Guide de grammaire française
pour étudiants finnophones

  Index alphabétique

Le pronom
faible celui/ce

Formes et caractéristiques

Erreurs à éviter

Antécédent de relative

Antécédent de participiale

Élément de construction pré­po­si­tion­nelle

Ce allomorphe de ça et variante de il conjugateur

Emplois figés de ce

Ce en apposition

Lire aussi...

Comparaison français ce vs. finnois se

Type de relative et forme du pronom

Celui vs celui-là

Construction attributive vs phrase clivée

L’antécédent de proposition relative en finnois

Formes et ca­rac­té­ris­ti­ques

Une for­me faible

Le pronom celui/ce est la base qui sert à for­mer les pronoms démonstratifs celui-ci et celui-là et ceci, cela, ça (ça est la for­me réduite de cela). Il doit être dis­tin­gué de ces pronoms, car son comportement est dif­fé­rent.

Le pronom celui/ce est une for­me faible. Il ne peut pas être utilisé comme for­me pleine après une préposition ou comme for­me détachée ou focalisée. On ne peut pas dire par exem­ple *J’ai choisi celui, *Celle est intéressante, *Je n’avais pas pensé à ce. Le pronom celui/ce est normalement sou­te­nu par un élément qui en complète le sens, le plus sou­vent une pro­po­si­tion re­la­ti­ve ou une cons­truc­tion pré­po­si­tionnelle : celui qui a dit ça, celle du haut, ce à quoi tu penses etc.

Cependant, dans cer­tains cas limités, la for­me ce peut être utilisée comme for­me pleine, voir ci-des­sous.

a. Les for­mes celui, celle, ceux, celles ren­voient à un antécédent (korrelaatti) qui est un groupe nominal. Ce sont des for­mes faibles du pronom IL.

b. La for­me ce ren­voie à un antécédent qui n’est pas un groupe nominal (par ex­em­ple un pronom in­dé­fi­ni, une phra­se, un ver­be, une idée etc.). Le pronom ce est donc une for­me faible de la série des for­mes du pronom ÇA.

Le pronom faible celui/ce
Antécédent GN (for­me faible de IL)
singulierpluriel
celui
ceux
celle
celles
Antécédent non GN (for­me faible de ÇA)
ce
Alternance for­me faible / for­me pleine

Le pronom faible celui, ce doit être complété par un élément pour pouvoir être uti­li­sé comme constituant de la phra­se.

1. Il peut être complété par un affixe (jälkiliite) -ci ou -là (ou -la sans accent grave après ce) et devient alors un pronom démonstratif à part entière (täysivaltainen) ; ces pronoms « démonstratifs » sont éga­le­ment utilisés comme des formes du pronom IL :

Les pro­noms dé­mons­tra­tifs
à an­té­cé­dent groupe nominal
singulierpluriel
celui-ci
celui-là
ceux-ci
ceux-là
celle-ci
celle-là
celles-ci
celles-là
à an­té­cé­dent non groupe nominal

ceci / cela / ça


Remarques  :
a. Les formes de celui sont reliées à l’affixe ci/là par un trait-d’union (celle-ci, ceux-là), mais les formes de ce sont reliées directement à l’affixe, sans trait-d’union  ;
b. quand il est relié à ce, l’affixe n’a pas d’accent grave  ;
c. la for­me ça est le résultat de la contraction de cela  ; dans cer­tains cas, le pronom ce peut être utilisé seul comme for­me pleine (voir ci-des­sous)  ;
d. Il existe une forme çà (avec accent grave), qui est un ancien adverbe de lieu utilisé dans certaines expressions (çà et là, de çà, de là).

2. Le pronom faible est aus­si sou­vent complété par une pro­position re­la­ti­ve ou par­ti­ci­pia­le, ou une construction pré­po­si­tion­nelle. Com­pa­rer :

Comme couleur de la voiture, j’ai pris celle-là.
Comme couleur de la voiture, j’ai pris celle qui était im­mé­dia­tement disponible.
Elle a choisi ceux-là.
Elle a choisi ceux de devant.
Elle a choisi ceux qui sont devant.
Cela me parait bizarre.
Ce qu’il a dit me parait bizarre.
Je n’ai pas bien compris ça.
Je n’ai pas bien compris ce que tu as dit.

Erreurs à éviter

Celui/ce ne sont pas des pronoms indépen­dants

Beaucoup de con­fu­sions et d’er­reurs fré­quen­tes chez les ap­pre­nants de français fin­no­phones (et au­tres) peu­vent être évitées si on se rappelle que les pronoms faibles celui/ce ne peu­vent pas être uti­li­sés seuls. Des phra­ses comme

*Celui m’a plu. *Je pense à celle. *Ce me dérange. *Ils sont venus avec ceux.

sont agram­ma­ti­cales. Le mot ce peut parfois être uti­li­sé comme su­jet (dans le ver­be c’est, voir ci-des­sous), mais il ne peut ja­mais être employé seul par exem­ple com­me com­plé­ment de ver­be (*il a dit ce).

Attention à l’influence du finnois

En finnois, le mot se peut être un pronom et un déterminant avec dif­fé­ren­tes va­leurs. Il ne faut pas confondre :

se déterminant démonstratif Se tuoli on vanha. Cette chaise est vieille.
se déterminant à valeur d’ar­ti­cle dé­fi­ni Joko korjasit sen tuolin? Alors, tu as réparé la chaise ?
se déterminant cataphorique Se tuoli, jonka ostit on rikki. La chaise que tu as achetée est cassée.
se pronom à antécédent GN Korjaan sen huomenna. Je la répare demain.
se pronom à antécédent GN devant re­la­ti­ve Se, jonka korjasit, ei kestänyt kauan. Celle que tu as réparée n’a pas résisté longtemps.
se pronom à antécédent non GN Se olisi tosi kivaa! Ça serait vraiment sympa.
se pronom à antécédent non GN devant re­la­ti­ve Se, mitä sanoit, oli mielenkiintoista. Ce que tu as dit était intéressant.

Exemples d’er­reurs typiques constatés dans des examens d’entrée ou au­tres travaux écrits (voir Confusions induites par le finnois) :

*Ces qui ont terminé peuvent sortir.→ Ceux qui ont terminé peuvent sortir.
*Il qui a dit ça a raison.→ Celui qui a dit ça a raison.
Je choisis *les qui me plaisent. →Je choisis ceux qui me plaisent.
Elle habite dans *cette qui est devant.→ Elle habite dans celle qui est devant.
*Celles ne *la plaisent pas. → Elles ne lui plaisent pas. ou Celles-ci/celles-là ne lui plaisent pas.

Antécédent de re­la­ti­ve

Finnois se vs ce/celui

Le pronom faible celui/ce est uti­li­sé comme for­me faible des pronoms IL ou ÇA quand ils sont antécédents d’une pro­po­si­tion re­la­ti­ve :

Tu vois ces maisons ? Celle qui [la maison qui] est verte est la nôtre. Rejoue-moi cette sonate, c’est celle que [la sonate que] je préfère. Ceux qui [les personnes qui ]ont terminé leur examen peuvent sortir. Ceux qui habitent à la campagne sont obligés d’avoir une voiture. Celui qui saura répondre à cette ques­tion aura cer­tai­nement le prix Nobel ! Il y a plu­sieurs ré­pon­ses pos­si­bles à cette question, mais je n’avais pas pensé à celle que vous proposez. Une brochure gratuite prévue pour les étudiantes sera envoyée à tou­tes celles qui en feront la demande.

ce quice à quoice pour quoice envers quoi
ce quece sur quoice à partir de quoice avec quoi
ce dont (ce + de quoi)ce contre quoice vers quoice vis-à-vis de quoi etc.

Dis ce que tu penses. Ce qui m’a bien plu, c’est la musique du film. Elle ne pensait déjà plus à ce dont on avait dit à son su­jet.

