir eu.
Il doit y en avoir eu un.
Il doit y en avoir eu plusieurs.
Il doit y en avoir eu beaucoup.
Il doit y en avoir eu aucune.
Il devrait pourtant y en avoir eu.
Il ne peut pas ne pas y en avoir.
Ça se peut qu’il y en ait.
Ça se peut qu’il y en ait une.
Ça se peut qu’il y en ait quelques-uns.
Ça se peut qu’il y en ait même plusieurs.
Ça se peut qu’il y en ait aucune.
Ça se peut qu’il y en ait pas du tout.

Exercice 10 [13’14]

Verbe falloir

Devant le verbe il faut, le pronom il peut être

  • prononcé il dans la langue écrite, courante et parlée ;
  • prononcé i (l non prononcé), dans la langue courante et parlée ;
  • non prononcé, dans la langue parlée.
  • Devant les formes composées (il a fallu, il aurait fallu), on conserve toujours il, prononcé il.

    Cet exercice donne des exemples de ces différentes prononciations.

Il faut que je le lui dise.
Il faut que vous leur en parliez.
Il faut que vous le leur rappeliez.
Il faut absolument que tu te l’achètes.
Il faut que tu les en convainques.
Il faut qu’elle s’en souvienne.
Il faut qu’ils se le procurent.
Il faut qu’on lui en achète un.
Il aurait fallu que vous le lui disiez avant.
Il aurait fallu que tu leur en parles plus tôt.
Il aurait fallu qu’on le lui rappelle.
Il aurait fallu que je lui en achète un.

Exercice 11 [14’47]

Structures grammaticales et constructions idiomatiques diverses
  • propositions complétives
  • propositions interrogatives indirectes
  • phrases pseudo-clivées
  • phrases pseudo-clivées, variantes avec si
  • construction causale c’est pas que

Elle m’a dit qu’elle resterait chez nous une semaine.
Il m’a dit que c’était bien.
Je ne sais pas qui c’est ni ce qu’il veut.
Je ne sais pas ce qu’elle fait comme études.
Je croyais pas que ce serait si dur.
Je savais pas si c’était une bonne idée.
Je savais pas à qui demander ce renseignement.
J’ai demandé s’il y aurait moyen d’échanger le pull.
Est-ce qu’il y aurait moyen de le faire changer d’avis ?
Rien à faire, il n’y a pas moyen de le convaincre.
S’il y a quelque chose que je peux pas supporter, c’est de devoir faire la queue.
S’il y a un truc qui m’énerve, c’est les contrôles de sécurité dans les aéroports.
Ce qu’il y a de bien avec cette veste, c’est qu’elle va avec tout.
Ce qu’il y a de bien avec lui, c’est qu’il est toujours de bonne humeur.
Ce qu’il y a de bien avec ce cours, c’est qu’il est très varié.
Ce qui me plait pas avec ces chaussures, c’est qu’elles sont très salissantes.
Ce qui me dérange dans ce projet, c’est qu’on sait pas qui va devoir payer.
C’est pas que ça m’intéresse pas, mais j’ai pas le temps de continuer.
C’est pas qu’il soit paresseux, il est pas motivé, c’est tout.
C’est pas que ça nous dise rien de sortir, mais on est un peu fatigués.
ISBN 978-951-39-7388-9 © Jean-Michel Kalmbach 2018-2022 | Version 1.0 | Mod. 13.7.2021