Guide de pro­non­cia­tion française pour apprenants finnophones
17. La transcription des voyelles ᴇ ᴏ ɶ

Une aperture variable

En français, les voyelles /ᴇ/ɶ/🞅/ ont une aperture variable, elles peuvent être plus ou moins ouver­tes. Par exemple, l’aperture de /ᴇ/ peut varier entre /ɛ̜/ très ouvert, /ɛ/ ouvert, /e̜/ moyen, /e/ fermé et /ẹ/ très fermé. De la même manière, /ɶ/ peut varier entre /œ/ et /ø/, et /🞅/ entre /ɔ/ et /o/.

La variation d’aperture dépend de la position de la voyelle dans le mot. L’opposition entre ouvert/ fermé est nette et importante seulement à la fin des mots. Dans les autres positions, elle est variable et, en français moderne, elle ne joue aucun rôle distinctif. On peut prononcer par exemple l’au de aurore sur tous les degrés de variation possibles entre /o/ et /ɔ/ sans que le sens change de quelque manière (mais on ne peut prononcer avec un /o/ final fermé */🞅ʁoʁ/).

Même à la fin des mots, l’aperture peut être variable régionalement. C’est pour cette raison que dans ce guide, quand une variation est possible, on transcrit ces voyelles avec des signes en capitale /ᴇ/ɶ/🞅/, qui représentent des archi­phonèmes, c’est-à-dire des signes uniques qui décrivent plusieurs variantes possibles. Mais dans les dictionnaires, on ne le fait pas, et les transcriptions des dic­tion­nai­res sont parfois illogiques ou contraires à la réalité.

Dans le système graphématique du français, les variations d’aperture sont parfois indiquées par un accent aigu, grave ou circonflexe, par exemple côte avec /o/ fermé vs cote avec/ɔ/. Mais ce n’est pas systématique : des mots terminés par -ome peuvent se pro­non­cer avec /o/ fermé (atome) ou /ɔ/ ouvert (astronome), mais cette différence n’est pas indiquée dans l’écriture. Les procédés de trans­crip­tion des voyelles /ᴇ/ᴏ/ɶ/ sont souvent incohérents, redondants et contradictoires, et ils ne faci­li­tent pas la tâche de l’apprenant de FLE.

Exemple typique : la transcription de /ᴇ/ (Cliquer pour ouvrir le contenu)

À cause des différents essais qui ont été faits par les imprimeurs et les grammairiens depuis la Re­nais­san­ce pour suivre l’évolution phonétique de la langue, on a obtenu en français un système redondant.

On avait imaginé par exemple de redoubler [kahdentaa] les consonnes après e pour indiquer un /ɛ/ : /ʒɛt/ se transcrit jette (je jette [heitän]) avec deux t, alors que dans nous jetons, e suivi d’une seule consonne correspond à /ɶ/ . C’est un procédé qui fonctionne toujours en français (pelle/peler, messe/mesure etc.).

Puis, à l’époque de la Re­nais­san­ce, on a commencé à utiliser parallèlement [rinnkkain] un système de signes dia­cri­ti­ques [tarke] : ce sont les accents, qu’on utilise encore de nos jours. Le résultat est qu’ils font souvent double emploi [olla tarpeeton, turha] avec la pratique ancienne : pour transcrire /ɛt/, on utilise ett dans mette ou jette, mais ète dans comète, achète. Certains adjectifs en et forment leur féminin en ‑ète, d’autres en ‑ette (voir Grammaire). On utilise soit l’un, soit l’autre procédé.