Dans les deux cas, on uti­li­se en finnois le pronom se. Quand se ren­voie à un groupe nominal (ex­em­ples a et b), il peut se met­tre au pluriel ; quand il ne renvoie pas à un groupe nominal, il est toujours au singulier :

a) Se, jota ajattelet celui à qui tu penses
b) Ne joita ajattelet ceux à qui tu penses
c) Se, mitä suunnittelet ce que tu projettes

Normalement, en finnois on uti­li­se le pronom relatif joka quand l’antécédent est un GN et mikä quand ce n’est pas un GN (pronom in­dé­fi­ni, phra­se, idée etc.). On peut donc différencier  :

Se, jota ajattelet celui à qui tu penses
Ne, joita ajattelet ceux à qui tu penses
Se, mitä ajattelet ce à quoi tu penses

Mais dans le fin­nois par­lé, on uti­li­se fré­quem­ment mikä à la place de joka. Dans le finnois parlé, il faut donc savoir faire la dif­fé­ren­ce entre

Se, mitä ajattelet
(antécédent non GN)
ce à quoi tu penses
Se, mitä ajattelet
(antécédent GN kirja, fin­nois par­lé)
celui auquel tu penses
Com­pa­rai­son finnois-fran­çais

En finnois, le pro­nom en fonc­tion d’an­té­cé­dent de re­la­ti­ve n’a pas de for­me par­ti­cu­liè­re : on uti­li­se le pro­nom se ha­bi­tu­el, qui peut ren­voy­er à un grou­pe no­mi­nal ou à n’importe quel au­tre constituant de phra­se. Plus rarement, on peut uti­li­ser le pro­nom à ré­fé­rent humain hän com­me an­té­cé­dent du relatif : hän joka sanoo. (voir ex­em­ples dans le Pronom IL) Dans la langue cou­rante (écrite et parlée), c’est le pro­nom se qui remplit cette fonction.

Il n’y a donc pas de distinc­tion dans le finnois cou­rant entre le pro­nom an­té­cé­dent de re­la­ti­ve à ré­fé­rent humain et celui à ré­fé­rent non humain. De plus, on em­ploie cou­ram­ment dans le finnois parlé le pro­nom se à la place de hän. Dans la langue cou­rante, le finnois uti­li­se donc un seul mot, là où le fran­çais uti­li­se quatre for­mes dif­fé­ren­tes :

se/il/ce : com­pa­rai­son fran­çais-finnois
Type de pro­nom fran­çais finnois
pronom à an­té­cé­dent GN su­jet de ver­beilse (hän)
pronom à an­té­cé­dent GN devant re­la­ti­veceluise
pronom à an­té­cé­dent non GN su­jet de ver­beçase
pronom à an­té­cé­dent non GN devant re­la­ti­vecese

Antécédent de participiale

Le pronom celui (celle, ceux, celles) peut aus­si être uti­li­sé comme su­jet de cons­truc­tions participia­les, qui sont équi­va­lentes par le sens à une pro­po­si­tion re­la­ti­ve :

ceux qui ont terminé = ceux ayant terminé ceux qui sont en famille = ceux étant en famille à tou­tes celles qui n’ont pas essayé ce produit = à tou­tes celles n’ayant pas essayé ce produit Les candidats ayant été retenus sont ceux ayant déjà une expérience professionnelle. Le conférencier considère que « la nécessité d’une formation à l’écologie s’impose plus que celle ayant trait à l’économie… » n’ayant pas pu s’inscrire à temps peuvent en­co­re le faire en envoyant un courriel. Malheureusement, la plupart desdits jeux sont quasiment iden­ti­ques à ceux étant sortis chez le concurrent Nintendo.

Ces par­ti­ci­pes sont des for­mes ver­bales (ayant = qui a). Il ne faut pas les confondre avec des ad­jec­tifs (éner­vant, vieux, amusant). On uti­li­se le pro­nom celui seu­le­ment devant des cons­truc­tions re­la­ti­ves, participiales ou pré­po­si­tionnelles, mais pas de­vant un ad­jec­tif. Quand on reprend un GN con­te­nant un ad­jec­tif, on uti­li­se sim­ple­ment l’ar­ti­cle dé­fi­ni :

Grand fan de dragibus Haribo, il se trouve que j’aime tout par­ti­cu­lièrement les verts et les noirs, bien meilleurs que les au­tres selon moi.  Ce ne sont pas les exem­ples qui manquent, aus­si avons-nous choisi les plus récents. Dans cette perspective, il est demandé de ne pas multiplier incon­si­dé­rément les clichés en plu­sieurs couleurs et de n’en retenir que les plus instructifs et les plus parlants. [parlants est ici un ad­jec­tif qui si­gni­fie « osuva, valaiseva »]

Emploi de la for­me ce impos­si­ble

La for­me ce du pronom faible celui/ce ne peut pas être uti­li­sée comme tête de cons­truc­tion participiale :

*ce ayant pro­vo­qué, *ce étant dit, *ce ayant été observé, *ce faisant du bruit

Élément de cons­truc­tion pré­po­si­tionnelle

Le pronom celui remplace le groupe nominal dans les cons­truc­tions du type nom + pré­po­si­tion spatiale. En finnois, on peut parfois uti­li­ser le pronom se, mais le plus sou­vent il faut uti­li­ser un adjectif, ou une au­tre cons­truc­tion :

a. Dans le code écrit, on peut l’uti­li­ser surtout avec les pré­po­si­tions de et à, plus rarement sur ou d’au­tres prépo­si­tions à sens spatial :

C’est dans le tiroir du haut ? – Non, dans celui du bas.Onko se ylimmäisessä laatikossa? – Ei vaan alimmaisessa. Je n’ai pas pu prendre le train de 8 heures. Je prendrai celui de 11 heures. Les chiens à poil ras sont plus faciles à entretenir que ceux à poil long. C’est la clé du milieu ou celle à gauche ? le journal d’aujourd’hui et celui d’hier tämän päivän ja eilinen lehti Les paysages de France sont plus variés que ceux d’Allemagne.

L’exem­ple sui­vant uti­li­se à la fois une cons­truc­tion pré­po­si­tionnelle et une cons­truc­tion participiale :

Dans un tel cas, il y a deux employeurs distincts, celui avant le chan­ge­ment de for­me juridique et celui résultant du chan­ge­ment de for­me juridique.

b. Dans le fran­çais par­lé, on peut uti­li­ser aus­si d’au­tres pré­po­si­tions que des pré­po­si­tions spatiales, mais c’est un style plus familier :

Donne-moi celui en bois. Anna se, joka on puusta tehty. Il a perdu celle avec une clochette. Hän hukkasi sen, jossa oli kulkunen.

Ces cons­truc­tions pré­po­si­tionnelles peuvent la plupart du temps être remplacées par des proposi­tions re­la­ti­ves :

celui d’hier = celui qui est venu/arrivé hier ceux d’Allemagne = ceux qui exis­tent en Allemagne celui du bas = celui qui est en bas ceux à poil long = ceux qui ont le poil long ceux en métal = ceux qui sont en métal celle à gauche = celle qui est à gauche celui du voisin = celui qui est au voisin.

Un des cas d’uti­li­sation les plus fré­quen­ts de ce genre de cons­truc­tion est celui où le pronom celui est sui­vi d’un com­plé­ment du nom (exprimant no­tam­ment la pos­ses­sion). Dans ce cas, le finnois n’u­ti­li­se pas de pronom, mais des cons­truc­tions el­lip­ti­ques ou des adjectifs :

C’est le numéro de téléphone de Marie ? – Non, c’est celui d’Aurélie. Onko se Marien puhelinnumero? – Ei vaan Aurélien. À qui est cette voiture ? – C’est celle du voisin. Kenen auto tämä on? – Se on naapurin.

