Les règles présentées ici devraient être en principe connues de tous les apprenants ayant étudié le français pendant trois ans à l’école. Elles sont cependant souvent ignorées ou source d’erreurs, parfois même chez des étudiants avancés. Elles sont résumées ici et sont passées en revue lorsque débutent les exercices du laboratoire de langue (Série d’exerices 2). Pour le détail des explications et les erreurs fréquentes à éviter, voir les renvois .
En français, un certain nombre de consonnes finales se prononcent, et un certain nombre ne sont pas prononcées. Parfois, les exceptions sont peu nombreuses au total, mais ce sont des mots très fréquents. Pour cette raison, les apprenants ont du mal à percevoir la règle générale, qui est la suivante : les consonnes à la fin d’un mot se prononcent généralement, sauf d t s x z. 2.1.
prononcées | exemples | quelques exceptions à connaitre |
-b, -p | cap, cep, slip, club | beaucoup, champ, trop, loup |
-c, -g | sec, lac, bec, gang, grog | estomac, blanc, franc, porc, long, sang |
-f, -l, | neuf, sauf, chef, sel, bol, métal, avril | nerf, chef-d’œuvre, outil, fusil, gentil, pouls |
-r (sauf -er) | bar, mer, dur, revenir | gars |
non prononcées | exemples | quelques exceptions à connaitre |
-s, -x, -z | amis, elles, nez, avez, riz, deux | sens, dix, box, gaz |
-d, -t | plat, vert, nid, pied, chaud, court | brut, mat, net, dot, bled |
-(e)r | jouer, pommier, boulanger | cher, mer, fer, hier, hiver, amer, cancer |
Exemple | prononciation erronée | prononciation correcte |
entendant | *ɑ̃ntɑ̃ndɑ̃n |
ɑ̃tɑ̃dɑ̃ |
impossible | *ɛ̃mposibl |
ɛ̃posibl |
en janvier | *ɑ̃nʒɑ̃nvje |
ɑ̃ʒɑ̃vje |
Les seules exceptions sont les cas de liaison avec voyelle nasale, par exemple avec les mots un, aucun, mon, ton, son, en, on. Série 12.
y Principe général : la lettre y (« i grec ») se prononce toujours /i/
, et jamais comme la lettre y en finnois. Combiné avec -n ou -m, y se comporte comme i et transcrit une voyelle nasale : le type, à Lyon, la syntaxe, le cycliste, Annecy, un lynx, la myrtille, à Chypre, le larynx, la psychologie etc. 2.2.
c et g Le comportement de c et de g en français est silmilaire à ce qu’on trouve en italien, en espagnol ou, en grande partie, en anglais : devant les voyelles a o u, c et g transcrivent des occlusives (k/g
), devant les voyelles e i y, ils transcrivent des constrictives (en français s/ʃ/ʒ
) :
c + a o u = k
, c + e i y = /s/
, ç + a o u = /s/
, -cueil=kœj
g + a o u = /g/
, g + e i y = /ʒ/
, gu + e i y = /g/
, -gueil = gœj
Voir exemples 2.3, 2.4, 2.5. Voir aussi la liste des graphèmes, avec tableaux-résumés comparatifs.
/k/
devant i/e, on est obligé d’utiliser un graphème (qu) qui ne fait pas partie de la série c/g ;ʒœ/ʒø
(mangeur, nageuse), ou ʒy
dans les graphies non rectifiées (gageure, graphie moderne : gageüre) ;/g/
(vague, aigue) ou gy
dans les graphies non rectifiées (argue, graphie moderne : argüe, du verbe argüer) ;e À l’intérieur d’un mot, quand la lettre e est suivie d’une seule consonne et ne porte pas d’accent, elle transcrit /ɶ/
;
quand elle est suivie de 2 (ou 3) consonnes, elle se lit /ᴇ/
(plus ou moins ouvert) : relire ʁɶliʁ
~ airelle ᴇʁɛl
, petite pɶtit
~ mettre mɛtʁ
, fenêtre fɶnɛtʁ
~ renne ʁɛn
.
Il y a des exceptions, par exemple quand la deuxième consonne est un l, un r ou un h, il faut mettre un accent pour marquer /ᴇ/
2.6.
s Principe général :
s initial = toujours /s/
sourd (et sifflant) : saut, service, sans, surfer etc.
s entre 2 voyelles = généralement /z/
2.6, 4.6.
poisson pwasõ
/poison pwazõ
, épouser epuze
/pousser puse
moisson mwasõ
/ maison mezõ
, rosse ʁɔs
/ rose ʁoz
Il y a des exceptions : s entre 2 voyelles peut être sourd (/s/
) dans des mots avec certains préfixes (asocial, antiseptique, resurgir) et peut être sonore (/z/
) dans certains cas même quand il est suivi d’une consonne (Alsace, Jersey, balsamine) 4.7.
gn Principe général : le groupe gn est normalement un digramme qui transcrit nj
, comme en finnois kampanja, mönjä : la Bretagne bʁɶtanj
, une araignée aʁᴇnje
, l’Auvergne ovɛʁnj
. Erreur à éviter : il ne faut pas prononcer gn
2.8.
er Principe général : en position finale (à la fin des mots), le groupe -er est normalement un digramme qui transcrit /e/
: le passager, le portier, un cavalier, en dernier, régulier, les premiers, Garnier, Cartier, Yves Rocher, Béziers, Angers
2.9.
Exceptions : une dizaine de mots courants, parmi lesquels fer, mer, cher, fier, hier, cuiller, amer, hiver et des mots techniques ou des mots d’emprunt. 8.9.
et On ne fait jamais la liaison après la conjonction de coordination et (finnois ja). En effet, faire la liaison pourrait provoquer une confusion avec est, forme du verbe être : un homme et une femme se lit ɛ̃nɔmeynfam
et non *ɛ̃nɔmetynfam
qui signifierait ”mies on nainen”. 2.10