Exemple de redondance : le cas de e

L’usage de la lettre e est très variée et a connu de nombreuses formes durant les siècles, qui coexis­tent [elävät rinnakkain] aujourd’hui et provoquent une certaine confusion. Il y a pour­tant quelques principes fondamentaux qui fonctionnent pratiquement toujours. Rappel :

  • à l’intérieur d’un mot, la lettre e sans accent et suivie d’une seule consonne se pro­non­ce /ɶ/ : mesure, regarder, debout, fenêtre etc. ;
  • e avec un accent (aigu, grave, circonflexe) correspond normalement à /ᴇ/, autrement dit soit /e/, soit /ɛ/, selon les cas ;
  • e suivi de 2 consonnes correspond aussi à /ᴇ/. Dans ce cas, il est donc inutile (et interdit) d’ajouter un accent : jette, peste, respecte, espace, exiger (x = 2 consonnes).
  • mais quand e est suivi de 2 consonnes dont la deuxième est l, r ou h, il transcrit /ɶ/ : reprendre /ʁɶpʁɑ̃dʁ/, reflet /ʁɶflɛ/, recherche /ʁɶʃɛʁʃ/. Pour transcrire un /ᴇ/, il faut dans ce cas ajouter un accent : réfléchir, réprouver, réchapper .

Deux procédés qui s’excluent mutuellement

Pour transcrire /ᴇ/, on utilise soit le redoublement de la consonne, soit les signes diacritiques, mais jamais les deux ensemble. Conséquence : quand e est suivi de 2 (ou 3) consonnes, il se pro­non­ce en général /ᴇ/ : il n’y a donc jamais d’accent sur la lettre e quand elle est suivie de 2 (ou 3) consonnes, sauf quand la deuxième lettre est un l, un r ou un h (réfléchir, être, cèdre etc.)

Comparer :

désert /dezɛʁ/ : il faut un accent pour marquer /e/
dessert /desɛʁ/ : pas besoin d’accent pour marquer /e/, car il y a déjà 2 consonnes.
mère /mɛʁ/ : il faut un accent pour marquer /ɛ/
terre /tɛʁ/ : pas besoin d’accent pour marquer /ɛ/, car il y a déjà 2 consonnes.

Exceptions

a. Dans les groupes où la deuxième consonne est un h, il y a pratiquement toujours un accent : méthane, méchant etc., sauf en finale : aneth /anɛt/, varech /vaʁɛk/ etc.

b. Dans certains mots, le redoublement de ss après e ne sert pas à transcrire un /ᴇ/, mais à empêcher qu’on lise /z/ : dessus (composé des adverbes de et sus), car *desus se lirait /dɶzy/, resserrer, dessous, ressortir, ressembler etc., tous avec /dɶ-/ ou /ʁɶ-/ ; il s’agit donc en partie d’une graphie illogique, car dans d’autres mots ess- se lit /ᴇs/ : essence, presse, pressentiment etc.

c. Dans des mots composés récents, on peut avoir des e avec accents, parce qu’on veut maintenir l’orthographe des préfixes : on écrit télescope (qui obéit à la règle normale, mot da­tant de 1611), mais téléscripteur. Tous les deux utilisent le préfixe grec tele-, mais téléscripteur a été formé plus récemment (fin XIXe siècle) avec un préfixe télé- qu’on trouve dans de nombreux mots (téléphone, té­lé­pa­thie etc.). C’est également le cas de prescrire ~ préscolaire ; tous les deux sont formés avec le préfixe latin præ-, mais préscolaire est de formation récente et le suffixe pré- est utilisé dans le sens du finnois esi- dans de nombreux autres composés : prédestiné, pré­digéré, préalpin etc.).

Erreurs à éviter

  • une erreur de pro­non­cia­tion : pro­non­cer /ᴇ/ quand la lettre e n’est pas pourvue [varustettu] d’un accent et n’est suivie que d’une seule consonne. Il ne faut pas lire mesure /*mezyʁ/ (pro­non­cia­tion correcte : /mɶzyʁ/), regarder /*ʁegaʁde/ (pro­non­cia­tion correcte : /rɶgaʁde/) etc. casque-audio-avec-micro 2.6 ;
  • une faute d’orthographe : mettre un accent sur un e suivi de 2 consonnes : èspèce (espèce), *réspècte (respecte) etc. On n’ajoute un accent que si la 2e consonne est un l, un r ou un h : fe­nêtre (mais spectre sans accent, car la 2e consonne n’est pas un r), trèfle (mais efflanqué sans accent, la 2e lettre est un f), réfléchir, méthane (mais ethnique sans accent car il y a trois consonnes) etc.