Emploi de la for­me ce impos­si­ble

Le pronom ce ne peut pas être uti­li­sé en tête de cons­truc­tion pré­po­si­tionnelle :

*ce de gauche, *ce d’hier, *ce d’après

Ce allomorphe de ça et va­rian­te de il conjugateur

Ce allomorphe de ça

Comme mentionné ci-des­sus, ce ne peut pas occuper tou­tes les fonctions du GN. On ne peut pas dire par exem­ple :

*Je suis contre ce. [for­me correcte : contre ça]
*Il l’a fait avec ce. [for­me correcte : avec ça]

Cepen­dant, dans cer­tains cas, ce peut être utilisé comme une for­me pleine. Le cas d’emploi le plus typique est celui où ce est un allomorphe du pronom ça qu’on uti­li­se à la place de ça (ou cela) en fonction de su­jet du ver­be être. Les for­mes du pro­nom ÇA dépendent de la for­me ver­bale ou du pronom devant lequel il se trouve, du code (codé écrit ou fran­çais parlé), et du temps du ver­be être  :

Les for­mes du pro­nom ÇA su­jet de être 
position stylefor­me exem­ples
1 devant for­me
de être commençant par e/é ,
devant sont et
le pro­nom en
code écritc’, cec’est, c’était, ce sont, c’étaient, c’eût été, c’en sont, c’est égal, c’en est un, ce sont des cas, c’étaient des amis, c’en sont de grands
langue cou­rante
fran­çais parlé
2 devant for­me
de être commençant par d’au­tres
lettres
et devant ne
 code écrit  ce, ç’ ce sera, ce serait, ce fut, ç’aurait été, ce soit, ç’ait été, ç’a été, ç’avait été, ce n’est pas, ce ne serait pas, ce n’aurait pas été, ça eût été
langue cou­rante
fran­çais parléçaça sera, ça serait, ça aurait été, ça n’est pas, ça sera, ça aura été, ça soit, ça ait été, ça a été, ça avait été, ça n’est pas
3 devant
pro­nom
 code écrit  cela cela te sera utile, cela m’est égal, cela me parait opportun
 code écrit, devant le ce ce l’est, ce le sera, ce l’a été, ce l’eût été
langue cou­ranteçaça l’est, ça te sera utile, ça m’est égal, ça me parait bien
fran­çais parlé
4devant
au­xi­liai­re
modal
Code écrit cela cela doit être lui, cela pourrait être une solution
Code écrit soutenuce ce doit être lui, ce pourrait être une solution, ce ne peut être lui
Langue cou­ranteçaça doit être lui, ça pourrait être une solution
fran­çais parlé
Au secours !

Comme on le constate, dans le fran­çais parlé et le code écrit cou­rant, on peut donc uti­li­ser ça com­me su­jet du ver­be dans de très nom­breux cas. La for­me ce/c’ est obli­ga­toi­re seu­le­ment devant les for­mes de être qui commencent par e/é dans la langue courante, et devant sont dans le code écrit.

En cas de doute, dans le fran­çais parlé et le code écrit cou­rant, on peut donc se raccrocher à la bouée de sauvetage (pelas­tus­ren­gas) sui­vante :

Formes de ÇA su­jet
bouée de sauvetage Forme su­jet obli­ga­toi­re
devant est, étai(en)t, sont
c’, ce
Devant tous les au­tres ver­bes
ou for­mes ver­bales
ça

Remar­que : dans le code écrit strict, il faut aus­si savoir uti­li­ser les for­mes ce/cela quand c’est né­ces­sai­re. Mais l’utilisation de la for­me ça dans un cas où on devrait uti­li­ser par ex­em­ple cela n’est jamais réellement agram­ma­ti­cale (sauf devant est, étai(en)t, sont). Pour en savoir plus, voir le pronom ÇA.

Ce pronom conjugateur va­rian­te de il

Dans le fran­çais parlé, la for­me ce remplace il comme pronom conjugateur dans les cons­truc­tions avec su­jet inversé  :

C’est normal que tu sois si fatigué [code écrit : Il est normal que…]. En semaine, c’est difficile de trouver une place de parking. [code écrit : Il est difficile de trouver…] C’est étonnant de le voir en si bonne for­me après sa maladie. [code écrit : Il est étonnant de le voir…]

Les for­mes du pronom conjugateur avec com­plé­ti­ve su­jet post­po­sé
Verbepronom conjugateur
Verbe intransitifcode écrit /
fran­çais parlé
ilIl importe que vous soyez tous actifs.
Il faut que tu viennes.
Verbe d’état (être)Attribut adjectifcode écritilIl est normal d’hésiter.
Il est normal que tu hésites.
fran­çais parléceC’est normal d’hésiter.
C’est normal que tu hésites.
Attribut
GN
code écrit / fran­çais parléceC’est une chance que tu sois là.
C’est une grande chance de faire ce voyage.
Verbe transitifcode écritcelaCela me désole de ne pas pouvoir venir.
Cela me désole que tu ne sois pas venu.
fran­çais parléçaÇa l’ennuie de devoir rentrer si tard.
Ça m’énerve qu’il soit tou­jours en retard.

Emplois figés de ce

Un emploi limité à cer­tai­nes ex­pres­sions figées

Le pronom ce s’emploie comme pronom indépen­dant équi­va­lent à ça dans des tour­nures qui sont des survivances d’une époque de la langue où ce pronom ser­vait de pronom ana­pho­ri­que plein. Mais ces cas sont limités, et surtout ces cons­truc­tions ne sont pas pro­duc­tives : on ne peut pas les appliquer à d’au­tres cas (au­tres ver­bes ou au­tres pré­po­si­tions) que ceux men­tionnés ci-des­sous.

Et ce, et ça

Dans le code écrit, surtout dans le style administratif et juridique, ce peut rem­pla­cer une pro­po­si­tion qu’on ne veut pas répéter. Il est alors tou­jours pré­cé­dé de la con­jonc­tion et. Les pro­po­si­tions commençant par et ce sont tou­jours des ajouts, des commentaires détachés. Le finnois n’a pas d’é­qui­valent, on peut tra­duire et ce par exem­ple par vieläpä :

La Commission s’efforcera de présenter une nouvelle pro­po­si­tion de directive, et ce avant la fin de l’année. Komissio pyrkii antamaan uuden direktiiviehdotuksen – vieläpä vuoden loppuun mennessä. Cette for­me n’est plus usitée, et ce depuis fort long­temps. Tämä muoto ei ole enää käytössä – ja sitä ei ole enää aikoihin käytetty. Chez McDonald’s, plus de 80 % des contrats sont à durée indéterminée. Et ce dès le premier emploi [publicité pour McDonald’s]. Les textes exis­tent donc, le conseil des ministres les a approuvés et ce depuis plus de six mois, et mal­gré cela il n’y a tou­jours rien sur le terrain. Si les conditions de votre billet le permettent, vous pourrez annuler ou échanger di­rec­te­ment votre e-billet en ligne et ce jus­qu’au départ du train. [site SNCF]

Dans le premier exem­ple et ce équivaut à « et elle s’efforcera de présenter une nou­vel­le pro­po­si­tion de directive », dans le deuxième exem­ple, il équivaut à « et elle n’est plus usitée » ou « et elle ne l’est plus ». Dans cet emploi, ce peut être remplacé par cela à l’écrit et par ça dans le fran­çais parlé. Cette tour­nu­re (avec la for­me ça) est aus­si tout à fait cou­ran­te dans le fran­çais parlé :

Le train ne s’arrête plus dans notre village, et ça depuis belle lurette ! Juna ei enää pysähdy kirkonkylään ja siitä on tosi kauan. Il faudra changer ce robinet, et ça le plus rapidement pos­si­ble. Tämä hana on vaihdettava, niin pian kuin mahdollista!