Tendances générales

Syllabe ouverte = voyelle fermée

Les voyelles /ᴇ/ɶ/ᴏ/ sont généralement fermées (/e/ø/o/) quand, dans la syllabe qu’elles forment, elles ne sont pas suivies d’une consonne pro­non­cée. On dit que la syllabe est ouverte :

fin. a-vo-ta-vu : 4 syllabes ouvertes
fr. re-pos /ʁɶ-po/ : 2 ouvertes ; heu-reux : /ø-ʁø/ 2 ouvertes

Syllabe fermée = voyelle ouverte

Inversement, les voyelles /ᴇ/ɶ/ᴏ/ sont généralement ouvertes (/ɛ/œ/ɔ/) quand, dans la syllabe où elles se trouvent, elles sont suivies d’une consonne pro­non­cée. On dit alors que la syllabe est fermée (parce que la consonne la « ferme ») :

hôtel /o-tɛl/ :1 syllabe ouverte, 1 fermée
porteur /pɔʁ-tœʁ/ : 2 syllabes fermées

Remarque importante ! Les syllabes ouvertes/fermées sont ouvertes/fermées dans la forme pro­non­cée !

Dans la forme écrite, de nombreux mots sont terminés par des consonnes qui ne se pro­non­cent pas. La syllabe semble donc fermée par une consonne, mais en réalité elle est ouverte : il faut savoir interpréter les graphèmes et faire abstraction [jättää huomioimatta] des lettres « inutiles » :

champs /ʃɑ̃/ = 1 syllabe ouverte
poids /pwa/ = 1 syllabe ouverte
morille /mᴏ-ʁij/ = 1 syllabe ouverte, 1 syllabe fermée
pêle-mêle /pɛl-mɛl/ = 2 syllabes fermées
acheter /aʃ-te/ = 1 syllabe fermée, une syllabe ouverte
promenade /pʁᴏm-nad/ = 2 syllabes fermées
évènement /ᴇ-vᴇn-mɑ̃/ = 1 syllabe ouverte, 1 syllabe fermée, 1 syllabe ouverte
extrêmement /ᴇks-tʁᴇm-mɑ̃/ = 2 syllabes fermées, 1 syllabe ouverte
netteté /nᴇt-te/ = 1 syllabe fermée, 1 syllabe ouverte

Cette alternance se manifeste couramment dans la conjugaison des verbes ou la formation des noms ou adjectifs féminins :

donner /done/ ~ il donne /dɔn/, léguer /lege/ ~ il lègue /lɛg/, il peut /ilpø/ ~ ils peuvent /ilpœv/
idiot /idjo/ ~ idiote /idjɔt/, léger /leʒe/ ~ légère /leʒɛʁ/, balayer /baleje/ ~ il balaye /balɛj/

En général, à l’intérieur d’un mot, cette opposition n’a pas beaucoup d’importance et la voyelle peut varier : respecter ɛspɛktẹ ↔ ʁespektẹ/. Mais dans une syllabe fermée (donc avant une une con­son­ne prononcée) une voyelle a tendance à être assez ou­ver­te devant /l/ et nettement ouverte devant /ʁ/ (voir ci-dessous Exceptions 1.). De plus, certaines voyelles avoi­si­nantes (ou­ver­tes/fer­mées) peuvent influencer l’aperture, par harmo­ni­sa­tion voca­li­que :

automne /otɔn/ peut être pro­non­cé /ɔtɔn/ (le premier /o/ s’ouvre sous l’influence du suivant) ;
désespérer /dezspere/ peut être pro­non­cé /dezespere/ (tous les /ᴇ/ pro­non­cés fermés).

En position finale

À l’intérieur d’un mot, l’opposition ouvert/fermé n’a pas beaucoup d’importance, mais à la fin du mot, les caractéristiques des voyelles sont toujours très nettes, et elles sont renforcées par d’au­tres traits :

e fermé final est très fermé et très écarté : Cet été, on a réparé l’escalier. casque-audio-avec-micro 11.3 à 11.6.
o fermé final est très fermé et très arrondi (labialisé) : Il a gagné le gros lot au loto. casque-audio-avec-micro 6.6 à 6.9.
ø fermé final est très fermé et très arrondi (labialisé) : C’est très dangereux. casque-audio-avec-micro 6.3.

De même, les /ɛ/œ/ɔ/ finaux ouverts devant consonne (notamment devant /ʁ/) sont très ouverts : Arrive à l’heure au concert ! Ne parles pas si fort ! casque-audio-avec-micro 8.6 et suivants.

Exceptions

1. Ailleurs qu’en syllabe finale du mot ou du groupe de mots, l’aperture des voyelles /ᴇ/ɶ/○/ est variable, mais devant /ʁ/ ou /l/, ces voyelles sont géné­ra­le­ment assez nettement ouvertes aussi ailleurs qu’en finale :

poster/porter /pᴏste/pɔʁte/, neuvième/seulement /nɶvjɛm/sœlmɑ̃/
festif/fermer /fᴇstif/fɛʁme/, respecter/perspective /ʁᴇspᴇkte/pɛʁspᴇktiv/

2. Devant z (s sonore), /ɶ/ et /o/ restent fermés même en finale :

bosse /bɔs//dose /doz/, malheur /malœʁ//malheureuse /malɶʁøz/

Mais cette exception ne concerne pas /ɛ/ : frère /fʁɛʁ/, fraise /fʁɛz/ (et dans le français du sud, cette exception n’existe pas : une chose malheureuse [nord] /ynʃozmalɶʁøz// [sud] /ynɶʃɔzɶma­lɶʁœz/).

Quelques règles ou exceptions à connaitre et à retenir

Ces diverses exceptions ont mentionnées dans la description des graphèmes, mais il peut être utile d’avoir un aperçu rapide des principales et des plus courantes d’entre elles :

 Le graphème eu peut correspondre à /ø/ fermé en syllabe finale fermée (devant consonne pro­non­cée) :

  • dans tous les mots en -euse : heureuse /øʁøz/, fameuse /famøz/
  • dans environ 20 mots en -eute : émeute /emøt/, thérapeute /teʁapøt/
  • dans 3 mots en -eule : meule [tahko] /møl/, (veule ; veulerie)
  • dans des formes des verbes beugler [karjua] et meugler [mylviä] : beugle /bøgl/, meuglent /møgl/, et dans le mot jeûne [paasto] /ʒøn/

 Le phonème /o/ est nettement fermé (o) en syllabe fermée finale :

  • graphème au = toujours o fermé : épaule /epol/, auxiliaire /oksiljɛʁ/, fausse /fos/, chaude /ʃod/
  • graphème ô = toujours o fermé : côte /kot/, nôtre /notʁ/, rôle /ʁol/, arôme /aʁom/
  • en syllabe finale tous les mots en -ose avec o fermé : rose /ʁoz/, chose /ʃoz/, pose /poz/, morose /moʁoz/
  • deux mot avec o : grosse /gʁos/ et fosse [kuoppa] /fos/ (mais règle normale dans bosse, cosse, gosse, rosse, cabosse avec /ɔ/)
  • graphèmes oa, a, aw = o fermé dans mots d’emprunt : toast /tost/, hall /ol/, crawl /kʁol/
  • mots en -os : albatros /albatʁos/, craignos /kʁᴇnjos/, nullos /nylos/ etc.

 La pronononciation du graphème -ome et -one (dans des mots d’origine grecque), n’est pas cohérente :

  • -ome prononcé /ɔm/ est minoritaire : agronome, astronome, cardamome, économe, gastro­no­me, ma­jor­ dome, Rome ≈ 7 mots ;
  • -ome prononcé /om/ est majoritaire : chrome, glaucome, génome, tome etc. ≈ 250 mots ;
  • -one prononcé /ɔn/ est majoritaire : acétone, téléphone, testostérone etc. ≈ 250 mots ;
  • -one prononcé /on/ est minoritaire : amazone, autochtone, clone, drone, hexagone, icone, neurone, ozone, silicone, synchrone, zone ≈ 12 mots.