Ce me semble

La locution figée ce me semble est une va­rian­te de la cons­truc­tion moderne il me semble ou me semble-t-il uti­li­sée en incise. L’ex­pres­sion il me sem­ble / ce me semble est une sorte de locution figée à valeur adverbiale qu’on ajoute comme un com­men­taire, tou­jours après une phra­se. Elle correspond au finnois sanoisin ou nä­kö­jään et correspond dans le fran­çais parlé à l’ex­pres­sion on dirait :

Vous n’êtes guère enthousiaste, ce me semble. Ette ole kovin innostunut, sanoisin.
Français parlé : Tu n’es pas très enthousiaste, on dirait.

Bien que les exem­ples ci-des­sous soient tirés (respectivement) de Molière et de Voltaire, ce me semble s’emploie aus­si en fran­çais moderne, mais s’uti­li­se plutôt dans un style sou­tenu et il vaut mieux ne pas en abuser, faute de paraitre affecté (les hy­per­cor­rec­tis­mes sont nom­breux) :

Vous grondez, ce me semble, un petit. Le grand mérite de Catherine fut, ce me sem­ble, d’avoir vu cette possibilité dans un moment où les généraux ne pa­rais­saient voir qu’un malheur inévitable.

Dans cette locution, la for­me de pronom ce est le su­jet d’un ver­be au­tre que le ver­be être, ce qui est normalement impos­si­ble en fran­çais moderne (excepté les cas de devoir être, pouvoir être, savoir être). Il ne faut donc pas prendre mo­dè­le sur cette structure et extrapoler l’emploi de ce su­jet à d’au­tres ver­bes.

Ce disant, ce faisant, pour ce faire

Ces locutions figées sont la survivance de cons­truc­tions anciennes dans lesquelles le pronom ce pou­vait fonc­tion­ner librement comme su­jet ou CVD d’un ver­be (ce qui est impos­si­ble dans l’usage moderne). Dans les ex­pres­sions ce faisant (niin me­ne­tel­les­sään, niin tehdessään), ce disant (niin sa­no­es­saan, niillä sanoilla), pour ce faire (niin teh­däk­seen, sitä varten), le mot ce est un CVD an­té­po­sé :

Ce disant, il ouvrit la porte. Ce disant [Gargantua] pleurait comme une vache, mais tout soudain riait comme un veau (Rabelais). Ce faisant, vous vous causez du tort. L’Union contribue à la réalisation d’un niveau d’emploi élevé en en­cou­rageant la coopération entre les États membres […]. Ce faisant, elle respecte pleinement les compétences des États membres en la matière. Lorsque vous uti­li­sez des pesticides, il importe d’agir de façon sûre et responsable. Pour ce faire, il faut d’abord lire attentivement le mode d’emploi. Faire Face est un magazine imprimé auquel vous pouvez vous abonner en ligne. Pour ce faire, cli­quez sur le lien.

Sur ce

Dans l’ex­pres­sion figée sur ce, le pronom ce est uti­li­sé comme un pronom in­dé­pen­dant après pré­po­si­tion. Cette ex­pres­sion, qui si­gni­fie « après cela », s’est lexicalisée dans le sens de « ensui­te », « alors ». En finnois, elle équivaut à sen jälkeen, sitten. Elle est fré­quen­te dans le fran­çais parlé éga­le­ment, dans le sens de « et main­tenant », pour clôturer un propos, et se traduit en finnois par nyt ou no niin. Quand cette ex­pres­sion si­gnifie « ensuite, puis », ce ren­voie anaphoriquement à la phra­se qui pré­cè­de, au contexte. À l’oral, dans le sens « et maintenant / à présent » (servant à clore un propos, voir aus­si le pronom là-dessus), l’ex­pres­sion sur ce a un sens net­te­ment déic­ti­que :

Sur ce, il se tut. Ja sitten hän vaikeni.
Bon, sur ce, il faut que je parte. Mutta nyt minun pitää lähteä.
Sur ce, il est temps de passer à l’examen de l’ordre du jour. No niin, nyt on aika käsitellä esityslistaa.

Cet emploi de ce après pré­po­si­tion n’est pos­si­ble que dans l’ex­pres­sion sur ce. Après une au­tre pré­po­sition, on emploie ça/cela :

mal­gré ça et avec ça en dépit de cela etc.

On ne peut pas uti­li­ser ce après sur en dehors de l’ex­pres­sion sur ce, par exem­ple comme com­plé­ment d’un ver­be comme compter sur ou dans des cons­truc­tions pré­po­si­tionnelles. Il faut utili­ser ça ou cela :

Nous comptons sur cela. Sur ça (= à ce su­jet), il a des idées bien arrêtées. etc.

Ce en apposition

Le pronom ÇA peut se trouver en posi­tion d’apposition à tou­te une phra­se. il reprend alors un contenu qui n’est pas un groupe nominal (GN). Quand il est com­plé­té par une re­la­ti­ve, il passe à la for­me faible ce. Com­pa­rer :

(1) Il n’a pas protesté, fait étonnant.
(2) Il n’a pas protesté, ça, c’est étonnant.
(3) Il n’a pas protesté, ce qui est étonnant.

Dans l’exem­ple (3) ci-des­sus, le pro­nom ce est en fonc­tion d’apposition, com­me la for­me détachée ça dans l’exem­ple (2) ou le GN fait étonnant dans l’exem­ple (1). Le pro­nom reprend tou­te la phra­se pré­cé­den­te ou l’idée de la phra­se pré­cé­den­te, et il est ensuite dé­ve­lop­pée par la re­la­ti­ve, com­me dans les exem­ples sui­vants :

La Finlande est séparée de la Suède par la mer Baltique, ce qui rallonge les voyages en voiture vers le sud de l’Europe. Les enfants sont déjà couchés, ce qui m’étonne. Le ministre a annoncé qu’il allait démissionner, ce que tout le monde savait d’avance. Le 15 du mois était un jour férié, ce à quoi nous n’avions pas pensé. Il faut aider les hortensias à retrouver une cer­tai­ne vigueur tout en évitant de se priver de fleurs cet été, ce qui serait le cas si on coupait tou­tes les tiges à ras du sol.

On pourrait paraphraser tous ces exem­ples en remplaçant le pro­nom ce par un GN en posi­tion d’ap­po­si­tion :

La Finlande est séparée de la Suède par la mer Baltique, chose ennuyeuse.
Les enfants sont déjà couchés, fait étonnant.
Le ministre a annoncé qu’il allait démissionner, nouvelle connue d’avance.
Le 15 du mois était un jour férié, oubli fâcheux.

En finnois, dans ce cas, le pronom se n’est pas exprimé.

Com­pa­rai­son fran­çais ce vs. finnois se

Formes obli­ga­toi­res, facultatives ou interdites

En fran­çais, quand le pro­nom ce est en posi­tion d’an­té­cé­dent de re­la­ti­ve (la re­la­ti­ve peut aus­si être une in­ter­ro­ga­tive in­di­recte), il est tou­jours exprimé. Il y a quel­ques rares ex­cep­tions. En finnois, il est exprimé dans cer­tains cas, et gé­né­ra­le­ment sous-entendu dans d’au­tres.

Com­pa­rai­son de l’uti­li­sa­tion de l’an­té­cé­dent devant re­la­ti­ve en finnois et en fran­çais
cas / fonction finnois fran­çais
su­jet obli­ga­toi­re obli­ga­toi­re
com­plé­ment pré­po­si­tion­nel
(adverbiaali, fr. = après pré­po­si­tion)
obli­ga­toi­re obli­ga­toi­re
com­plé­ment direct facultatif obli­ga­toi­re
at­tri­but facultatif obli­ga­toi­re
apposition interdit obli­ga­toi­re

Quand le pro­nom ÇA (fr. ce, fi. se) se trouve en fonc­tion de :

1. su­jet du ver­be de la prin­ci­pa­le, en finnois il est exprimé :

Se, mikä sai hänet lähtemään, on arvoitus. Ce qui a pro­vo­qué son départ est un mystère.

2. à un cas oblique (paikallissija) ou après pré­po­si­tion, en finnois il est exprimé :

Hän ei luottanut siihen, mitä hänelle sanottiin. Il ne se fiait pas à ce qu’on lui avait dit. Se mitä hän nyt sanoo, on ristiriidassa sen kanssa, mitä hän sanoi viimeksi. Ce qu’il dit maintenant est en contradic­tion avec ce qu’il a dit la dernière fois. [cas 1 + cas 2]

3. com­plé­ment direct du ver­be de la prin­ci­pa­le, en finnois il est gé­né­ra­le­ment sous-entendu :

En ymmärtänyt, mitä hän selitti. Je n’ai pas compris ce qu’il a dit. En ymmärrä, mikä sinua häiritsee. Je ne comprends pas ce qui te dérange. [in­ter­ro­ga­tive in­di­recte] Vuokranantaja voi pyytää, mitä huvittaa, kun vuokralaisen on pakko saada asunto. Le bailleur peut demander ce qui lui chante, vu que le locataire est obligé de trouver un logement.

Dans la première phra­se, par exem­ple, l’an­té­cé­dent CVD sitä n’est pas exprimé de­vant mitä (= en ymmärrä ”sitä mikä” häiritsee sinua). En fran­çais, l’an­té­cé­dent ce est tou­jours exprimé. Ainsi, contrai­re­ment à ce que pensent beau­coup d’ap­pre­nants (et à ce qui est mê­me écrit dans une gram­mai­re finlandaise), le grou­pe ce que n’est pas une « ex­pres­sion figée » qui cor­res­pond à mitä, il se décompose tout à fait nor­ma­le­ment en un pro­nom ce an­té­cé­dent du pro­nom relatif, et ce pro­nom relatif que. C’est en finnois que le mot mitä est par­ti­cu­lier dans ce cas, car il contient à la fois l’an­té­cé­dent et le pro­nom (sitä/sen + mikä/mitä).

4. at­tri­but du su­jet de la prin­ci­pa­le, en finnois il est gé­né­ra­le­ment sous-entendu :

Hän on mitä on. Il est ce qu’il est. Olemme mitä syömme. Nous sommes ce que nous mangeons. Tule miksi haluat. Deviens ce que tu veux.

5. en apposition à la prin­ci­pa­le, en finnois il est tou­jours sous-entendu :

Suomen ja Ruotsin välissä on Itämeri, mikä tekee automatkat pitkiksi. [et non pas *se mikä]
La Finlande est séparée de la Suède par la Baltique, ce qui rallonge les voyages en voiture. Lapset ovat jo nukkumassa, mikä on yllätys. [et non pas *se mikä]
Les enfants sont déjà couchés, ce qui est étonnant.
Ministeri ilmoitti aikovansa erota, mitä kaikki jo aavistelivat. [et non pas *se mitä]
Le ministre a annoncé qu’il allait démissionner, ce que tous pressentaient déjà.
Hän ei ole vielä vastannut, mikä tuntuu yllättävältä.
Il n’a pas en­co­re répondu, ce qui me semble surprenant.

En finnois, mê­me quand le pro­nom an­té­cé­dent se est facultatif (cas 3 et 4 ci-des­sus), il peut être exprimé s’il est mis en relief pour une raison par­ti­cu­liè­re ou pour diverses raisons sé­man­ti­ques ou morphosyntaxiques, ce qui montre bien que dans l’em­ploi ha­bi­tu­el (en ymmärtänyt, mitä he halusivat sillä tehdä), il est bien présent de façon latente dans la structure de la phra­se :

Sitä en ymmärtänyt, mitä he halusivat sillä tehdä Sitä olemme, mitä syömme, olkoon ruoka lääkkeemme. Hänestä ei tullut sitä, mitä hän oli toivonut.

Cette absence du pro­nom en finnois et l’absence du pro­nom en anglais éga­le­ment (voir tableau ci-des­sous) sont sans doute l’une des causes des nom­breuses er­reurs commises par les fin­no­pho­nes dans le maniement et l’interpréta­tion du pro­nom an­té­cé­dent de re­la­ti­ve. Le mot ce peut donc avoir trois fonctions dif­fé­ren­tes :

Exception : après voici et voilà

Après voici et voilà, le pro­nom ce est effacé et on on uti­li­se de quoi, à quoi, sur quoi etc. :

Voici de quoi j’aurais besoin : … Tarvitsisin seuraavaa: … Voilà de quoi je voulais vous faire part. Sen halusin saada tietoonne. Voilà à quoi je voulais en venir. Siihen minä tähtäsin. Voilà sur quoi il faudrait insister. Sitä juuri pitäisi painottaa.

Ce non exprimé devant des grou­pes pré­po­si­tionnels figés

Devant les grou­pes pré­po­si­tionnels sui­vants, on n’ex­pri­me pas le pro­nom faible ce (ces grou­pes se sont gram­ma­ti­calisés et se comportent com­me des locutions ad­ver­bia­les) :

après quoi minkä jälkeen, ja sitten
sans quoi muuten
avant quoi mitä ennen
grâce à quoi minkä ansiosta, jolloin
sur quoi ja sitten, jolloin
moyennant quoi sillä, sen avulla
au lieu de quoi sen sijaan
faute de quoi muuten
à la suite de quoi
en conséquence de quoi minkä seurauksena

Exem­ples :

Je vais en­co­re lire un peu, après quoi j’irai me coucher. Dis-leur d’être plus soigneux, faute de quoi ils devront tout refaire.  Les enchérisseurs doivent être munis d’une pièce d’identité officielle, faute de quoi l’offre sera rejetée. Les trois premières fonctions suffisent à expliquer 95% de la varia­tion totale, moyennant quoi il est pos­si­ble de dif­fé­ren­cier les zones avec remontée d’eau.

Le caractère figé de ces grou­pes se voit dans le fait qu’ils sont fré­quem­ment uti­li­sés com­me ad­ver­bes de liaison en tête de phra­se :

Les frites sont cuites tout au long du service, puis jetées 7 minutes après la fin de la cuisson si elles n’ont pas été servies. Moyennant quoi on peut tou­jours servir tou­jours des frites chaudes.

L’ex­pres­sion sur quoi peut être un grou­pe figé à valeur tem­po­rel­le, qui si­gni­fie « à la suite de cela, ensuite » ; mais on peut aus­si uti­li­ser sur quoi de façon tout à fait indépen­dante et le rattacher à ce, en début de phra­se :

Ce sur quoi je voudrais revenir, c’est le pro­blè­me des équ­iva­lences des diplômes.

En posi­tion post­po­sée, on uti­li­se plutôt un au­tre an­té­cé­dent que ce, pour éviter la con­fu­sion avec la locu­tion sur quoi de sens tem­po­rel :

Il reste en­co­re le pro­blè­me des équ­iva­lences des diplômes, ques­tion sur laquelle nous re­vien­drons ultérieurement.

Type de re­la­ti­ve et for­me du pro­nom

Les au­tres pro­noms personnels (personne 1/2/4/5) se mettent à la for­me pleine. Quand la re­la­ti­ve est non spé­ci­fian­te ou quand le pro­nom an­té­cé­dent n’est pas un pro­nom personnel, on n’uti­li­se pas de for­me par­ti­cu­liè­re, com­me le résume le tableau sui­vant.

Quand le pro­nom personnel est an­té­cé­dent du relatif dans une phra­se cli­vée, il est tou­jours à la for­me pleine.