L’opposition e/ɛ en syllabe ouverte en finale

À la fin d’un mot ou d’un grroupe de mots, une voyelle non suivie d’une consonne est ha­bi­tu­el­le­ment fermée. Mais dans le français du nord, on maintient encore partiellement une opposition entre /e/ɛ/ à la fin des mots et on peut entendre un /ɛ/ en syllabe ouverte (normalement syllabe ou­ver­te finale = voyelle fermée) : il y était /iljetɛ/, dans la forêt /dɑ̃lafoʁɛ/. Mais ce n’est pas systématique et il y a beaucoup de variation :

Souvent, on peut pro­non­cer /ᴇ/ quand le mot est terminé par une syllabe fermée « graphiquement ».

En finale, on peut entendre un /ɛ/ ouvert en syllabe ouverte en général dans des cas où dans la gra­phie le mot se termine par une consonne ; la syllabe est donc en quelque sorte fermée gra­phi­que­ment; dans ces finales fermées graphiquement mais ouvertes phonétiquement, /ᴇ/ correspond aux graphies suivantes :

  • et : complet, sujet, goret, jet ; mais le mot et est toujours avec e fermé (il n’est jamais en finale) ;
  • ect : (le groupe ct ne se pro­non­ce pas) : aspect /aspɛ/, respect, suspect etc. ;
  • ès : (s non pro­non­cé) : exprès /ᴇkspʁᴇ]/, après, progrès (ces cas ne sont pas très fréquents, car dans les mots terminés en -ès, l’s se pro­non­ce assez souvent, par exemple aloès, cacatoès) ;
  • -es : les, des, mes, ces, tes ;
  • êt :  : forêt, arrêt, intérêt etc. (18 mots au total) ;
  • ais, -ait, -aid : laid, parfait, frais, français, jamais etc. (de nombreux mots) ; tous les imparfaits et conditionnels : il allait, je saurais etc. Dans les monosyllabes [yksitavuiset sanat] courants, on a tendance à pro­non­cer fréquemment un e fermé, notamment dans les formes de savoir et faire (je sais, tu fais, elle sait) quand elles sont suivies d’un autre mot. En finale absolue, l’usage est flottant, et la pro­non­cia­tion avec /ɛ/ n’est pas rare ou du moins semble revenir à la mode, par un mélange d’analogie et d’hypercorrectisme (reproduction ou imitation du français écrit) ;
  • aie : taie, claie, plaie, monnaie etc. (environ 100 mots).
  • ai en finale absolue de noms ou d’adjectifs : vrai, essai, balai, étai, frai etc. (environ 35 mots), sauf dans le mot quai /ke/.

Solution facile sur mesure pour les finnophones

L’alternance entre /e/ɛ/ est tellement variable qu’elle est impossible à décrire avec des règles sim­ples. Heureusement, les finnophones peuvent profiter d’un avantage que leur donne leur lan­gue maternelle et, pour une fois, faire exprès de « mal pro­non­cer », ce qui simplifie nettement les règles à retenir.

Le /e/ finnois est moins fermé et moins tendu que /e/ en français : Tampere / tampe̜re̜/ / tempéré /tɑ̃pẹʁẹ/. Pour cette raison, les finnophones ont tendance à pro­non­cer les /e/ fermés finaux de façon semi-ouverte et n’ont pas besoin de faire un effort particulier pour pro­non­cer un /ᴇ/ final en syllabe ouverte. En fait, ils ont plus de difficultés pour pro­non­cer des /e/ bien fermés là où ils sont nécessaires. Donc, au lieu de mémoriser toute sorte de graphies qui peuvent être pro­non­cées /ᴇ/, la seule chose à laquelle il faut penser, c’est de pro­non­cer un /e/ bien fermé dans trois cas, quand le mot est terminé par :

Ces /e/ nettement fermés sont bien plus importants pour la qualité de la pro­non­cia­tion que les va­ria­tions possibles /e/ɛ/ dans les autres cas (-et, -ect, -ès, -êt, -ais, -ait, -aid, -aie, -ai, voir ci-des­sus) ; dans ces cas, on peut pro­non­cer « paresseusement » un /e̜/ finnois (légèrement ouvert), on aura toujours raison !

ISBN 978-951-39-7388-9 © Jean-Michel Kalmbach 2018-2022 | Version 1.0 | Mod. 8.2.2021