Formes des pro­noms an­té­cé­dents en fonc­tion du type de re­la­ti­ve
pro­nomdevant re­la­ti­ve spé­ci­fian­tedevant re­la­ti­ve non spé­ci­fian­te
ou dans phra­se cli­vée
jemoimoi
tutoitoi
ilceluilui
ilceluicelui-là (ré­fé­rent non animé)
ellecelleelle
celacecela
çaceça
nousnousnous
vousvousvous
ilsceuxeux
ellescelleselles
rienrienrien
celui-làcelui-làcelui-là
Com­pa­rai­son entre cinq langues

Le tableau sui­vant présente une com­pa­rai­son des systèmes du finnois, de trois lan­gues romanes et de l’anglais. On présente seulement à titre d’exem­ple le cas du pro­nom su­jet et du pronom en posi­tion d’an­té­cé­dent de re­la­ti­ve. Les cas du com­plé­ment et les for­mes de pro­nom en posi­tion pleine n’y figurent pas. Le tableau montre que le système diffère dans chacune d’elles et qu’au­cu­ne ne permet de fournir un mo­dè­le di­rectement comparable au finnois. Même les langues romanes divergent net­te­ment l’une de l’au­tre. On no­tera avant tout que, dans chacun des cas exposé, le finnois uti­li­se un seul et mê­me pro­nom (se). Sur le plan didactique, l’enseignement du fonc­tion­nement de ce système aux fin­no­pho­nes nécessite donc l’iden­tifica­tion de tou­tes les fonctions et valeurs pos­si­bles (par rapport au fran­çais) de se en finnois.

Les pro­noms de personne 3 en finnois, fran­çais, italien, espagnol et anglais
langue su­jet de ver­be an­té­cé­dent de re­la­ti­ve
ren­voie à un GN
finnoissese [joka]
fran­çaisILceLUI [qui]
italienøquelLO [che]
espagnoløEL [que]
anglaishe/she/itthe one/those [who]
ne ren­voie pas à un GNfinnoissese [mikä]
fran­çaisçace [qui]
italienøquello [che]
espagnolølo [que]
anglaisitø [what]

Le signe Ø si­gni­fie qu’on n’uti­li­se rien. Les capitales indiquent une for­me gé­né­ri­que qui peut s’ac­cor­der en gen­re et en nombre. Les mots en minuscule sont en principe in­va­ria­bles (sauf le finnois se, qui se décline).

Pronom personnel an­té­cé­dent de re­la­ti­ve non spé­ci­fian­te

Les règles exposés ci-des­sus concernent les cas où le pro­nom an­té­cé­dent de pro­po­si­tion re­la­ti­ve est un pro­nom personnel de personne 3 et la re­la­ti­ve une re­la­ti­ve spé­ci­fian­te. Dans les au­tres cas, c’est-à-dire quand le pro­nom est un pro­nom per­son­nel de personne 1-2-4-5 je tu nous vous, ou quand la re­la­ti­ve n’est pas spé­ci­fi­an­te, la for­me du pro­nom personnel est la for­me pleine ha­bi­tu­el­le :

Elle a tou­jours eu confiance en nous, qui l’avons constamment soutenue. J’ai sou­vent pensé à ce jeune élève, qui était si sympathique. → J’ai sou­vent pensé à lui, qui était si sympathique. Moi qui lui ai tou­jours fait confiance, me voilà bien récompensé. On pourra tou­jours s’adresser à eux, qui n’ont jamais manqué de nous aider. Pourquoi ne partez-vous jamais en voyage, vous qui avez tant d’argent ? Tout le monde avait eu une pensée pour lui, qui, alité, n’avait pas pu assister à cette fête.

Si on supprime les propositions re­la­ti­ves dans les exem­ples ci-des­sus, il reste des pro­noms pleins (com­plé­ments pré­po­si­tion­nels ou détachés) :

Elle a tou­jours eu confiance en nous. J’ai sou­vent pensé à lui. Moi, me voilà bien récompensé. On pourra tou­jours s’adresser à eux. Pourquoi ne partez-vous jamais, vous ? Tout le monde avait eu une pensée pour lui.

Le pro­nom est aus­si à la for­me pleine quand il est an­té­cé­dent d’une re­la­ti­ve dans les phra­ses cli­vées (c’est moi qui…), voir le tableau ci-des­sus et la for­me des pronoms dans les re­la­ti­ves cli­vées.

Autres pro­noms

Quand le pro­nom an­té­cé­dent de la re­la­ti­ve n’est pas un pro­nom personnel, il n’est pas modifié par le fait d’être com­plé­té par une re­la­ti­ve, quel que soit le type de re­la­ti­ve :

Je ne vois rien qui m’intéresse. C’est le tien qui a le mieux marché. Il y en a cer­tains qui ne sont jamais contents. Il faudrait en­co­re nettoyer celui-là, qui est le plus mal en point.

Com­me le montre le dernier ex­em­ple ci-des­sus, il est donc pos­si­ble d’uti­li­ser la for­me celui-là com­me an­té­cédent d’un pro­nom relatif. Dans ce cas-là, il s’agit bien d’un véritable pro­nom dé­mons­tra­tif, qui se distingue justement du pro­nom faible. Voir le détail au point sui­vant.

Celui vs celui-là

Des for­mes difficiles à interpréter

Bien que devant un pro­nom relatif on uti­li­se ha­bi­tu­el­le­ment com­me for­me de pro­nom à an­té­cé­dent GN la for­me celui (voir ci-des­sus), il n’est pas impos­si­ble de ren­con­trer éga­le­ment la for­me celui-là, qu’il faut savoir identifier correctement. Cette for­me peut cor­res­pon­dre aux emplois sui­vants (entre parenthèses figure le ren­voi aux ex­em­ples ci-des­sous) :

On peut donc faire la liste sui­vante, qui tient compte des for­mes pos­si­bles du pro­nom de personne 3 à ré­fé­rent GN devant antécédent de pro­nom relatif et du pro­nom celui-là :

Relative spé­ci­fian­te

1a. Celui qui = pro­nom faible (for­me faible), for­me du pro­nom de personne 3 à ré­fé­rent GN il (fin­nois se) :

Le thème du nouveau film de ce réalisateur ne diffère pas beau­coup de ceux dont nous venons de parler. Tu reconnais ce morceau ? Il ressemble à celui que nous avons entendu la dernière fois en voiture.

1b. Celui-là qui = for­me focalisée de celui qui (2a) devant re­la­ti­ve spé­ci­fian­te (en finnois se juuri) :

Tout le gotha était présent pour rendre un vibrant hommage à celle-là qui a impressionné le monde tant par son professionnalisme que son savoir-faire. Ce système se retourne contre ceux-là précisément qu’il devait soulager le plus.

Relative spé­ci­fian­te, phra­se cli­vée

2a. lui qui = for­me du pro­nom de personne 3 à ré­fé­rent GN animé il devant re­la­ti­ve spé­ci­fian­te dans les phra­ses cli­vées (finnois se) :

C’est elle [la danseuse] qui m’a appris à aimer le tango. Ce n’était pas à eux qu’il fallait remet­tre ce paquet.

2b. Celui-là qui = for­me du pro­nom de personne 3 à ré­fé­rent GN non animé il devant re­la­ti­ve spé­ci­fian­te dans les constructions cli­vées (en finnois se) :

C’est celui-là [le morceau] qui m’a appris à aimer le tango. Ce n’est pas de celle-là [la recette] que tu m’avais parlé l’au­tre jour.

Relative non spé­ci­fian­te

3a. lui qui = for­me du pro­nom de personne 3 à ré­fé­rent GN animé il devant re­la­ti­ve non spé­ci­fian­te (en finnois hän/se)  :

Nous nous sommes adressé à elle, qui était la seule capable de nous renseigner. Personne ne s’est plus souvenu de lui, qui avait pourtant tout sacrifié pour cette cause. Eux qui n’avaient jamais voyagé avant, les voilà continuellement en train de prendre l’avion.

3b. celui-là, qui = for­me de celui-là devant re­la­ti­ve non spé­ci­fian­te (en finnois hän/se)  :

Directement après avoir terminé le premier tome, qui se lit très facilement et rapidement, j’ai continué avec celui-là, qui se lit de la mê­me ma­niè­re. Cette aug­men­ta­tion n’a rien à voir avec celles-là, qui étaient le fruit du désordre éco­no­mi­que et politique. Je cherchais un bon écran depuis longtemps, et finalement je suis tombé sur celui-là, qui passe un peu inaperçu dans les évaluations, mais qui est excellent. Je visite les blogs et je tombe sur celui-là qui est un merveilleux moment de détente.

Dans le code écrit, quand le pro­nom celui-là est suivi d’une pro­po­si­tion re­la­ti­ve qui n’est pas une phra­se cli­vée (§2) et qu’il ne correspond pas au cas par­ti­cu­lier de la focalisation du pro­nom faible (1b), cette re­la­ti­ve est tou­jours non spé­ci­fian­te. Au­tre­ment dit, il y a tou­jours une rupture, une pause en­tre l’antécédent et le relatif. Cette pause peut être nette ou légère, et dans la réalisation orale elle peut être à peine perceptible. Nor­ma­lement, à l’écrit, elle est transcrite par une virgule, mais parfois cette virgule manque, com­me dans le dernier ex­em­ple ci-des­sus (on ne peut donc pas déduire la construction à partir de la sim­ple présence ou absence de la virgule). Qu’il y ait pause nette ou non, virgule ou non, il s’agit bien de deux élé­ments sé­pa­rés, contrairement au groupe celui qui (1a) ou celui-là qui (1b), où il n’y a au­cu­ne rup­ture ni pause.

Bon à savoir pour les étu­diants de fran­çais lan­gue étran­gè­re…

Dans le fran­çais parlé, on rencontre fré­quem­ment la for­me longue en -là (pro­non­cée /sɥila/) utilisée devant re­la­ti­ve spé­ci­fian­te à la place de la for­me faible celui qui devrait nor­ma­le­ment s’uti­li­ser (1a). On relève cet emploi dans l’ex­pression orale, et on en trouve de nom­breuses occurrences sur Internet :

Je souhaite être en contact avec celles-là qui désireraient avoir de nouveaux amis. Pour ceux-là qui ne le savent pas, il n’est pas tellement commode de venir dans la musique sans passer dans un orchestre. Je prends mon journal chez celui-là qui est deux rues à côté, plutôt que chez cet au­tre qui est sur mon chemin.

Cet emploi n’est ce­pen­dant pas confor­me à la norme du code écrit et l’étu­diant finnophone de français ne doit pas en conclure qu’il constitue une va­rian­te « libre ». Pour les finnophones, la situation est déjà pas­sa­ble­ment compliquée en ce qui con­cer­ne le pro­nom antécédent de re­la­ti­ve, et il vaut mieux ne pas mul­ti­plier in­uti­le­ment les options.

Résumé

Au total, les possibilités sont variées et il n’est pas étonnant que les ap­pre­nants de français langue étrangère (de tous horizons lin­guis­ti­ques) éprouvent des dif­fi­cul­tés à choisir la bonne for­me du pro­nom. Ce qui est en­co­re plus difficile, c’est de savoir distinguer entre les dif­fé­ren­tes for­mes de celui-là + pro­nom relatif : focalisation devant re­la­ti­ve spé­ci­fian­te (1b), for­me pleine à ré­fé­rent non animé devant re­la­ti­ve dans une construction cli­vée (2b), et for­me pleine devant une re­la­ti­ve non spé­ci­fian­te (3b) où manque la virgule qui devrait nor­ma­le­ment être utilisée. À cela s’ajoute en­co­re une quatrième possibilité, l’utilisation dans le fran­çais parlé de la for­me celui-là à la place de la for­me celui (1a) qui est la norme du code écrit. Le tableau sui­vant résume la situation (les numéros ren­voient aux points figurant ci-des­sus, où on trouvera des ex­em­ples) :

Interprétation de celui-là qui
for­metype de re­la­ti­veex­pli­ca­tion
1acelui quispé­ci­fian­tefor­me nor­ma­le
1bcelui-là quispé­ci­fian­teva­rian­te de 2a avec focalisation du pro­nom celui
2bcelui-là quispé­ci­fian­tephrase cli­vée
3bcelui-là, quinon spé­ci­fian­te
3bcelui-là quinon spé­ci­fian­teva­rian­te de 3b, avec absence de la virgule attendue
3bcelui-là quispé­ci­fian­teva­rian­te fran­çais parlé de 1a (voir FLE)

Remar­que : la distinction entre les dif­fé­ren­tes valeurs des pro­noms celui/celui-là pose éga­le­ment des pro­blè­mes aux francophones, no­tam­ment quand il s’agit de distinguer entre construction attributive et phra­se cli­vée, voir le point sui­vant.

Cons­truc­tion attributive vs phra­se cli­vée

Généralités

Le pro­blè­me de la distinction entre les for­mes du pro­nom antécédent de re­la­ti­ve se retrouve éga­le­ment dans le cas des phra­ses cli­vées. Quand un pro­nom est en fonc­tion d’attribut du sujet, il faut dis­tin­guer les cas où il y a focalisation et ceux où il s’agit d’une simple cons­truc­tion attributive avec re­la­ti­ve. La focalisation est fré­quen­te dans les phra­ses cli­vées, au­trement dit les cons­truc­tions c’est + relatif (voir les phrases cli­vées et les dif­fi­cul­tés d’in­ter­pré­ta­tion).

Pronoms personnels de personne 1-2-4-5

Quand un pro­nom personnel de personne 1-2-4-5 est en position d’attribut du sujet, il est tou­jours à la for­me pleine moi toi nous vous. Ces pro­noms ne peu­vent se trouver en fonction d’attribut antécédent de re­la­ti­ve spé­ci­fian­te que dans la cons­truc­tion c’est … + pro­nom relatif :

C’est moi qui ai dit ça. C’est toi qui as téléphoné hier soir ? C’est nous qui le leur avons raconté. C’est vous que j’ai rencontré à ce séminaire l’an dernier ?

Il en va de mê­me pour tous les au­tres types de pro­noms (à l’exception du pro­nom de personne 3/6, voir point sui­vant) :

C’est le tien que j’ai retrouvé d’abord.

On peut éga­le­ment trouver des for­mes pleines des pro­noms personnels personne 1-2-4-5 devant un pro­nom quand la re­la­ti­ve est non spé­ci­fian­te, voir ci-des­sous.

Pronom de personne 3/6

Quand le pro­nom attribut est un pro­nom de personne 3 dans une phra­se cli­vée, la cons­truc­tion c’est… peut recevoir deux interprétations, qui ne sont pas très faciles à dis­tin­guer :

a. Il peut s’agir d’une simple cons­truc­tion attributive, dans laquelle le pro­nom ce ren­voie à un antécédent nominal (Qui est Molière ? C’est un écrivain du XVIIe siècle) ou non nominal. Dans ce cas-là, le pro­nom antécédent de re­la­ti­ve est à la for­me « faible » celui/ce :

C’est celui/celle qui me plait le plus. [pro­nom IL, p. ex. acteur/actrice, livre/mon­tre]
Ce sont ceux/celles dont je t’avais parlé. [pro­nom IL, p. ex. acteurs/actrices, livres/mon­tres]
C’est ce qui me plait le plus. [pro­nom ÇA, ren­voie à une phra­se, idée etc.]

Com­pa­rer avec d’au­tres pro­noms :

C’est quel­qu’un qui m’a fait une bonne impression. [en parlant p. ex. de Jean] Ce n’est rien qui puisse t’intéresser. [en parlant d’une chose, d’un évènement etc.]

b. C’est peut être le ver­be servant à introduire l’élément extrait d’une phra­se cli­vée. Dans ce cas, le pro­nom ce (c’) ne ren­voie pas anaphoriquement à un objet de pensée déjà mentionné ou identifiable, mais au contraire annonce ce qu’on va dé­fi­nir. Il conserve alors sa for­me nor­ma­le pleine en position détachée lui/ celui-là/ ça :

C’est lui/elle qui me plait le plus. [pro­nom IL +animé, p. ex. acteur/actrice ]
C’est celui-là/celle-là qui me plait le plus. [pro­nom IL −animé, p. ex. li­vre/ mon­tre]
C’est ça/cela qui me plait le plus. [pro­nom ÇA]

Com­pa­rai­son fran­çais-finnois

On dis­tin­gue donc pour le sens en finnois :

Phrase cli­vée :

C’est lui/elle qui me plait le plus. Hänestä pidän eniten. [antécédent GN animé]
C’est celui-là/celle-là qui me plait le plus. Siitä pidän eniten. [antécédent GN non animé]
C’est ça/cela qui me plait le plus. Siitä pidän eniten. [antécédent non GN]

Pas de focalisation :

C’est celui/celle qui me plait le plus. Se on se, josta pidän eniten. [ré­fé­rent GN animé]
C’est ce qui me plait le plus. Se on se, mistä pidän eniten. [ré­fé­rent non GN]

Autres exem­ples (a = sans focalisation du pro­nom, b = avec phra­se cli­vée) :

a) C’est celui qui a le mieux marché.
b) C’est celui-là qui a le mieux marché.
a) Ce sont celles que je préfère.
b) Ce sont celles-là que je préfère.
a) Ce sont ceux qui nous semblent les plus adaptés.
b) Ce sont ceux-là qui nous semblent les plus adaptés.
a) Personnellement je choisirais cette cravate, c’est celle qui me plait le plus.
b) Personnellement je choisirais cette cravate, c’est celle-là qui me plait le plus.

Pronom dépen­dant d’une pré­po­si­tion

Si le pro­nom dépend d’une pré­po­si­tion, la cons­truc­tion avec phra­se cli­vée diffère complètement de la cons­truc­tion attributive. Le mot que est alors une con­jonc­tion et non plus un relatif. Dans les exem­ples ci-des­sous, a = sans focalisation du pro­nom, b = avec phra­se cli­vée :

a) C’est celui à qui j’ai pensé.
b) C’est à celui-là que j’ai pensé.
a) C’est celle dont je t’ai parlé.
b) C’est de celle-là que je t’ai parlé.
a) Ce sont ceux contre qui il se bat.
b) C’est contre ceux-là qu’il se bat.
a) Ce sont celles pour lesquelles il n’a pas en­co­re trouvé de place.
b) C’est pour celles-là qu’il n’a pas en­co­re trouvé de place.

Com­me on le voit, dans la cons­truc­tion avec phra­se cli­vée, le ver­be ne s’ac­cor­de pas au pluriel, puis­que ces groupes ne sont pas attributs du su­jet. La distinction entre les deux cons­truc­tions pose des pro­blè­mes aux francophones eux-mê­mes.

L’antécédent de pro­po­si­tion re­la­ti­ve en finnois

Confusions induites par le finnois

À cause de la polysémie du pro­nom finnois se, le pro­nom antécédent de re­la­ti­ve en fran­çais est source de nom­breuses incertitudes pour les fin­no­pho­nes. On relève fré­quem­ment chez ceux-ci des er­reurs du type

se joka traduit *le qui ou *lui qui
ne jotka traduit *les qui ou *ces qui etc.
*Je choisis le qui me plait.
*Elle habite dans cette qui est devant.

Le pro­nom finnois se étant éga­le­ment un démonstratif, qui peut fonc­tion­ner com­me dé­ter­minant démonstratif cataphorique introducteur de nom antécédent de re­la­ti­ve (Se talo, jonka näet tuolla, on meidän), il n’est pas étonnant que les ca­té­go­ries se mélangent dans l’esprit des ap­pre­nants. On a re­levé aus­si plus d’une fois pour ne jotka les versions **cettes qui, bel exem­ple de double con­fu­sion entre les ca­té­go­ries grammaticales détermi­nant/ pro­nom (celle / cette) et entre les for­mes (*cettes pluriel « féminisé » de ces).

Dans l’enseignement de ce point de grammaire aux fin­no­pho­nes (mais ces in­di­ca­tions s’adresseraient mu­ta­tis mutandis aus­si aux ap­pre­nants italophones, par exem­ple) il convient de souligner les dif­fé­ren­ces entre le finnois et le fran­çais :

Pronom unique en finnois, deux for­mes en fran­çais

En finnois, le pro­nom se qui sert de pro­nom de personne 3 sert éga­le­ment de pro­nom antécédent de re­la­ti­ve. En fran­çais, il y a deux for­mes dif­fé­ren­tes, il et celui (voir tableau tableau).

Il faut donc éviter de confondre Le pro­nom ce (for­me du pro­nom ÇA) invariable et celui (for­me du pro­nom IL), qui s’ac­cor­de en genre et en nombre (celle, ceux, celles) :

celui qui m’intéresse : se, joka kiinnostaa [celui = un homme, un livre]
ce qui m’intéresse : se, mikä kiinnostaa [ce = les choses, tout]
celui dont je parle : se, josta puhun [celui = un être humain, un objet]
ce dont je parle : se, mistä puhun [ce = les choses, tout etc.]

De plus, phonétiquement, ce ressemble beau­coup à ceux. En général, l’e de ce est rarement pro­non­cé (sauf dans un style soutenu) et ce devient un simple /s/ (transcrit c’) : c’ que tu dis /skɶtydi/. Dans les cas pouvant pro­vo­quer des con­fu­sions, on allonge légèrement le eu de ceux /søˑ/ (ceux qui m’intéressent) :

ceux qui m’intéressent ne, jotka kiinnostavat (minua) [ceux : les gens, les films, les ani­maux]
ce qui m’intéresse se, mikä kiinnostaa [ce = tout ce qui peut intéresser]
ceux qui arrivent ne, jotka saapuvat [ceux = les gens, les trains]
ce qui arrive se, mitä tapahtuu [ce = tout ce qui se produit]

Absence de cons­truc­tions pré­po­si­tionnelles en finnois

Dans le cas des cons­truc­tions avec com­plé­ment du nom (genetiivirakenteet), en fin­nois on n’uti­li­se pas de pro­nom anaphorique du tout :

c’est celle [la voiture] de ma sœur = se on siskoni.

À cause de l’absence de pro­nom équi­va­lent en finnois, cette langue uti­li­se par exem­ple des adjectifs pour rendre les cons­truc­tions pré­po­si­tionnelles :

le journal d’hier eilinen lehti le concours de l’an dernier viimevuotinen kilpailu

Pour cette raison, les ap­pre­nants de français ont parfois ten­dan­ce à appliquer cette trans­for­ma­tion de l’adjectif de fa­çon in­verse à tous les adjectifs. Exem­ple de for­mes erronées relevées chez des ap­pre­nants fin­no­pho­nes :

la plus grande par­tie de ces romans sont *ceux les plus vieux = … sont les plus vieux.
Le sub­jonc­tif fran­çais reste un su­jet complexe surtout pour les étudiants non-francophones, com­me *ceux fin­no­pho­nes. = … com­me les fin­no­pho­nes.
De plus, les manuels FLE se dis­tin­guent de *ceux finlandais. = … se dis­tin­guent des finlandais.

ISBN 978-951-39-8092-4 © Jyväskylän yliopisto 2020-2022
Page 34. Le pro­nom celui/ce. Dernière mise à jour : 6.8.2022
Mises à jour après le 15.8.2022